Elodie Djuric (CEO de Jobset.io) recrute les pépites de la Tech

Elodie Djuric

De l’Institut Français de la Mode à l’Ecole 42… il n’y a parfois qu’un pas à franchir. Et elle l’a fait ! Fondatrice de la startup Jobset, Elodie Djuric et ses équipes permettent aux entreprises de recruter rapidement et simplement les meilleures équipes techniques.

Quel est l’ADN de Jobset ?

Elodie Djuric : L’ADN de Jobset c’est son engagement à identifier et sélectionner les ingénieurs d’excellence (développeur web, mobile, infra, big data) pour nos clients ; ceux avec lesquels nous aimerions nous-même collaborer. Nous basons notre sélection sur la culture Software des ingénieurs et permettons aux entreprises d’atteindre le plus haut niveau de qualité de développement de logiciels.

Depuis le lancement de notre startup en 2017, plus de 2 000 entreprises nous font confiance parmi lesquelles Deloitte, Drivy ou Ubisoft. A ce jour, plus de 4 000 Top ingénieurs sont inscrits sur Jobset. Si nous couvrons des domaines extrêmement variés, l’idée est de trouver les talents les plus qualifiés sur chaque stack technique.

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Sachant qu’il y a déjà une pénurie de talents, comment trouver les meilleurs ?

Elodie Djuric : Effectivement, le marché est très tendu (8 Millions d’offres d’emploi pour seulement 7 Millions de développeurs en Europe). Jobset permet aux entreprises de multiplier leurs chances de trouver les meilleurs. Au-delà de trouver des talents dans un marché où la ressource est précieuse, ces recrutements sont critiques pour les entreprises de toutes tailles pour asseoir leur compétitivité, accélérer leur croissance et assurer leur transformation numérique. Trouver les meilleurs développeurs constitue un important challenge pour nous car la demande des entreprises est très importante et ne cesse de croître.

Pour trouver les meilleurs développeurs, nous opérons des stratégies de réseau, de cooptation et participons à de nombreux meetup et colloques pour rencontrer les développeurs « off market », c’est-à-dire non présents sur les réseaux professionnels, jobboards et plateformes.

Ces candidats apprécient les challenges et c’est ce qui les motive à intégrer notre processus de sélection. Ils ont par ailleurs envie de savoir où ils se positionnent par rapport à la concurrence. D’autre part, les Jobsetteurs ont conscience que nous sélectionnons avec la même finesse les opportunités qui leurs sont proposées par les employeurs sur Jobset. En rejoignant notre plateforme, les candidats savent qu’ils pourront accéder à des opportunités dont les challenges techniques sont passionnants et les perspectives d’évolution riches.

Quel est donc votre processus de sélection ?

Elodie Djuric : Notre modèle se fonde sur deux principaux piliers.

1) La compréhension des soft skills : énergie, attitude, éthique et culture software…  en regardant par exemple s’ils ont l’habitude de poster sur les blogs type Medium ou encore sur les plateformes de code en open source. Nous nous assurons que les Jobsetteurs sont des collaborateurs extraordinaires ; pas seulement des développeurs d’excellence mais des développeurs créatifs qui trouvent les solutions optimales.

2) L’appréciation des hard skills à travers nos tests techniques pour comparer objectivement les résultats des candidats inscrits sur Jobset à des milliers de développeurs. Une partie des tests se fera de manière individuelle et l’autre se fera en exercices de pair programming avec un pool de développeurs seniors issus de notre réseau. Nous comparons ensuite les résultats des postulants à plusieurs milliers de développeurs ayant passé ces tests à l’international, sur la même stack technique et avec le même niveau de séniorité pour offrir une réelle objectivité aux résultats. Au final, moins de 7% des candidatures vont être retenues.

Quid des femmes ? Comment espérez-vous augmenter leur présence ?

