Depuis sa nomination, la vice-présidente américaine concentre la haine sur les réseaux sociaux
De manière générale, les études ont prouvé que les femmes politiques reçoivent les attaques en ligne les plus viles. Difficile, voire impossible pour Facebook, Instagram et Twitter de filtrer tous les messages et de bannir les comptes qui les relayent – ils sont bien trop nombreux.
Les attaques dont est victime Kamala Harris depuis sa nomination en tant que colistier enregistrent un bien triste record. La raison derrière cet acharnement ? Elle coche toutes les cases susceptibles de déclencher des réactions fielleuses : c’est une femme, une personne de couleur et elle détient le pouvoir. Et ce n’est pas tant la quantité mais aussi le type de harcèlement qui fait que les insultes de Harris se distinguent des autres. Dans le cas du président Biden, par exemple, les calomnies se concentrent globalement sur son âge, répétant souvent le surnom de “Sleepy Joe” de l’ancien président Trump. Celles dirigées contre Harris, en revanche, ont tendance à faire référence au sexe, à la violence ou à des accusations misogynes selon lesquelles elle ne mérite pas son poste.
Les abus envers les femmes sont très personnalisés et visent souvent leur apparence ou dénigrent leur intelligence
Selon une étude récente, les femmes politiques américaines seraient deux à trois fois plus susceptibles de recevoir des commentaires abusifs sur Twitter que leurs homologues masculins. Kamala Harris en est le triste exemple.
Des comportements d’autant plus inquiétants qu’ils ont tendance à sous-entendre que les femmes doivent quitter la politique et qu’elle n’ont pas leur place dans l’espace public. Et ce alors que la politique est un domaine dans lequel les femmes sont encore largement sous-représentées.
Des insultes qui découragent les femmes de s’engager en politique
Certaines femmes membres du Parlement britannique ont cité les abus et les menaces en ligne en refusant de se représenter aux élections de 2019.
Emma Rouan