Sur internet, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes que dans la vraie vie. En témoigne un nouveau rapport du Centre d’excellence en communications stratégiques de l’OTAN, basé en Lettonie, qui révèle que le gouvernement finlandais, dirigé par la Première ministre Sanna Marin, est très majoritairement visé par des cas de harcèlement en ligne à caractère misogyne.
Depuis 2019, date de la prise de pouvoir d’une coalition de centre-gauche à cinq partis dont tous les dirigeants sont des femmes, les ministres finlandaises ont reçu des attaques à caractère sexistes. À un niveau tel, que Rolf Fredheim, en charge de la recherche, les qualifie de “choquantes” et “abusives”.
“Les cinq ministres les plus ciblés, toutes des femmes, ont été très majoritairement victimes d’abus misogynes attaquant leurs valeurs, dévalorisant leurs capacités de décision et remettant en question leurs aptitudes à diriger”, indique d’ailleurs le rapport.
Beaucoup de messages recensés, notamment sur Twitter, visent la première ministre elle-même.
L’impact démocratique du harcèlement en ligne
Ce n’est pas la première fois que l’on note ce type d’attaque démesurée à l’encontre d’une femme politique. Le mois dernier, nous faisions déjà mention du même type de phénomène pour Kamala Harris – la vice-présidente américaine -, victime d’insultes sur le net.
Il a été prouvé que les abus misogynes – notamment en ligne – découragent massivement les femmes de participer au gouvernement. Une étude de 2019 a révélé que 28 % des fonctionnaires municipaux ciblés par des discours haineux ont déclaré qu’elles étaient moins disposées à participer à la prise de décision.
Emma Rouan