Elodie Djuric : Les femmes ont un rôle très important à jouer dans la tech alors que seuls 10% des effectifs sont pourvus par les femmes et seuls 21% des postes d’ingénieurs occupés par des ingénieures en France. Parce que la diversité est riche, il faut encourager les cercles vertueux. Dans nos métiers d’innovation nous devons réfléchir différemment et c’est précisément la mixité qui apporte cette capacité. Pour cela, nous travaillons sur 3 leviers :

  1. Investir davantage les femmes ingénieures dans les processus de recrutements techniques pour changer le visage des équipes. D’après l’une de nos études, actuellement, seules 37% des femmes ingénieures sont sollicitées pour cette tâche contre 50% des hommes.
  2. Mettre en avant les rôles modèle féminins et inciter plus de femmes à opter pour des formations d’ingénieurs. Si les conseillers d’orientation ont les cartes en main pour cela, l’action collective doit également primer. ll faut mobiliser les acteurs de tout l’écosystème numérique, les écoles, les réseaux, les structures institutionnelles et les entreprises à s’engager pour inspirer les femmes à exceller dans les formations d’ingénieurs. D’un point de vue individuel, nous mettons en place des programmes spécifiques pour permettre à plus de femmes d’embrasser ces métiers. C’est pourquoi en 2020, nous offrirons une bourse d’études de 10 000€ et 1 année de mentorat à 5 futures dirigeantes qui auront l’ambition de développer les services et technologies utilisés par tous demain. La seule condition sera d’être âgée de 15 ans ou plus. Il pourra donc s’agir d’une lycéenne ou d’une femme en reconversion.
  3. Réduire les écarts de salaires et donner davantage accès aux positions managériales aux femmes.  Dans la tech, on observe un écart de 2 000€ dès la sortie des études, de 4 000€ entre 2 à 5 ans d’expérience, et jusqu’à 17 000€ à +6 ans d’expérience !

Et vous, comment êtes-vous devenue codeuse ?

Elodie Djuric : Je dirais qu’aujourd’hui, je suis davantage entrepreneure que codeuse. Malgré tout, le code est une vraie passion. J’ai débuté ma carrière dans l’industrie créative du Luxe et suis tombée un jour sur le slogan de l’Ecole 42 : “vous avez moins de 30 ans et voulez savoir si vous êtes fait pour coder” (Born2code). J’ai fait le test d’éligibilité, un jeu de logique, puis j’ai passé avec succès la fameuse piscine et intégré l’Ecole 42. Très perméable au processus qui me permet de chercher des solutions irrégulières avec des énigmes aux solutions multiples, je suis tout de suite tombée amoureuse du code et de la résolution de problèmes.

C’est d’ailleurs lors de ma formation que j’ai rencontré, d’un côté, des développeurs sur-sollicités, alors qu’encore en études. De l’autre côté, des entrepreneurs qui n’arrivent pas à recruter et qui manquent d’objectivité sur les capacités techniques et humaines des développeurs qu’ils rencontrent en entretien. C’est ainsi que l’idée de Jobset naît, me donnant la mission de créer un pont entre ces deux parties, avec l’objectif de faire se rencontrer l’offre et la demande afin de fluidifier radicalement ce marché en tension.

Auparavant, vous étiez dans l’univers de la mode ?

Elodie Djuric : Oui, j’ai travaillé pour Dior et American Apparel ; j’avais un profil plutôt atypique à l’Ecole 42. Nous étions deux femmes dans ma promotion, cependant je n’ai pas ressenti les pressions pouvant parfois être décrites par les femmes ingénieures, je me suis tout de suite très bien entendue avec mes camarades et nous sommes toujours entraidés.

Votre message pour nos lectrices ?

Elodie Djuric : Dire aux femmes – au delà des stéréotypes genrés – que les métiers Tech et d’ingénierie sont des métiers heureux où l’on apprend chaque jour et dans lesquels les femmes ont toute leur place. Qu’il faut les encourager à entreprendre, à rejoindre les métiers de la tech. L’exemple est le meilleur moyen de leur dire qu’il est possible et important de prendre son destin en main.

 

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