Être recruté dans une entreprise, surtout dans un grand groupe, était synonyme de réussite sociale. On y entrait fière et confiante en l’avenir. Mais ça, c’était avant.
Mais alors, que s’est-il passé ?
Nous résumerons, au nombre de 4, les phénomènes qui ont bouleversé l’entreprise et la classe managériale :
- la financiarisation de l’entreprise et le dogme de la valeur actionnariale. Ce qui aboutit à une nouvelle conception de l’entreprise, beaucoup d’actions court-termistes et une perte du sens global.
- L’arrivée du Numérique, le début de la recomposition des métiers et l’augmentation des licenciements économiques.
- L’Environnement et les débuts balbutiants de prise de conscience des défis à relever pour la sauvegarde de la planète et celle des générations futures.
- La perte de sens du (absence de réponse au « pourquoi »), le renforcement du contrôle (et donc perte d’autonomie) et son lot de souffrances au travail.
Tous ces éléments ont eu comme conséquence, l’effritement de la valeur Travail, le déficit d’adhésion et un fossé grandissant entre dirigeants et salariés. C’est dans ce contexte très turbulent que nos chers Millennials ont démarré leur expérience professionnelle et opéré une mise à distance émotionnelle vis-à-vis de l’entreprise.
En clair, il s’agit aujourd’hui de passer du rôle de Contrôleur à celui de Facilitateur, ce qui, actuellement, représente un saut quantique dans bon nombre d’entreprises.
Alors oui, les défis du Manager d’aujourd’hui sont nombreux et l’évolution de sa posture sera déterminante pour limiter la désertification des talents.
Nous ne disons pas ici que le management n’existe plus, car nous ne croyons pas à l’entreprise libérée. Nous disons que sa version ancienne du « top-down » est vouée à disparaître.
Et pour répondre à la crise profonde de sens, l’entreprise devrait se poser les 3 questions fondamentales suivantes :
- quel projet je propose ?
- quelle est ma raison d’être et comment je réponds utilement à des besoins réels, tout en accompagnant l’obsolescence programmée des compétences ?
- comment mon projet contribue-t-il à « réparer » ce qui a été abîmé ? (cohérence et responsabilité sociétale).
Alors, de quelles postures parlons-nous ?
- Celle de savoir accompagner les équipes pour favoriser une meilleure compréhension et adhésion aux changements à venir.
- Celle de passer du « tout contrôle » au comportement qui permettra au collaborateur d’avancer, de trouver des solutions par lui-même et de contribuer à la création de valeur collective.
- Celle d’accepter, en tant que « sachant de quelque chose », d’amener l’autre à acquérir une partie de ce savoir, ce qui suppose la confiance.
- Celle enfin, de sortir des approches rigides pour de plus flexibles et plus transversales.
C’est en grande partie par ce cheminement exigeant et courageux, que la Mission de toute entreprise et la posture de celles et ceux qui la dirigent aideront à diminuer la défiance ambiante et redonneront l’envie de s’y réengager.
Et vous, saurez-vous devenir le mentor qui révélera le potentiel de vos collaborateurs ?
Claire Couroyer
Dirigeant-Fondateur de Trans-Humans©