“On en est encore là en 2021. Être femme maire, c’est aussi vivre cela”
“Maîtresse”, “ma cocotte”… la vidéo a fait le tour de Twitter et n’a pas manqué de choquer les internautes. Et pour cause ! Ces propos de nature sexiste ont été tenus par un membre de l’opposition – et ancien maire de la commune – et étaient dirigés vers la maire de Paimpol. À plusieurs reprises, il s’adresse à elle en l’appelant “maîtresse”. Il continue “Je te parle comme je veux, ma cocotte!”.
Hier soir lors du conseil municipal de Paimpol, un élu de l’opposition m’interpelle « je te parle comme je veux ma cocotte ( …) oui maîtresse , non maîtresse ». On en est encore là en 2021. Être femme maire, c’est aussi vivre cela. #sexisme.
— Chappé Fanny (@fannychappe) April 27, 2021
“Non seulement je n’ai pas reçu d’excuses mais l’élu s’en vante sur les réseaux sociaux. Lutter contre la banalisation des propos sexistes: un combat que je mènerai en tant que qu’élue, citoyenne, maman”, peut-on lire sur son Twitter.
Le danger de la banalisation du sexisme
Loin d’être disposé à présenter d’excuses publiques, le membre de l’opposition a au contraire renchéri sur Facebook : “Se complaire dans le rôle de victime (…) On peut être femme et incompétente. (…) Je ne suis ni misogyne, ni méprisant, ni même désagréable. Simplement affligé par un comportement de maîtresse d’école qui ne supporte ni la contradiction ni même le débat”, écrit-il à propos de la maire de Paimpol. “Et je vous dis simplement que cocotte, bibiche, mémère, pépette, poupette… sont autant de surnoms familiers qui n’ont rien d’insultant, mais juste le niveau de désobligeance qui s’impose à une personne dénuée de légitimité qui a besoin de se draper dans son indignité pour exister.”
Les propos sexistes, la gangrène des femmes en politique
Rappelons qu’il ne s’agit malheureusement pas d’un épisode isolé. Le 11 avril, Ada Colau – maire de Barcelone – avait annoncé son intention de quitter le réseau social Twitter, dénonçant le harcèlement et les propos sexistes dont elle y était victime.
En Finlande le gouvernement dirigé par des femmes s’est rapidement retrouvé confronté aux mêmes problématiques. Enfin, en février, une étude avait mis en exergue l’ampleur du harcèlement dont Kamala Harris – la vice-présidente américaine – était victime, en comparaison avec des hommes politiques de même envergure.
Emma Rouan