Trouvez le job de vos rêves grâce à l’ikigaï

trouvez le job de vos rêves

Perte de sens, ennui, conflits, désir d’épanouissement ou d’engagement, de nombreuses raisons qui vous font penser à changer de job ? Cécile Banon, auteure de “Trouvez le job de vos rêves” (Ed. Eyrolles) vous livre ses conseils pour devenir acteur de votre vie professionnelle et bâtir le projet de votre vie.

Vous avez eu un parcours dans le secteur de l’économie et de la finance, vous ne vous sentiez plus à votre place et vous vous êtes réorientée. Racontez-nous quelles sont les raisons qui vous ont amené à ce changement de carrière ?

Effectivement, j’ai commencé ma carrière professionnelle dans une banque. Mes premiers postes se sont concentrés sur l’analyse financière des entreprises, en délivrant notamment une cotation. Cela m’a occupée quelques années. Tout naturellement, je suis ensuite passée à l’étude de populations d’entreprises en y ajoutant une compétence en statistiques. Puis toujours dans une optique d’élargir le champ d’intervention, j’ai pris un poste consistant à participer à l’élaboration des comptes de la nation.

L’intérêt de ce parcours est qu’il a toujours fallu ajouter un nouvel apprentissage pour l’acquisition de nouvelles compétences. Tant qu’il s’agissait d’apprendre quelque chose de nouveau, mon désir de découvrir des matières nouvelles était comblé et tout allait bien. Je ne restais cependant pas plus de cinq ans dans le même poste car à partir de là, l’ennui me guettait. Et, cela, pas question !

Mini Guide Reconversion professionnelle

Dans ce parcours, le fil rouge suivait une ascension et une carrière vers des postes hiérarchiques de plus en plus élevé se dessinait.

Et c’est là justement, que j’ai connu un échec : celui de rater le passage vers une catégorie de cadres supérieurs. J’avais 45 ans bien sonnés à cette époque. Pas drôle sur le moment pour l’ego, là, croyez-moi j’ai dû avaler mon orgueil. Il faut apprendre à gérer la honte vis-à-vis des autres, le premier revers d’une vie professionnelle sans accrocs jusque- là.

Il m’a fallu trouver un poste pour parer au plus pressé. Ce fut dans l’audit. J’ai pleuré tous les jours en allant travailler. Le contenu du métier ne me plaisait pas du tout. De surcroît, voir des personnes m’apporter des dossiers mains tremblantes simplement parce que je portais l’étiquette « audit » sur le front, m’a mise franchement mal à l’aise. J’ai détesté ce rôle dans lequel je ne me suis absolument pas reconnue. Et un beau jour, je me suis dit que puisque ma carrière se terminait là. Autant faire ce qui me plaisait.

Et quel a été votre processus de reconversion ?

Le processus a débuté par une réflexion sur moi, une introspection. J’ai compris beaucoup de choses.

Premièrement, je faisais le métier de mon père (expert-comptable) dans l’environnement professionnel de mon grand-père (banque). Il ne m’était jamais venu à l’idée jusque-là de m’interroger sur ce qui me plaisait réellement. Sans doute le fait que ma mère m’ait élevée dans le souvenir de mon père (j’avais douze ans lorsqu’il est mort) et de sa belle carrière, a-t-il constitué un modèle. Je l’ai donc intégré. D’autant plus facilement que j’évoluais dans une culture d’entreprise où la norme suivait également ce modèle vertical comme dit plus haut.

Deuxièmement, je savais au fond de moi, que passer dans la catégorie de cadre supérieur avec des responsabilités élargies et une fonction managériale ne correspondait pas à ce qui me plaisait. J’avais dont tout mis en œuvre pour « rater » ce passage de façon inconsciente. Je suis sûre que parmi les lectrices de cet article, beaucoup connaissent – pour elles ou pour leur entourage – ce mécanisme d’auto sabotage. Il s’est avéré salvateur dans mon cas.

Me demandant alors ce qui me plaisait vraiment dans la vie, j’ai répondu « voyager ». …. Mais voyager n’est pas une solution, car d’une part c’est un mot vague qui ne dit pas pour autant quoi faire. Et d’autre part ne permet pas de payer les factures en fin de mois et enfin ça ne collait pas avec l’activité d’une banque ! Donc, ce genre d’envie suppose tout un travail de défrichage.

