COVID-19 : où sont les expertes scientifiques ?

femmes scientifiques
En temps de pandémie, les experts scientifiques font des apparitions régulières dans les médias. Mais où sont les femmes médecins ?

En moyenne, seulement un quart de femmes scientifiques sont interrogées dans les médias, versus 75% d’hommes. A quoi cela est-il dû et comment faire pour impulser plus de parité ? 

Des expertes invisibles ? 

En janvier 2021, la journaliste Cécile Michaut a mené l’enquête « Un mois de femmes scientifiques dans la presse ». Les conclusions de sa recherche ? Un manque criant de parité. En effet, durant la pandémie se sont très majoritairement des hommes médecins et scientifiques qui se sont vu invités sur les plateaux télé et radio et ont été mis en avant dans la presse écrite.

Cécile Michaut a notamment recensé les citations d’hommes et femmes scientifiques dans 7 journaux. Le ratio hommes/femmes qu’elle a obtenu est édifiant: dans « Sciences et Avenir » 76%-24% ; « Sciences et vie » 79-21% ; « La Recherche » 62-38% ; « Pour la Science » 60-40% ; « Le Monde » 68-32% ; « Le Figaro » 77-33% ; « Libération » 71-29%. La représentation masculine supplante très largement celles des expertes scientifiques. 

Par ailleurs, elle a constaté que dans certaines thématiques comme la 5G, l’épidémiologie et les bactéries, les journalistes sollicitaient des hommes à 100% ! 

La parole masculine : plus crédible et rassurante ? Vraiment ? 

De nombreuses femmes expertes sur le COVID-19 sont restées dans l’ombre. Pour la Pr Karine Lacombe, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, « la crise sanitaire a encore plus mis en évidence cette invisibilité des femmes expertes en France ».

Quelle solution donc ? 

« Quand on nous propose une prise de parole, je pense qu’il faut la prendre et la garder. (…) Plus nous serons nombreuses et plus le caractère « normal » du discours d’une experte sera reconnu. Nous avons beaucoup travaillé pour arriver à ce niveau d’expertise. Nous devons avoir confiance en nous autant que nos collègues masculins sur un sujet identique. Il faut arrêter avec l’autocensure et le sentiment d’imposture ! », estime la Pr Karine Lacombe.  

Emma Rouan

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