Le “htameins”: symbole du combat de femmes birmanes

htamein
A l'occasion du 8 mars, les femmes birmanes se sont organisées autour d’un nouveau signe de ralliement : le htamein, un vêtement traditionnel fort en symboles.

Depuis le 1er février, date du coup d’état organisé par l’armée, les femmes birmanes sont très impliquées dans les mouvements de désobéissance civile. 

Le lundi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des Droits de la femme, elles ont décidé d’un nouveau signe de ralliement : le htamein – ou sarong – un vêtement traditionnel porteur d’une symbolique forte. Lors des manifestations qui se sont déroulées lundi, elles ont marché en brandissant le vêtement haut dessus de leur tête, ou en l’étendant en travers des rue à l’aide d’un fil rouge. 

Face à la brutalité croissante de la répression – dont la mort violente de Kyal Sin, 19 ans, mercredi 03 mars, est un triste rappel – les Birmanes redoublent d’inventivité pour faire entendre leur voix et leur farouche opposition aux restrictions de libertés mises en place par le régime. 

Mettre fin à la dictature misogyne

En utilisant le htamein comme signe d’opposition aux violences de l’armée, les femmes birmanes assoient leur position de maillon essentiel dans la chaîne des protestations. Elle réclament entre autres la fin d’un régime basé sur un ordre patriarcal et sexiste. Et pour ça, elle sont prêtes à ne reculer devant rien… 

En effet, le htamein est porteur d’une signification : selon la croyance populaire, passer sous ces vêtements féminins pendus à un fil à linge porte atteinte à la virilité. Un pied de nez à l’armée donc… De nombreuses femmes ont également partagé sur les réseaux sociaux des photos montrant des policiers montant sur leur camion pour ôter le fil à linge sur lequel ont été pendus ces htameins. 

Emma Rouan

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