Australie : fin de l’immunité parlementaire sur le harcèlement sexuel au travail

Australie : fin de l'immunité parlementaire pour le harcèlement sexuel
Une décision prise alors que le gouvernement de Scott Morrison navigue dans un climat tendu, quelques semaines après des accusations de viol qui touchent deux ministres.

C’est officiel, le gouvernement conservateur de Scott Morrison vient de trancher : les parlementaires australiens seront désormais soumis à la règlementation sur le harcèlement sexuel au travail.

Cette nouvelle mesure intervient dans un contexte politique très tendu, alors que l’Australie fait face à une vague de colère de l’opinion après des accusations d’agression sexuelle au Parlement

Mardi 6 avril, c’est la Première ministre du Queensland – Annastacia Palaszczuk – qui avait demandé au Premier ministre du pays –  Scott Morrison – de convoquer un Sommet national pour lutter contre les inégalités entre les sexes

Ce week-end, le chef d’état australien a indiqué que son gouvernement réviserait la législation sur la discrimination sexuelle afin que les parlementaires, les magistrats et les fonctionnaires soient tenus responsables du harcèlement de leurs collègues sur le lieu de travail. En effet, ces derniers bénéficient encore actuellement d’une immunité en matière de harcèlement sur le lieu de travail, et ce même s’ils peuvent faire l’objet de poursuites pénales en cas d’agression sexuelle.

Le harcèlement au travail, désormais considéré comme une “faute grave”

Rappelons qu’en février, Brittany Higgins, une ancienne employée du gouvernement, avait affirmé avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement de Linda Reynolds, à l’époque ministre de l’Industrie de défense. Cette accusation avait ouvert la voie à une libération de la parole, mettant en cause des pratiques sexistes très ancrées dans la culture politique du pays. Fin mars, la diffusion de vidéos montrant des employés du gouvernement conservateur australien se livrant à des actes sexuels dans le Parlement, avait fragilisé un peu plus l’exécutif… Dans tout le pays, des milliers d’australien avaient pris part à des “March4Justice” (marche pour la justice), réclament notamment l’égalité de traitement entre les sexes.

Par ailleurs, le harcèlement sexuel au travail sera désormais requalifier de “faute grave”, le transformant en motif valable de licenciement. Enfin, le gouvernement prévoit d’étendre la période pendant laquelle une victime peut signaler un incident de six mois à deux ans. 

Emma Rouan

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