Chili : une assemblée constituante entièrement paritaire

Chili : une assemblée constituante entièrement paritaire
Au Chili, la moitié des membres de la nouvelle assemblée constituante - chargée de rédiger la nouvelle constitution - seront des femmes.

C’était un moment marquant dans l’histoire politique du Chili. Samedi 15 et dimanche 16 mai, les électeurs de tout le pays ont eu la possibilité de choisir les 155 personnes chargées d’écrire la nouvelle Constitution. Un texte destiné à remplacer celui hérité de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), encore en vigueur à ce jour. 

Cet événement est historique et exceptionnel à plus d’un titre, puisque pour la première fois, cette assemblée sera parfaitement paritaire. Cela marque une avancée spectaculaire dans la participation et la représentation politique des femmes dans le pays sud-américain. 

Concrètement, cela signifie que si deux hommes arrivent en tête, seront reconnus vainqueurs l’homme ayant recueilli le plus de voix et, au fil de la liste, la femme ayant obtenu le plus de suffrages. 

«C’est un tournant pour la participation politique des femmes» 

C’est ainsi que Monica Zalaquett, la ministre des Femmes et de l’Egalité des genres, a qualifié l’événement. En effet, malgré une loi sur les quota, la participation des femmes en politique reste faible au Chili – comme dans le reste de l’Amérique latine. Au Parlement, 35 seulement des 155 députés sont des femmes, et 10 des 43 sénateurs. 

Cette avancée féministe marque la volonté nette du pays d’avancer vers plus d’égalité entre les sexes. Ces dernières années, les femmes chiliennes sont parvenues à acquérir un certain nombre de droits – mais pas sans lutter ardemment. En témoigne la modification récente du code civil qui, jusqu’en septembre 2020, empêchait les femmes de pouvoir se remarier après leur divorce ou leur veuvage moins de 270 jours après l’événement. Une assemblée paritaire permet donc d’entrevoir un avenir égalitaire et féministe. 

Cependant, les associations féministes tiennent à mettre en garde contre le fait qu’avoir des femmes élues ne garantit pas que les idées féministes auront toute leur place dans la nouvelle Constitution. 

Emma Rouan

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