Oser verbaliser ses angoisses

angoisses

Elles réveillent et font ruminer. 10 fois, 20 fois elles se répètent et semblent tourner en rond comme dans un cercle vicieux. Les angoisses se font alors très présentes et vives et s’en dépêtrer semble peu aisé. Dans son spectacle « Bordel », l’autrice et comédienne Magali Gio raconte, avec humour et émotions, ses angoisses. Magali Gio nous fait part de son expérience et invite à mettre des mots sur elles afin de pouvoir en parler.

Ayez-en conscience

La prise de conscience de ses propres angoisses est le premier pas à effectuer. Elles peuvent être multiples, souligne Magali Gio : « la difficulté à assumer ce qu’on veut et à se l’accorder, la peur de passer à côté de la vie et de soi-même, le rapport au corps, au travail, à l’argent, aux enfants, etc. ». Avec une vraie bienveillance, prenez le temps de vous écouter véritablement. Pour l’artiste Magali Gio qui joue « Bordel », « c’est un tourbillon de pensées qui fait que je ne me sentais pas bien ». Celles-ci ne cessent de s’imprimer.

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Pour d’autres, ces angoisses peuvent se donner à lire à travers le corps qui « réagit ». « Elles peuvent se manifester à travers la difficulté à respirer, à contrôler ses émotions, à se lever pour commencer la journée ». Sans vous juger, observez vos réactions, vos habitudes qui se redessinent peu à peu.  « En ayant un peu de recul j’ai eu la sensation que mes angoisses s’éloignaient un peu de moi, comme si j’avais une forme de début de contrôle sur elles », se souvient Magali Gio.

Ne vous jugez pas

« C’est un paramètre qui fait partie de nous et que nous avons la possibilité de changer », explique Magali Gio. Elles peuvent être liées au temps « notamment pour des choses de long terme. C’est l’angoisse de l’avenir et la capacité à faire des choix ». Evoquant Le Livre de la Jungle, elle prône de « prendre la vie du bon côté ». En cas de crise, la comédienne met en place des rituels : « regarder des dessins animés, s’installer dans une bulle dans laquelle on est protégé le temps que cela aille mieux ». « Même si cela est difficile, lâcher prise est une bonne chose. Faites des activités pour vous : mettez de la musique à fond et dansez ! Cela fait du bien et aide. Accordez-vous ces moments ». Il est important de « tempérer et de ne pas subir », considère-t-elle.

Mettez des mots

« J’ai eu une espèce d’urgence :  j’ai pris mon ordinateur et je me suis mise à écrire. Quand on formule les choses et quand on écrit, on cherche le sens. On est presque à cheval entre la thérapie et la philosophie. Ce sont des réflexions, finalement, liées à l’existence. Des questionnements, on en aura tout au long de notre vie. Si les mots sortent, ce n’est pas pour rien et cela peut aider d’autres personnes », explique celle qui écrit avec un talent certain.

Aussi, dans son spectacle, elle mêle réflexions posées telles quelles et expressions de personnage avec une tonalité plus humoristique. En mettant des mots sur vos angoisses, c’est une manière de les mettre à distance et être capable de vous projeter vers la suite. « Cela m’a donné un objectif sur lequel me concentrer et ainsi m’éloigner m’éloigner de ces pensées parasites», témoigne Magali Gio.

Vous n’êtes pas seule

Si de prime abord, « cela peut être dur de parler car on a peur d’être jugé », il est bon, pourtant, de s’y autoriser. Décidez alors de « trouver les personnes avec qui on peut en parler facilement. L’écoute est une base dans une relation d’amitié », rappelle-t-elle. « Vous n’êtes pas seule ! », Magali Gio tient à faire passer ce message.  Il est très important de « savoir qu’il y’a d’autres personnes dans la même situation. Cela peut être l’occasion de mettre en commun ». « Si cela se trouve, cela parlera à d’autres personnes », s’est d’ailleurs dit la comédienne. C’est l’esprit même de son spectacle « Bordel ! », quand elle tire le rideau une fois la représentation terminée, elle le sent et l’entend ces réactions : « on se reconnait », « il n’y a pas que moi » ; le message est bien passé.

Magali Gio est sur scène tous les mercredis à 21h au Théâtre La Petite Loge à Paris jusqu’au 21 juin puis tous les jours (sauf le lundi) à 16h à la Maison Racine pendant le festival d’Avignon.

Petite Loge :

Mathilde Aubinaud

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