Mardi 6 avril, la Première ministre du Queensland – Annastacia Palaszczuk – a officiellement demandé au Premier ministre du pays – Scott Morrison – de convoquer un Sommet national pour lutter contre les inégalités entre les sexes. Cette proposition s’inscrit dans un contexte politique très tendu, alors que les accusations de harcèlement sexuel se multiplient depuis le début du mois de mars.
Lundi 22 mars, la diffusion de vidéos montrant des employés du gouvernement conservateur australien se livrant à des actes sexuels dans le Parlement, avait contribué à une fragilisation de l’exécutif, déjà en proie à des accusations de sexisme de sa classe politique. Depuis, les témoignages et manifestations se sont répandus comme une trainée de poudre dans tout le pays, mettant l’Australie face à son pire démon : une culture machiste et patriarcale profondément ancrée.
Alors que le Premier ministre du pays continue de lutter contre les retombées politiques de sa gestion des allégations de viol et d’agression, Annastacia Palaszczuk a appelé les dirigeants des autres États et territoires à soutenir son projet de Sommet national des femmes.
Au-delà du simple forum de discussion, le Sommet, tel qu’imaginé par la Première ministre du Queensland, aurait vocation à faire bouger les lignes, et notamment à ouvrir le débat sur les inégalités femmes-hommes. En effet, en Australie comme dans beaucoup de pays, les femmes sont le groupe qui a été le plus touché par le COVID en termes de perte d’emploi.
Des allégations d’agressions sexuelles qui se multiplient en Australie
Pour rappel, c’est l’ancienne collaboratrice libérale Brittany Higgins qui avait lancé le mouvement en affirmant avoir été violée par un collègue au Parlement.
Le député du Queensland – Andrew Laming – est désormais en congé, après avoir été accusé d’avoir harcelé deux femmes en ligne et d’avoir pris une photo d’une femme dont les sous-vêtements étaient visibles alors qu’elle se penchait. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections.
Dans tout le pays, les femmes continuent de manifester leur colère : trop, c’est trop !
Emma Rouan
