Vous n’êtes pas une sainte ? Ne culpabilisez plus !

ne culpabilisez plus

À l’occasion de la Journée internationale de la gentillesse, c’est le moment de se pencher sur cette vertu importante mais qui peut vite nous faire culpabiliser. Franck Martin, auteur de divers ouvrages sur la gentillesse, nous aide à mieux le vivre.

Le 3 novembre a lieu la Journée internationale de la gentillesse. Une qualité que l’on souhaite toutes posséder et développer… Mais avouons-le, être gentille 24h sur 24, ça relève de l’exploit. De quoi nous faire culpabiliser. Et d’ailleurs, c’est quoi exactement « être gentil ou gentille ? ». Franck Martin, ex chef d’entreprise et publicitaire, directeur de Congruences, société spécialisée dans la communication et le management des équipes, et auteur de « Gentillesse… mes fesses » (éd. Eyrolles) a son idée. « Pour moi, la gentillesse, c’est le bras armé de l’amour. C’est la bienveillance en action, des attitudes, une capacité à accueillir l’autre, un altruisme, un regard… Nous vivons dans une époque où la gentillesse est considérée comme une faiblesse mais on n’est jamais trop gentil », déclare-t-il.

La gentillesse, une vertu universelle

Guide Dev Persot

Franck Martin explique que chaque enfant est chargé de bienveillance, de gentillesse à sa naissance. En grandissant, il cherche le regard, l’amour des personnes qui l’entourent. Il est confronté aux demandes des uns et des autres, au fait de devoir se calmer, se taire… Il tente alors de réfréner ses pulsions pour faire plaisir et obtenir cette reconnaissance. « Nous sommes des mendiants de l’amour. La gentillesse doit être gratuite mais en réalité elle ne l’est jamais car nous sommes en permanence en quête de l’amour des autres, d’un retour bienveillant à notre égard. On s’oublie pour répondre aux désirs de l’autre, de peur de le décevoir. Or on a le droit de ne pas être toujours gentil », ajoute Franck Martin. Selon lui, chacun pense pourtant l’être.

Admettre ses limites

Parfois, on a conscience de ne pas avoir été gentille à tel moment dans sa vie personnelle ou professionnelle, d’avoir fait une réflexion vexante, de ne pas avoir tenu compte de l’avis d’untel alors qu’il s’était investi sur un projet, de répondre sèchement car on est stressée et fatiguée etc. Cette prise de conscience peut amener à culpabiliser. « Mais vouloir éradiquer le mal, ce n’est pas possible car on devient soi-même le mal. De la même manière, essayons de ne pas juger les autres car on ne connaît pas leurs motivations, ce qu’ils sont. Chacun essaye d’être bon dans son histoire. Il s’agit surtout d’admettre que l’on fait ce que l’on peut », précise Franck Martin. Ainsi, personne en ce monde n’est parfaitement bon ou mauvais, chacun porte en lui une part d’ombre et de lumière.

Se défaire de la culpabilité

Un constat qui amène à cesser d’opposer le clan des gentils à celui des méchants et à être plus indulgente envers les autres, mais avant tout envers soi-même. Cela revient à accepter de ne pas être la Sainte que tout le monde attend que l’on soit ou que l’on voudrait être. Pour cela, l’auteur conseille de faire un travail d’introspection, de voir ce qui fait que l’on a pu être moins bienveillante à tel moment (histoire personnelle douloureuse, critique reçue, violences, surmenage…). Ça aide à se pardonner. Il s’agit également de comprendre qu’en tant qu’être humain, on a des émotions, des pulsions qui nous assaillent. « On ne peut pas les empêcher mais on peut les accueillir, en être conscient pour se pardonner et pardonner aux autres, se réhumaniser », ajoute Franck Martin.

Et au travail, comment réagir si on a manqué de gentillesse ?

Là encore, on accepte de ne pas être toujours parfaite et que l’on puisse manquer de tact par moments. Bien sûr, mieux vaut éviter que cela ne soit trop récurrent au risque de créer de l’animosité entre collègues. Si on est prise de remords, on n’hésite pas à présenter ses excuses. Quand on est soi-même manager, il peut y avoir plus de réticences à entreprendre cette démarche. « On est dans un esprit d’autorité et on a tendance à penser qu’un patron ne devrait pas avoir à dire qu’il s’est trompé, qu’il a été injuste. Mais savoir reconnaître ses erreurs, c’est montrer son côté humain », glisse Franck Martin.

Ça aide également à être respecté par ses équipes et cela envoie le signal que chacun a le droit de se tromper, de faire des erreurs, de ne pas être parfait mais que l’on cherche à réparer et à s’améliorer pour le bien de tous.

Dorothée Blancheton

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