« Agent orange » : la bataille juridique de la franco-vietnamienne Tran To Nga

« Agent orange » : la bataille juridique de la franco-vietnamienne Tran To Nga
Hier, le tribunal d’Evry s’est déclaré incompétent pour juger de la plainte déposée par la Franco-Vietnamienne.

Suite à cette décision, Tran To Nga, 79 ans, a décidé de poursuivre son combat contre les quatorze firmes d’agrochimie ayant fourni à l’armée américaine le défoliant responsable de millions de victimes depuis la guerre du Vietnam.

Je suis déçue, je suis en colère, mais je ne suis pas triste“, a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse retransmise par Reuters TV. “Nous allons continuer parce que notre cause est juste. La vérité est de notre côté“, a-t-elle ajouté.

Elle souhaite en effet obtenir une indemnisation pour les problèmes de santé qui, selon elle, ont été causés par l’exposition à l’herbicide toxique “Agent Orange” pendant la guerre du Vietnam. Elle a d’ores et déjà fait part de sa décision de faire appel de ce verdict. 

Contexte historique

Lors de la Guerre du Vietnam (1955-1975), des avions de guerre américains ont largué environ 68 millions de litres d’agent orange – ainsi appelé parce qu’il était stocké dans des fûts avec des bandes orange – sur la population civile vietnamienne, dans le but de défolier les jungles et de détruire les cultures des Viet Cong.

Tran, qui a travaillé comme journaliste et activiste au Vietnam pendant cette période, a déclaré qu’elle souffrait d’effets, notamment d’un diabète de type 2 et d’une allergie rare à l’insuline. Elle souhaite donc obtenir réparation. Jusqu’à aujourd’hui, les États-Unis continuent d’affirmer qu’il n’existe aucun lien scientifiquement prouvé pour étayer les allégations d’empoisonnement à la dioxine des plaignants et victimes de guerre. 

Une bataille juridique de longue haleine

Son action en justice, déposée pour la première fois en 2014, visait à obtenir une indemnisation de la part d’entreprises chimiques, dont les sociétés américaines Dow Chemical et Monsanto, désormais détenues par l’entreprise allemande Bayer.

Ces multinationales avaient fait valoir qu’elles ne pouvaient pas être tenues légalement responsables de la façon dont l’armée américaine avait décidé d’utiliser leur produit.

Jusqu’à présent, seuls les anciens combattants des États-Unis et d’autres pays impliqués dans la guerre ont obtenu une indemnisation pour l’agent orange. En 2008, une cour d’appel fédérale américaine a confirmé le rejet d’une action civile intentée par des plaignants vietnamiens contre de grandes entreprises chimiques américaines.

 

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