Avoir un haut potentiel intellectuel (HPI) peut être un véritable atout dans la vie. Encore faut-il le savoir. Parfois, afin de ressembler aux autres, les personnes HPI inhibent en effet leurs capacités intellectuelles. Voici quelques caractéristiques typiques des HPI.
Savoir que l’on est à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) peut aider à mieux comprendre certains aspects de sa personnalité. « Ça apporte un énorme soulagement si on se sent différente des autres. Ça permet de mettre un mot sur son ressenti et ce sont des permissions qui s’ouvrent : celle d’être soi-même, de s’intéresser à plein de choses, de s’affirmer sur le plan intellectuel », estime Pascale Michelon, docteure en psychologie cognitive, conférencière et auteure de « Au cœur des cerveaux hauts potentiels et hypersensibles » (Éditions Leduc). Pourtant les femmes sont souvent moins identifiées en raison de leur suradaptation. Afin de se conformer aux attentes de la société, elles inhibent en effet parfois certains aspects de leur personnalité à HPI pour se fondre dans la masse.
Un test à passer
Pour poser un diagnostic de HPI, il est nécessaire de consulter un professionnel habilité à faire passer le test du quotient intellectuel (QI) : le WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale). Le QI moyen s’élève à 100 sur l’échelle de Wechsler. Pour être qualifié de HPI, le score au test doit être autour de 130 (sur un maximum de 150). Près de 2,3 % de la population présente un haut potentiel intellectuel.
Outre le test, le professionnel mènera une interprétation clinique pour poser son diagnostic. Il appréciera ainsi le milieu dans lequel a grandi cette personne, ses parcours scolaire et professionnel, etc… Les capacités intellectuelles sont en effet influencées par des facteurs héréditaires et environnementaux. Par exemple, un milieu plus ou moins stimulant, qui accepte ou pas ces capacités cognitives… De plus, Pascale Michelon le répète : « être HPI n’implique pas de faire nécessairement de grandes réalisations ». Reste à tirer parti de ce potentiel et pour cela à en avoir conscience.
Les caractéristiques qui peuvent laisser penser à un Haut Potentiel Intellectuel
Les caractéristiques d’un Haut Potentiel Intellectuel sont assez semblable entre un homme et une femme. « Ces personnes ont un fort besoin de se sentir stimulées, d’apprendre, d’être challengées. Leur curiosité est importante », explique Pascale Michelon. Professionnellement, ces femmes ont tendance à changer de métier, de poste pour répondre à ce besoin de stimulation, de responsabilités. Elles ont plaisir à suivre diverses formations. Elles ont des intérêts variés y compris dans les domaines récréatifs, artistiques ou sportifs. « Les HPI ont également besoin de sens. C’est lié à leurs capacités d’abstraction. Elles vont en profondeur dans la situation. Elles se remettent constamment en question. C’est pourquoi si elles se sentent coincées dans une carrière, on les retrouve en reconversion professionnelle vers 40-50 ans vers des métiers parfois plus humains », précise la docteure en psychologie cognitive.
Dès le plus jeune âge, les petites filles présentant un Haut Potentiel Intellectuel peuvent se suradapter pour se conformer aux attentes de leur environnement. Elles montrent moins leurs capacités et leur potentiel passe plus inaperçu. À l’adolescence, quand certaines jeunes filles s’intéressent au maquillage, aux vêtements et aux histoires en groupes. Les HPI s’interrogent sur des questions existentielles, sur la vie, la mort. Ils peuvent se trouver en décalage avec les jeunes de leur âge. Arrivées à l’âge adulte, elles peuvent avoir l’impression d’être passées à côté de quelque chose. D’avoir un réservoir de capacités inexploité et en éprouver une certaine frustration qui peut provoquer un bore-out. Si vous vous reconnaissez à travers ces caractéristiques, n’hésitez pas à en parler à un psychologue qui pourra vous faire passer le test de QI et vous apporter des réponses.
Dorothée Blancheton