J’appelle cela « tirer le fil ». J’ai ainsi cherché ce que voyager signifiait pour moi. C’était, et c’est toujours, découvrir des peuples différents, leurs coutumes, leurs rituels, leurs façons de s’habiller, de se nourrir, de se marier, d’élever leurs enfants. Cet intérêt pour les gens, je l’ai transposé dans le monde du travail. J’ai entrepris une reconversion pour devenir sociologue après avoir réussi un master 2. Par la suite, j’ai exercé ce job en prenant la responsabilité d’un observatoire social chez mon employeur et y ai découvert des mondes différents : celui des informaticiens, des économistes, des ouvriers, des métiers de back office. Juste passionnant. Que du bonheur pour moi. Aujourd’hui je bénis ce jour où j’ai raté ce concours avec éclat.

En tirant encore le fil plus tard, je me suis orientée vers l’accompagnement des transitions professionnelles. Il faut dire que j’avais une vraie expérience en la matière, et que j’avais aussi constaté à quel point les erreurs dites “de casting” (pas la bonne personne au bon poste) parvenaient à créer un gâchis humain inacceptable. Tant pour l’individu qui perd totalement confiance en lui que pour l’employeur qui finance formation sur formation sans comprendre pourquoi cela ne marche pas.

Comment trouver le job qui nous corresponde et qui nous permette de nous épanouir professionnellement ?

C’est simple mais encore faut-il y penser.

Un job où nous avons les meilleures chances de nous épanouir est celui pour lequel nous disposons des compétences appropriées, qui nous plaît, qui fait sens pour nous, et qui, bien sûr nous permet de gagner notre vie. De mon point de vue, ces quatre ingrédients sont nécessaires pour réussir la recette. Qu’il en manque un et nous n’aurons pas un vrai épanouissement, ce serait alors simplement une profession, ou une vocation ou encore du bénévolat. A nous de répondre sincèrement à ces quatre conditions pour savoir nous orienter et décider de la direction que nous souhaitons donner à notre vie professionnelle.

Vous l’aurez compris, nous retrouvons ces composants dans les quatre cercles de l’ikigaï. Voici la représentation graphique en Occident sous forme d’un diagramme de Venn : des cercles qui s’entrecroisent. Vous trouverez dans mon livre de nombreux exercices d’autocoaching pour remplir chaque cercle et sur ma chaîne YouTube des épisodes audio qui commentent les paragraphes du livre. Enfin, vous pouvez me joindre sur le réseau LinkedIn : Cécile Banon.

trouvez le job de vos rêvesL’ikigaï nous vient du Japon, c’est un état d’esprit dans lequel nous avons le sentiment que notre vie vaut la peine d’être vécue. Apparu à l’époque Edo, il se perpétue encore de nos jours, en particulier chez les centenaires de l’île d’Okinawa. J’ai simplement transposé cet état d’esprit dans le monde professionnel pour qu’il devienne le job qui vaut la peine d’être vécu.

Avez-vous un mantra qui vous a inspiré et motivé à entamer cette reconversion ?

« Lâchez qui vous êtes, vous entreverrez qui vous pouvez devenir » inspiré de Lao Tseu.

Cela s’apparente au lâcher prise. Par exemple, lâcher ce qui constitue nos convictions en ce moment, celles qui dictent nos comportements d’aujourd’hui. C’est également lâcher des modèles, élaborés pendant l’enfance, et par mimétisme avec les membres de nos groupes d’appartenance. Voyez, j’évoluais dans une culture d’entreprise où le top du top était de monter en grade, de prendre des postes de plus en plus importants, voire prestigieux. Un chemin balisé vers la réussite, selon l’acception dans ce milieu. Mais justement, ma première réussite a été de comprendre que je ne mettais pas le même contenu dans ce mot.

Pour y arriver, je me suis interrogée sur mes valeurs et sur ce qui est important pour moi dans la vie. Il est apparu que c’était en priorité m’élever intellectuellement et élargir mes connaissances. Ceci pour mieux réfléchir à la vie, aux relations humaines qui s’y nouent et pour améliorer ma faculté de raisonnement. La finalité étant d’atteindre l’harmonie, la sérénité, l’épanouissement. Pour moi, c’est cela réussir ma vie.

Quelles seraient vos conseils pour toutes celles qui souhaitent changer de voie professionnelle ?

Mon tout premier conseil est de comprendre ce qu’il faut changer : d’employeur, de métier, de statut (salarié versus indépendant) ? J’insiste car ce serait trop bête d’entreprendre une reconversion alors qu’il suffit de changer d’entreprise. Il est donc essentiel de passer par cette étape de répondre à « pourquoi » je veux changer. La suivante est « pour quoi » en deux mots cette fois. Un autre conseil est de commencer votre chemin en ayant un état d’esprit positif. Là vous marcherez vers un vrai progrès.

Retrouvez tous les conseils de Cécile Banon dans son livre “Trouvez le job de vos rêves” aux Éditions Eyrolles : 

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