Semaine de 4 jours, elles l’ont testée… et approuvée ?

Semaine de 4 jours
Travailler 4 jours par semaine au lieu de 5 tout en percevant le même salaire, c’est une mesure qui a de quoi séduire. Elle est d’ailleurs proposée par des candidats à l’élection présidentielle 2022. Certaines entreprises françaises s’y sont mises depuis quelques temps déjà. Mais ce rythme de travail est-il vraiment bénéfique ? Nous vous proposons de découvrir les retours d’expériences de trois employées.

Catherine Le Pensec, assistante administrative chez Yprema, une entreprise qui gère le recyclage des matériaux. rythme de travail

J’ai été engagée en 2013 dans la société. La semaine de quatre jours se pratiquait déjà mais pour les personnes occupant des postes d’exploitation sur site. L’objectif était de réduire la pénibilité de leur travail, de les soulager. Puis ce dispositif s’est étendu aussi aux bureaux. On m’a proposé la semaine de quatre jours au bout d’un an. J’en ai été ravie ! Désormais, je travaille 8h45 par jour au lieu de 7h sur cinq jours. On sent que la journée est plus longue mais elle passe encore plus vite car on sait que l’on n’a que 4 jours pour tout boucler. On a un binôme qui gère une partie de notre travail quand on est absent. Ce rythme est plus intense mais j’ai toujours des échanges avec mes collègues puisque je travaille avec mon binôme, qu’on discute aussi aux pauses déjeuner.

L’entreprise a recruté davantage quand elle a mis en place ce rythme de travail pour pallier les absences. Yprema a recruté 10 % d’effectifs en plus avec la semaine de quatre jours. Il y a toujours quelqu’un de présent pour les clients, le service est le même. Sur site, nos machines tournent beaucoup plus (les capacités de production ont augmenté de 12 %, Ndlr) : on a des équipes du matin et du soir, les machines tournent non stop de 7h30 à 18h30 du lundi au vendredi alors qu’avant elles devaient tourner de 8h à 12h et de 13h à 17h. L’entreprise a gagné en productivité.

J’ai deux enfants et je ne travaille pas le mercredi pour être plus avec eux. J’en profite aussi pour prendre des rendez-vous, faire le ménage… Ça me permet d’avoir un vrai week-end sans contraintes et de me lever moins tôt le mercredi car j’ai 45 mn de route pour aller au travail.
Quand mon binôme est en vacances, je reprends des semaines de 5 jours. Je me sens alors beaucoup plus fatiguée. Une fois qu’on a goûté à la semaine de quatre jours, on n’a plus envie de faire marche arrière. Quand j’en parle autour de moi, je fais des envieux !

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Margaux Malatray-Aucoin, responsable d’opérations marketing B to B pour LDLC, entreprise de commerce en ligne spécialisée dans le matériel informatique et high-tech. 

Ça va faire quatre ans que je travaille chez LDLC. Depuis le 21 janvier 2021, je fais 32 h par semaine sur quatre jours, contre 35 h sur cinq jours auparavant pour le même salaire. J’ai choisi de prendre tous mes vendredis. Dans mon équipe, nous sommes quatre et deux d’entre nous ont choisi ce jour. Nos horaires sont plus condensés. Les marques avec lesquelles on collabore ont eu un peu peur au début qu’on ne soit pas disponible en cas d’urgence mais on arrive très bien à gérer. Mes collègues ont mon numéro de portable personnel et m’appellent en cas d’urgence.

Le PDG a choisi de passer à quatre jours par semaine pour favoriser le bien-être au travail. Nous disposons d’un jour off dans la semaine pour gérer nos tracas du quotidien, effectuer nos démarches personnelles… Les autres jours, on a l’esprit plus libre pour se consacrer à notre travail. J’apprécie ce rythme. Je cale tous mes rendez-vous le vendredi ou je fais du shopping quand il y a moins de monde et le week-end je suis complètement libre. C’est plus confortable, je ressens moins de fatigue grâce à ces trois jours consécutifs de repos. 

N’ayant pas d’enfant, parfois je me demande ce que je vais pouvoir faire car toutes les semaines j’ai des week-ends de trois jours. C’était surtout le cas pendant les confinements car tout était fermé. Et je dépense peut-être plus mon argent aussi. Mais franchement, il n’y a pas beaucoup de points négatifs à la semaine de quatre jours !
Si je devais changer d’entreprise, mon choix dépendrait des missions proposées mais il est vrai que ça peut être compliqué de partir car on s’habitue vite à ce rythme !

 rythme de travail  https://www.businessofeminin.com/

Marion Poultier, chargée de communication chez Love Radius, société spécialisée dans les porte-bébés. 

J’ai intégré l’entreprise en septembre 2017 suite à une candidature spontanée. J’ai découvert à la fin de l’entretien la pratique de la semaine de 4 jours chaque année de mai à fin août. Ça a été un plus même si ce n’est pas le premier critère qui entre en jeu, on ne peut qu’être content de l’apprendre. Quand je suis arrivée, j’avais un conjoint mais pas d’enfant. J’ai eu un petit garçon il y a deux ans. J’ai pu voir les différences mais ça présente des avantages dans les deux cas. Avant d’être maman, ça me permettait de partir en week-end dès le vendredi. Je prenais du temps pour moi. Là j’en profite pour prendre des rendez-vous médicaux, pour souffler en tant que maman quand mon fils est à la crèche.

Chez Love Radius, tout le monde a son vendredi offert de mai à août en raison d’une activité un peu plus calme. Nous percevons le même salaire toute l’année. Je crois qu’on gagne 17 jours de congés en plus grâce à cette journée de repos. Si vraiment on a une urgence on va travailler mais ce n’est pas le but. Ce planning n’est pas voué à s’étendre sur les autres mois de l’année. L’idée, c’est que ce soit quelque chose qu’on attende, que l’on apprenne à hiérarchiser le travail, à être concentré pour travailler plus efficacement sur quatre jours.

Je ne vois pas d’inconvénient à ce rythme de travail. Ce qui est sympa quand on repasse à la semaine de 5 jours en septembre, c’est d’avoir l’impression d’avoir encore plus de temps et de pouvoir faire plus de veille, d’études de concurrence…
Même nos revendeurs qui travaillent le vendredi et samedi trouvent que c’est super et aimeraient bien que ça se passe comme ça aussi chez eux. Ça fait partie des arguments qui font qu’on reste et que ça se passe bien. Si ça ne marchait pas et que notre travail était mal fait sur quatre jours, ça s’arrêterait. C’est une relation de confiance.

 

Dorothée Blancheton

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