Reconversions professionnelles : les françaises et l’artisanat, une histoire d’amour

instagram, françaises, l'artisanat, reconversion
Métiers de bouche, joaillerie, céramique, travail du cuir, l’artisanat a définitivement le vent en poupe au point même de déclencher des reconversions professionnelles chez les déçues de l’entreprise.

Un désir de revenir à des métiers qui ont du sens

Recherche profonde d’un épanouissement personnel ou contre-coup de la mondialisation, les français acceptent de moins en moins de sacrifier leurs efforts pour le compte de professions qui manquent de sens. Pour Édouard Eyglunent, co-fondateur de WeCanDoo, une plateforme permettant aux artisans de faire découvrir leur métier à des particuliers au travers d’ateliers, pas de doute, on assiste à un véritable phénomène sociétal : « Dans nos métiers, quand on travaille pour de grosses boîtes, on a souvent l’impression de passer plus de temps à expliquer ce qu’on va faire, plutôt que de vraiment le faire, c’est hyper frustrant ». Reconversions

Une frustration que Valentine, 29 ans connait bien. Graphiste, puis formatrice PAO, elle a décidé de se lancer dans une formation de bijouterie-joaillerie pour renouer avec sa créativité. « J’aimais mon métier mais je n’aimais pas travailler pour les entreprises, au final il n’y avait plus de créativité, j’étais devenue une technicienne sur ordinateur. J’ai donc voulu rester dans un métier créatif mais plus concret, faire des choses de mes mains et de créer quelque chose de A à Z », c’est alors qu’elle a décidé de tout quitter pour apprendre son nouveau métier en passant un CAP et en continuant de se former auprès de professionnels.

Cette envie de créativité et de liberté, c’est aussi ce qui a motivé Octavie, ancienne juriste, à se lancer comme créatrice culinaire. Aujourd’hui co-fondatrice d’une agence et d’un salon de thé nommé Comptoir Sauvage, cette lyonnaise ne regrette en rien son métier d’avant.

Mini Guide Reconversion professionnelle

https://www.instagram.com/p/BoY2mwgBWjq/?utm_source=ig_web_options_share_sheet

Un intérêt grandissant pour l’artisanat et une consommation raisonnée Reconversions

En 2017, le sondage BVA-FNPCA sur les Français et l’artisanat nous apprenait que s’ils en avaient la possibilité, 58% des interrogés se verraient travailler dans ce secteur. Un constat qu’Édouard fait chaque jour avec WeCanDoo lors des ateliers : « Certains se passent sur une journée entière voire même deux jours, ce qui permet aux participants de monter en compétence avec plutôt une optique de reconversion. En 1 an et demi nous avons eu trois personnes, des femmes, qui ont quitté leur job pour passer à l’artisanat. L’une d’entre elles s’est dirigée vers la céramique, une autre vers la maroquinerie et une troisième est devenue bouchère ! ».

Mais le choix de l’artisanat n’est pas uniquement lié à des envies d’indépendance ou de créativité, pour 76% des Français il s’agit aussi d’embrasser un mode de consommation responsable donnant l’occasion d’acheter des produits locaux  et respectueux de l’environnement.

C’est d’ailleurs l’idée même d’une consommation raisonnée qui a motivé Édouard et ses deux co-fondateurs à mettre en lumière les métiers de l’artisanat. « C’est en discutant avec nos proches qu’on s’est aperçu que souvent les gens pensaient que l’artisanat était hors de prix, simplement par méconnaissance finalement. Avec WeCanDoo on essaie de faire de la pédagogie. En travaillant avec un artisan sur une table par exemple, on se rend compte du travail que ça nécessite, du temps qu’il faut pour la réaliser. On repart avec un objet qu’on a envie de garder et de réparer quand il vieillit. »

Repartir à zéro, une aventure faite de compromis

Tout plaquer pour apprendre un nouveau métier est aussi synonyme de sacrifices. Se remettre en question, accepter de ne rien savoir et de quitter son confort c’est ce qu’ont expérimenté Valentine et Octavie. « Le matériel en bijouterie coûte très cher, et on ne finit pas d’en acheter tout le long de sa carrière. Et puis c’est très long. C’est un métier difficile et minutieux où on peut très vite perdre patience. Donc parfois on peut se demander si ça valait le coup de laisser tomber un métier qu’on maîtrisait, où on gagnait sa vie, pour un job où l’on redevient débutante et sans trop de moyen. Là je mets les vacances de côté pendant au moins 2 ans ! » explique Valentine.

Pour Octavie, même constat : « Le monde du travail en indépendant et l’artisanat, c’est compliqué, surtout quand tu es une jeune femme. Les modalités et les taxes ne font pas de cadeau, on a droit à aucune aide, ne serait-ce pour se loger, c’est hyper compliqué. » Pourtant, et malgré un contexte économique difficile, 65% des Français estiment que l’artisanat est un secteur qui recrute, proposant des carrières attractives. De quoi voir encore naître de nouvelles vocations !

> L’entrepreneuriat fait toujours rêver les Français

> 5 questions à se poser avant de lancer son entreprise

 

 

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide