Quels métiers la crise va-t-elle booster ?

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Si certains métiers traversent une période difficile économiquement avec la crise du covid-19, d’autres se réinventent, confortent leur position favorable, voire même se révèlent. Tour d’horizon de ces professions qui pourraient bien être boostées par la crise.

La crise du covid-19 entraine des difficultés pour certains secteurs économiques et par conséquent leurs métiers. D’autres au contraire confortent leur place ou sont même boostés. L’Onisep, aidé du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) et du média Alternatives économiques, a publié début avril un guide intitulé « Quels métiers demain ? ». Celui-ci met en avant le décalage qui existe entre la médiatisation de certaines professions et la réalité du marché du travail.

Les domaines qui emploient sont bien plus larges et diversifiés qu’on ne le pense. Ainsi, même si les métiers de boulanger, plombier, coiffeur ou autres sont moins visibles dans les médias, ils continuent d’exister et de recruter. Le dossier, réalisé en amont de la crise, prévoyait notamment des embauches importantes dans les métiers du BTP, des cadres commerciaux et technico-commerciaux, avocats, comptables, dirigeants d’entreprises, ingénieurs informatique, ingénieurs d’études et de recherche, chercheurs, ingénieurs et cadres de l’industrie, employés de maison, aide à domicile, assistants maternels, agents d’entretien, transports… Depuis la crise est passée par là.

Des métiers malmenés mais qui se réinventent

Certains secteurs sont particulièrement touchés comme l’hôtellerie-restauration, l’événementiel, la culture, le tourisme, les transports… « L’impact sur ces métiers à court terme est énorme. Ca sera difficile pour les personnes qui postulent dans ces secteurs d’être embauchées. Mais passé la sidération, on voit surgir des éléments de rebonds potentiels sur une nouvelle manière de gérer leur activité. Certains de ces métiers ont d’ores et déjà adopté des formes d’activité hybrides », commente Damien Brochier, chargé de mission Partenariat Formation professionnelle au Céreq et coordinateur pour le Céreq du dossier « Quels métiers demain ? ».

Mini Guide Reconversion professionnelle

Ainsi, on a vu certains restaurateurs proposer des plats à emporter, des coachs sportifs faire des cours de gym sur le web, des commerçants développer leur e-boutique… « Ces professions en se transformant touchent un nouveau public. L’unité de temps, lieu et action n’est plus forcément nécessaire », ajoute le spécialiste. Ces nouvelles méthodes de travail peuvent procurer des opportunités pour l’avenir. 

Les métiers de la santé et du soin

Parmi les métiers qui ont largement été médiatisés et ont prouvé, s’il était besoin, leur rôle essentiel dans la société, ceux du soin à la personne et de la santé. Ces secteurs recrutaient déjà avant la crise sanitaire et devraient donc continuer. Cependant, cette exposition est à double tranchant. « Leur engagement et leur vocation ont été salués pendant la crise, ce qui peut accroître leur attractivité. Et en même temps, ils peuvent susciter un sentiment de rejet du fait des dangers sanitaires qu’ils présentent et des risques de burn-out », souligne Damien Brochier.

Un constat partagé par Naïri Nahapétian, journaliste pour le magazine Alternatives économiques. « C’est vrai que cette crise a mis en avant ces métiers majoritairement féminins, plus ou moins qualifiés. Cette tendance peut s’accentuer car ces métiers sont nécessaires mais aussi exigeants et très exposés pendant l’épidémie. Leur attractivité dépendra des moyens accordés, du statut, de la rémunération, de la protection, des conditions de travail…  Car certains sont peu reconnus et mal payés ». Selon elle, le professorat a aussi gagné en considération pendant le confinement. Là encore, les moyens accordés participeront à développer l’attrait du métier. Pourtant le nombre de postes à y pourvoir reste important en raison d’effectifs totaux stables mais du grand nombre de personnes à remplacer.

La Tech conforte son ascension

Les métiers du numérique, déjà en pleine évolution, devraient poursuivre leur ascension. Dans le top 15 des métiers recherchés de 2020 selon LinkedIn, on trouve en premières positions des postes de délégué à la protection des données, ingénieur en intelligence artificielle, community manager, ingénieur en fiabilité de site (SRE), spécialise en cybersécurité, ingénieur DevOps, ingénieur Data…  « On voit qu’il y a un relai de croissance extraordinaire sur la EdTech (la technologie utile à l’éducation, Ndlr), par exemple. Ceux qui proposent des canaux de diffusion ou  des supports pédagogiques vont devoir gérer cet effet favorable car beaucoup de gens les ont découverts pendant le confinement », estime Damien Brochier. Il faudra aussi des commerciaux pour diffuser ces solutions, des concepteurs de système… D’autres métiers qui profiteront donc de cet essor. 

Énergie et environnement

Enfin, selon lui, les métiers en lien avec l’environnement, la transition écologique, la gestion de la propreté, du tri, du recyclage peuvent aussi se développer. Même si cette logique de transformation était déjà amorcée et pas en lien direct avec la crise. Mais leur développement dépendra de la réalité des mutations sociétales et des choix budgétaires qui seront faits dans les deux prochaines années. 

Dorothée Blancheton

 
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