Aung San Suu Kyi visée par de nouvelles poursuites pénales

Aung San Suu Kyi visée par de nouvelles poursuites pénales
En Birmanie, les manifestations continuent tandis qu'Aung San Suu Kyi est visée par de nouvelles poursuites pénales.

Après un premier procès qui devait se tenir mercredi 24 mars et qui a finalement été repoussé pour cause de panne internet, la dirigeante civile a vu les accusations pesant sur elle s’alourdir. 

Rappelons qu’Aung San Suu Kyi est retenue prisonnière depuis le 1er février, date du coup d’état organisé par l’armée. Elle est actuellement poursuivie dans 6 dossiers dans le cadre de la législation sur la gestion des catastrophes naturelles.

Les cinq chefs d’accusation d’origine sont : importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus, violation d’une loi sur les télécommunications, corruption et incitation aux troubles publics. Hier, un sixième est venu se rajouter à cette longue liste : viol de la loi sur les secrets d’Etat

“Elle est poursuivie dans six dossiers, cinq à Naypyidaw et l’un à Rangoun”, a déclaré à l’AFP Min Min Soe, son avocate, en précisant que ces poursuites sont “en vertu de la section 25 de la loi sur la gestion des catastrophes naturelles”. 

La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est, depuis le coup d’Etat militaire, tenue au secret dans une résidence de Naypyidaw.

Une opposition qui s’organise

En Birmanie, malgré le danger, les femmes s’organisent à l’avant-garde du mouvement de désobéissance civile qui traverse le pays. Ce faisant, elles tentent d’envoyer un puissant message à la junte militaire et aux organisations internationales : elles ne veulent pas d’un gouvernement qui a évincé une femmes chef civile et a réimposé un ordre patriarcal contre lequel elles n’ont eu de cesse que de se battre. 

Elles ont d’ailleurs trouvé un moyen très original de faire passer le message : elles utilisent désormais leurs htameins, un vêtement traditionnel fort en symboles.

En effet, le htamein est porteur d’une signification : selon la croyance populaire, passer sous ces vêtements féminins pendus à un fil à linge porte atteinte à la virilité. Les militaires venus réprimer les manifestations sont donc frénés, preuve que le patriarcat est encore très implanté en Birmanie et que les femmes ont raison d’en craindre un renforcement. 

Emma Rouan

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