“Je suis une meilleure personne hors de Twitter”.
C’est par ces mots qu’Ada Colau signe son retrait officiel du réseau social américain.
Dimanche 11 avril, la maire de Barcelone a annoncé quitter définitivement Twitter, le seul moyen pour elle de “faire de la bonne politique et d’être une bonne maire”.
Dans un long texte publié sur la plateforme, la maire, figure de la gauche radicale, expose les raisons qui l’ont amené à prendre cette décision. Malgré les avertissements de ses proches collaborateurs, qui lui ont rappelé l’importance de Twitter pour faire passer des messages politiques, Ada Colau a estimé que le réseau “ne l’aide pas à faire de la politique”.
Ada Colau dénonce les faux profils qui incitent à la haine
Tout en reconnaissant le rôle de Twitter dans la sphère politique, la maire de Barcelone déplore la pullulation de “faux profils anonymes incitant à la haine” et “la tyrannie de la présence permanente, où il faut réagir et donner son avis sur tout”. Pour elle, la mécanique de Twitter mène à une “déformation de la réalité avec une surreprésentation des polémiques et des discours de haine”.
Twitter, un environnement toxique pour les femmes en politique
Ada Colau n’est pas la première femme politique à dénoncer le harcèlement et les propos sexistes dont elle est victime. En effet, pour les personnalités publiques, journalistes ou femmes engagées en politique, Twitter est un passage professionnel obligé. Malheureusement, le réseau social est aussi un lieu peu chaleureux où harcèlement et menaces vont bon train.
En Finlande par exemple, l’élection d’un gouvernement dirigé par des femmes avait fait naître l’espoir d’un avenir politique plus paritaire. Pourtant, la violence des critiques misogynes dont elles sont victimes – notamment en ligne – fait craindre un retour en arrière massif. Une récente étude, menée par le Centre d’excellence en communications stratégiques de l’OTAN révèle que le gouvernement finlandais, dirigé par la Première ministre Sanna Marin, est très majoritairement visé par des cas de harcèlement en ligne à caractère misogyne.
De même, le mois dernier, nous faisions déjà mention du même type de phénomène pour Kamala Harris – la vice-présidente américaine -, victime d’insultes sur le net.
Emma Rouan