Les femmes à la conquête de l’Espace 

Femmes astronautes : Les femmes à la conquête de l’Espace 

Et si le premier être humain à atterrir sur Mars était une femme ? C’est en tout cas ce qui se murmure dans le monde de l’aérospatial. Un univers où le genre féminin semble pouvoir s’affranchir plus aisément des pesanteurs terrestres. Et si les femmes partaient à la conquête de l’espace.

C’était en 1963. Valentina Terechkova devenait la première femme à s’envoler dans l’Espace. Un choix éminemment politique visant à mettre en scène l’égalité homme-femme sous l’égide du drapeau communiste. 20 ans plus tard, l’astrophysicienne Sally Ride s’élançait à son tour, devenant un rôle-modèle pour nombre de ses comparses américaines. “La sélection de la classe d’astronautes de 1978 qui a inclus Sally et d’autres femmes, a eu un impact considérable sur mon rêve de devenir astronaute.

La réussite de ces femmes, avec Sally en tête de file, a fait avancer mon rêve d’un pas de plus vers la réalité“, témoigne Peggy Whitson, chef du bureau des astronautes de la NASA et qui fut la première femme à commander la Station Spatiale Internationale en 2007. Lors de sa troisième mission en 2016, l’américaine est devenue l’astronaute ayant séjourné le plus longtemps dans l’Espace, comptabilisant 665 jours hors de la terre. Une légende vivante !

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Les femmes à la conquête de l’Espace 

Des aventurières à l’énergie cosmique

Tout comme Sally Ride avant elle, Peggy Whitson a fait de la présence des femmes dans le monde spatial son cheval de bataille. Ainsi, dans sa dernière promotion, la NASA a présenté sept hommes et cinq femmes. L’agence multiplie les clips et initiatives pour motiver les candidatures féminines encore trop peu nombreuses. A ce jour, les femmes ne représentent que 11% des êtres humains à s’être rendus dans l’Espace. Avec son programme STEM, la NASA entend bien combler ce trou noir. Elle sensibilise les jeunes femmes aux métiers de l’aérospatial afin de susciter des vocations. Son message : avec une bonne éducation et un entraînement adapté, nous pouvons toutes filer droit vers le cosmos.

Les représentations mentales jouent effectivement un rôle primordial dans les choix de carrière des filles. Peggy Whitson raconte que si elle a pu embrasser son destin, ce fut notamment grâce au soutien indéfectible de sa mère face aux railleries de son entourage qui ne pensait guère qu’une femme pouvait devenir astronaute. « Les jeunes filles présentent d’aussi bons résultats que les garçons, mais vers l’âge de 14, 15 ans, elles se détournent des matières scientifiques, pensant qu’elles sont moins douées », nous explique de son côté le Pr Sarah Baatout, responsable de l’unité de Radiobiologie au sein du Centre Belge de Recherche Nucléaire.

Une constellation pleine de promesses pour les jeunes générations

Sarah Baatout travaille depuis plus de 18 ans dans le monde spatial. Ses travaux de recherche portent notamment sur les facteurs limitants comme les radiations solaires et cosmiques qui mettent en danger la vie des astronautes dans le cadre de missions longues, comme celle envisagée sur Mars qui devrait durer 3 ans. Passionnée par son métier, elle intervient dans de nombreux événements pour mieux faire connaître son univers. « Pour les jeunes, et notamment les jeunes femmes, le secteur spatial est extrêmement porteur. Il existe une multitude de métiers outre celui d’astronaute », argue-t-elle. La Belge œuvre notamment auprès de l’initiative mondiale « Greenlight for girls » à travers des rencontres entre professionnels et adolescentes.

Même si les femmes n’ont pas encore brisé le plafond de verre dans le monde des sciences, Sarah Baatout se montre très positive quant à l’évolution des mentalités. Le partage croissant des tâches au sein du couple s’avère être un élément non anecdotique. Une manière d’aider les femmes et mères à envisager de pouvoir quitter leur foyer pour des missions de plusieurs mois. « Je suis impressionnée par mes étudiantes, et encore davantage par celles venant de pays en voie de développement qui s’opposent à leurs familles et leurs traditions pour choisir la carrière qu’elles désirent », témoigne-t-elle.

Sarah Baatout en mission dans l’Antarctique

Le super-héros, une figure révolue

Si les femmes trouvent plus facilement leur place dans l’univers spatial, c’est aussi car les critères de sélection ont changé. « Avant, on recherchait des profils de super-héros comme le symbolise très bien Youri Gagarine. Mais ces personnalités au fort égo n’étaient pas forcément compatibles avec des missions de longue durée. Aujourd’hui, nous recherchons des caractères plus en retrait, des profils de 40, 50 ans, et non pas de jeunes loups prêts à tout », nous explique-t-elle.

Reconnue et appréciée pour sa grande modestie, Samantha Cristoforetti représente très bien cette nouvelle génération d’astronautes. L’Italienne est partie en 2014 pour une mission de 199 jours. Très active sur les réseaux sociaux, Samantha Cristoforetti a partagé de superbes clichés tout au long de sa mission, ouvrant la porte du rêve à d’autres jeunes femmes.

Des femmes la tête dans les étoiles

Preuve que les mentalités évoluent, le célèbre fabricant LEGO a sorti cinq figurines à la gloire des femmes ingénieures de la NASA. Et la plus grande conquête de la gent féminine pourrait bien être d’avoir la primeur d’atterrir sur Mars.  Aux Etats-Unis, Jane Poynter est l’une des grandes figures féminines dans l’univers aérospatial. CEO de la compagnie World View, elle a développé des ballons capables d’évoluer dans la stratosphère, et qui pourraient être commercialisés pour des explorations privées. Depuis plusieurs décennies, elle convoite une mission sur la planète rouge qu’elle réaliserait en duo avec son mari.

C’est aussi le souhait de la sud-africaine Adriana Marais. En 2016, elle nous confiait déjà son envie de tutoyer les astres. « Je fais partie des 100 astronautes candidats au projet Mars One qui envisage d’explorer la planète rouge en 2026. A travers ma plateforme numérique en tant que candidate, je souhaite pousser les enfants, adolescents et adultes en Afrique du Sud et à l’étranger, à s’intéresser à la science, à croire en leurs rêves, et à se rappeler des mots de Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible jusqu’à ce que ce soit réalisé ». Pour sûr, l’Espace est devenu la galaxie de tous les possibles pour les femmes.

@Paojdo

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