Salariée, je veux monter ma boîte. Comment trouver le temps ?

monter ma boîte
Envie de monter votre entreprise, mais comment faire avec votre poste à temps plein ? Voici quelques pistes pour vous permettre de vous dégager du temps et pouvoir tester la faisabilité de votre projet.

Vous avez un projet d’entreprise en tête et aimeriez bien vous lancer. Oui mais voilà, vous devez étudier sa faisabilité, faire une étude de marché, un business plan, trouver des fournisseurs… Des démarches qui prennent du temps et votre poste de salariée vous en laisse peu. Comment faire alors pour tester son concept et monter sa boîte sans pour autant tout plaquer de jour au lendemain ?
La première chose à faire selon Valérie Noël, consultante au sein de BPI Group, cabinet d’outplacement, c’est de vérifier que votre contrat de travail vous permet de le faire, qu’il n’y a pas de clause d’exclusivité ou de non concurrence…

Monter ma boîte : Comment trouver le temps ?

Optimiser son organisation

Ensuite, revoyez vos habitudes pour essayer de gagner du temps dans votre journée. Vous en aurez ainsi davantage pour développer votre idée de business. Faites vos courses sur votre smartphone entre midi et deux et récupérez-les au Drive après votre journée de travail, faites un roulement avec d’autres parents pour mener les enfants à leur activité extrascolaire…

Prendre sur son temps personnel

Essayez de travailler sur votre projet dès que vous avez un moment : le matin en vous levant plus tôt, pendant votre pause déjeuner, ou le soir après avoir dîné et couché les enfants, ou une partie de vos week-ends. C’est ce qu’a fait Agnès Crochemar-Galou, docteur en pharmacie et fondatrice des laboratoires Natiye, des soins naturels bien-être pour sportifs aux plantes des Antilles. « Au début du projet, je travaillais 35 h par semaine dans une officine en faisant beaucoup de demi-journées. Je profitais de tous mes moments libres, y compris mes vacances, pour faire des recherches, trouver des financements, développer une communauté sur les réseaux sociaux…

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Au début, on est obligée de prendre sur son temps personnel car on peut difficilement justifier ce besoin auprès de son employeur. Pourtant, c’est aussi à ce moment-là que ça demande le plus de travail ! », reconnait la jeune femme. Quand son entreprise a davantage pris forme, elle a changé d’officine pour se dégager plus de temps. Sa semaine de 35 heures est désormais condensée sur trois jours et elle mène de front les deux activités. « Ca demande de l’organisation : je prépare mes posts sur Facebook ou Instagram en amont et quand je ne suis pas au travail, je me rends à des rendez-vous, j’avance sur le développement…

Mais je tiens à garder mon rôle de professionnelle de santé en officine pour me former tous les jours et être de bons conseils à mes patients tout en développant ma marque à mon rythme. Ca me donne le temps de bien penser les choses. Ce qui compte surtout, c’est d’être régulière même si on a un emploi à côté », confie Agnès Crochemar-Galou.

Salariée, je veux monter ma boîte : se faire aider

Lancer une entreprise quand on a une famille, c’est un engagement collectif qui demande des efforts à chacun. Mieux vaut que votre conjoint, vos enfants et votre entourage vous soutiennent. Ainsi, pour alléger votre charge mentale, sans doute faudra-t-il que votre partenaire assume davantage certaines tâches : conduire les enfants à leurs rendez-vous médicaux, faire plus de ménage à la maison, préparer les repas… Les grands-parents peuvent peut-être récupérer les enfants après l’école certains soirs ou les prendre de temps en temps le week-end. Momentanément, ils peuvent aller davantage à la garderie et au centre de loisirs.

Valérie Noël suggère d’afficher au-dessus de son bureau à la maison l’état d’avancement de son projet pour en informer toute la famille. Et pour vous consacrer à celui-ci sans être interrompue, n’hésitez pas à travailler à l’extérieur. « Ca permet d’être plus concentrée, d’envoyer un message clair à la famille, de rencontrer d’autres personnes pour se faire un réseau. On peut travailler dans une médiathèque, le bar d’un grand hôtel, un espace de co-working. 

Certaines communes en proposent à des tarifs très intéressants », conseille la consultante. L’aide peut aussi venir de l’employeur. Agnès Crochemar-Galou encourage ainsi à évoquer son projet à celui-ci dès qu’il commence à se concrétiser. « Si un employeur nous met sur la touche à cause de ça, on reste quand même payée à la fin du mois. Mais c’est important d’être honnête pour qu’il comprenne pourquoi on a besoin de poser cet après-midi-là pour assister à une conférence par exemple. 

Ca peut aider à avoir un meilleur emploi du temps. Mon employeur actuel m’a tout de suite soutenue. Il a participé à ma campagne de crowdfunding, m’a demandé de reprendre la partie digitale de l’officine, de développer le rayon sport… De mon côté, j’ai une vision plus globale d’une entreprise et peux comprendre les problématiques de mon patron. Oser me lancer m’a apporté beaucoup plus que je ne le pensais ! », confie la docteur en pharmacie.

Poser des jours de congés

Vous avez des jours de RTT ou de congés payés ? Profitez de ceux-ci pour travailler sur votre future entreprise.  « Certaines femmes développent leur projet d’entreprise sur leur mercredi de repos, puis demandent un autre jour. C’est bien d’y aller progressivement, de tester petit à petit son idée en ayant la sécurité de son emploi », déclare Valérie Noël. Vous pouvez prendre une journée par semaine pendant un moment ou bien poser une semaine ou deux pour avancer plus vite à une période clé. Si cela ne suffit pas, il existe d’autres solutions.

Temps partiel et congé pour création d’entreprise

Si votre projet est déjà bien abouti et avez besoin de plus de temps, vous pouvez bénéficier d’une période de travail à temps partiel ou prendre un congé pour création d’entreprise, si vous justifiez de 24 mois d’ancienneté dans l’entreprise. Un droit accessible également si vous exercez des responsabilités de direction. Ce congé peut durer un an et être prolongé d’une année supplémentaire, mais peut varier en fonction de votre accord collectif d’entreprise ou de la convention de branche. Généralement, la demande doit être faite à l’employeur au moins deux mois mois avant la date de congé envisagée.

Celui-ci peut ensuite donner son accord, reporter le départ pendant 6 mois ou, pour les entreprises de moins de 300 salariés, refuser la demande après avoir consulté le comité social et économique, si votre absence est trop préjudiciable au bon fonctionnement de son entreprise. Dans les entreprises de 300 salariés et plus, le refus peut être justifié uniquement si vous ne respectez pas les conditions ouvrant droit à ce congé. Pendant ce congé, vous n’êtes pas rémunérée par votre employeur (sauf dispositions conventionnelles, contractuelles ou usage contraire). Quant au travail à temps partiel, lui est généralement rémunéré au prorata du temps travaillé et les conditions acceptées sont consignées dans un avenant à votre contrat.

Autant de solutions qui devraient vous permettre de vous consacrer davantage au lancement de votre propre entreprise.

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