Le “gender budgeting”, une réponse aux inégalités homme-femme ?

gender budgeting
Face au creusement des inégalités homme-femme liées au COVID-19, le gender budgeting apparait comme une solution durable & inclusive.

De plus en plus, les études et rapports internationaux mettent en lumière l’impact différent qu’ont les crises comme la pandémie de COVID-19 sur les hommes et les femmes. Partout où les effets de la pandémie se font ressentir économiquement – ou socialement – les femmes ont plus de chance que les hommes de perdre leur emploi, d’être victime d’agressions ou de violences domestiques, et de tomber dans la précarité. 

Face à ce constat, la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International encouragent les gouvernements à prendre en compte de manière adéquate les considérations de genre pour une reprise inclusive et durable. Et cela passe par le gender budgeting. 

Qu’est-ce que le gender budgeting ? 

Tel que défini par le Ministère de l’économie, de la finance et de la relance, le gender budgeting (ou budgétisation sexospécifique) « consiste à prendre en compte explicitement l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes dans le processus budgétaire. Il implique d’adopter une perspective de genre à différentes étapes du processus budgétaire, et d’analyser les conséquences directes et indirectes de dépenses et de recettes publiques sur la situation respective des femmes et des hommes.»

Ainsi, le gender budgeting part du principe que certaines politiques publiques ont un impact différencié sur les hommes et les femmes et peuvent engendrer, amplifier des inégalités, ou au contraire les réduire.

Le gender budgeting peut être mis en œuvre de différentes manières, soit en examinant séparément, dispositif par dispositif, les conséquences par sexe des mesures budgétaires, soit en évaluant l’effet global par sexe de l’ensemble des mesures prises dans le cadre de la politique budgétaire d’une année donnée. Par exemple, le soutien à la garde d’enfants peut faciliter une meilleure participation au marché du travail des femmes ; de même, des modifications de l’imposition des revenus secondaires des ménages peuvent mieux inciter les femmes à réintégrer le marché du travail.

Un outil de relance post-pandémie

Une analyse récente des mesures budgétaires des gouvernements en réponse à COVID-19, menée par le PNUD et ONU Femmes, démontre que la plupart des mesures ne sont pas sensibles au genre. Dans les cas où les mesures budgétaires incluent des considérations de genre, seuls 18 et 11 %, respectivement, visent à traiter la sécurité économique des femmes et les soins non rémunérés, qui restent des défis majeurs pour les femmes dans le monde.

Pour répondre de manière inclusive et durable aux effets négatifs de la pandémie, il est essentiel que le gender budgeting ne soit pas un “ajout”, mais qu’elle soit intégrée dans les systèmes et processus existants, et ce tout au long du cycle budgétaire. 

Emma Rouan

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