Parue le 17 mars dernier, Prison n°5 est née de la volonté de Zehra Dogan de transformer ses années d’emprisonnement en un mouvement de résistance.
En 2015, Zehra Dogan, artiste et journaliste kurde, a été emprisonnée pour avoir réalisé et diffusé sur les réseaux sociaux un dessin représentant la destruction de la ville de Nusaybin, près de la frontière turquo-syrienne. A travers sa bande dessinée, réalisée depuis les geôles turques, elle immerge son lecteur dans l’horreur de son quotidien carcéral. En effet, les hauts murs de la Prison n°5 de Diyarbakir dissimulent un espace de persécution des figures de la résistance kurde, perçues comme une menace à l’unité nationale turque. En revenant sur l’histoire de ce lieu, Zehra Dogan rend hommage à la lutte de son peuple pour sa liberté et son indépendance.
“Créer c’est résister et rester libre” – Zehra Dogan
Aujourd’hui exilée en Europe, Zehra Dogan s’est fait connaître du milieu artistique mondial en exposant ses oeuvres à la Tate Modern de Londres, en mai 2019. Intitulée «Ê Li Dû Man» – «ce qui reste» en kurde – l’exposition présentait les dessins à caractère politique de l’artiste.
Surtout, elle a bénéficié du soutien de l’artiste britannique Banksy. Dans une oeuvre murale géante, dévoilée à Manhattan, il a représenté le visage de la journaliste derrière les barreaux.
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En fin d’année dernière, les œuvres de l’artiste, créées en prison entre 2016 et 2019, ont été exposées pour la première fois en Turquie.
Emma Rouan