Interview confinée avec Béatrice de Montille, fondatrice de Merci Maman

Béatrice de Montille

Après avoir conquis Kate Middleton et la Reine d’Angleterre qui lui a personnellement remis le Queen’s Award, Béatrice de Montille s’est récemment engagée en politique. Le tout en ne renonçant ni à sa vie de femme, ni à celle de mère de 4 enfants.

Votre réflexe au saut du lit ?

Béatrice de Montille : Un gros câlin avec mes petites dernières avant d’enchaîner sur la routine d’une mère de famille. Ces moments sont précieux, mais je n’ai pas de nostalgie à voir grandir mes enfants car j’en profite pleinement. D’ailleurs, c’est ce besoin de flexibilité qui m’a poussée à créer Merci Maman. Accompagner mes enfants à l’école a toujours été mon bonheur, et ça ne m’a pas empêchée de m’épanouir professionnellement. Je dois dire que je suis parfois un peu énervée par la pression que l’on met sur les jeunes mères. Je me souviens toujours de la phrase d’une amie qui me disait que finalement, les enfants, ce n’est qu’une toute petite partie de notre vie. J’ai 40 ans, je suis ambitieuse, et j’ai encore 20 ans pour continuer à me réaliser professionnellement. Je crois qu’il est important d’arrêter de culpabiliser si on veut baisser la cadence !

A quelle heure est-ce que l’on vous retrouve au bureau ?

Béatrice de Montille : Difficile à dire car je n’ai aucune journée qui ressemble à une autre. Avant le confinement, je me déplaçais beaucoup pour mes différentes activités. Je suis toujours Présidente de Merci Maman même si je me suis désengagée de l’opérationnel. Depuis un an, je siège au Conseil d’Administration de l’agence d’activation de marque L’Uzyne, et suis engagée en tant que bénévole dans le Réseau Entreprendre. Enfin, depuis juin, je suis conseillère municipale de la ville de Lyon, et je siège à la commission Emploi, Finance et Solidarités. Parallèlement, je me forme à la Gouvernance d’entreprise à l’EM : je crois que quand on donne beaucoup, il faut aussi prendre le temps de recevoir !

Mini Guide Entrepreneuriat
Exemple de création Merci Maman

Quel est votre petit secret de slasheuse pour une organisation de choc ?

Béatrice de Montille : Un peu comme un Chef de projet, je traite toutes ces thématiques en une même journée. Toutes mes activités de conseil se nourrissent les unes des autres.  Quand je dois me concentrer sur certains sujets, ma nouvelle technique est d’inscrire une session de travail de 2 ou 3 heures sur mon agenda. Et surtout, je bloque les notifications et retourne mon téléphone portable. J’ai abandonné les to do list que je trouve stressantes, et préfère noter chaque matin 5 choses que je désire réaliser dans la journée.

Le home office, vous l’aviez déjà adopté avant le confinement ?

Béatrice de Montille : La digitalisation transforme notre relation au travail, et c’est une opportunité. Je me souviens que quand j’ai créé Merci Maman, qui est depuis toujours 100% digital, mon mari m’a offert mon premier Iphone. Mais il ne faut pas non plus que le digital prenne toute la place. Je ne suis pas du tout favorable à une mise en place du télétravail à grande échelle. Dans cette période inédite, on ressent plus que jamais notre besoin d’humanité, de contact. En revanche, je suis beaucoup plus en faveur d’une vraie flexibilité au travail en mettant en place des 3 ou 4 cinquièmes, que l’on soit une mère ou une femme qui a envie de se réaliser dans autre chose. J’ai ce cas par exemple dans mes équipes avec des femmes artistes. Par contre, cela pose une question que je n’ai pas encore résolue : celle d’un éventuel sentiment d’injustice entre les membres d’une équipe.

L’objet que vous préférez dans votre bureau ?

Béatrice de Montille : Pendant longtemps, ça a été mon agenda papier, mais je suis passée à l’électronique. Aujourd’hui je dirais donc que c’est mon stylo plume avec lequel je remplis mon carnet d’inspiration dans lequel je note par exemple 15 choses que j’aimerais réaliser dans l’année. Je crois que si j’ai lancé une boîte dans la gravure, c’est parce que j’aime écrire !

Le business mantra que vous affichez sur les murs ?

Béatrice de Montille : Done is better than perfect. Cela vaut dans le business mais aussi dans la vie privée. Avec Instagram, on se met une pression incroyable car certaines femmes savent très bien mettre en scène leur vie quotidienne. Mais les vacances parfaites, ça peut être à la campagne autour d’une piscine gonflable !

Que faites-vous quand vous avez une décision importante à prendre ?

Béatrice de Montille : J’adore prendre des cafés et déjeuners avec des amis. Parler avec les autres me permet de verbaliser. Je consulte aussi beaucoup mon mari Arnaud qui a rejoint l’aventure Merci Maman il y a 7 ans au moment de son internationalisation. D’ailleurs, il est exaspéré parce que le plus souvent, je n’écoute pas son avis (rire) ! Quand je prends une décision, je m’y tiens. Je ne vais pas me dire : qu’est-ce qui se serait passé si…

Quelle a été justement votre dernière décision difficile ?

Béatrice de Montille : Quand j’ai quitté les fonctions opérationnelles de Merci Maman il y a un peu plus d’un an. Je ressentais un certain flottement et je savais qu’il fallait que je me réaligne. J’ai fondé Merci Maman il y a 13 ans et je reste encore le visage de l’entreprise. Mais à un moment, je me suis sentie moins légitime. Je mettais trop d’affect dans toutes mes décisions et je pense que quand une boîte grossit vraiment, il faut passer la main. Je ne regrette en rien cette décision.

L’atelier Merci Maman

Parmi les photos placardées chez vous, on trouve…

Béatrice de Montille : Déjà, j’aime beaucoup les photos, et j’aime être entourée de beauté. Cela peut être des photos de campagne, lieu qui me ressource le plus, ou d’une belle église car en plus d’être croyante, l’esthétisme de ces lieux me transporte. Sur mon frigo, on trouve des photos de ma famille et de mes amis. Je crois profondément en l’amitié. J’aime les relations honnêtes et franches.

Au dîner, votre sujet de conversation préféré c’est…  

Béatrice de Montille : Avec le confinement, je suis plus disponible pour mes adolescents, et j’avoue que ces discussions en famille sont un vrai cadeau, surtout que la campagne pour les municipales a été très éprouvante. Autrement, je suis passionnée par la politique et la question de la place de la femme. J’aime parler des sujets en profondeur, comme ce que nous pouvons apporter au monde grâce à nos talents.

Votre livre de chevet ?

Béatrice de Montille : En ce moment, je lis Un doudou dans l’open space qui parle des difficultés des mères au travail. Je lis aussi la Lettre Encyclique Fratelli tutti du Pape. J’avoue que je trouve que la vision des patrons est un peu caricaturale. Je pense qu’en tant que chef d’entreprise, on a un vrai rôle social et humain auprès des individus, car la pauvreté n’est pas que financière. J’ai aussi lu récemment une biographie de Simone Veil. J’aime beaucoup lire les destins de femmes d’exception. D’ailleurs, je suis fan des séries comme The Crown et Borgen qui mettent en avant des femmes qui ont dû faire face à des choix et des renoncements.

La pensée qui vous apaise avant de dormir ?

Béatrice de Montille : Regarder les trois faits positifs qui se sont passés dans ma journée. C’est vrai que la nuit peut être propice aux angoisses, et faire cela permet de prendre le contre-pied. Une manière d’exprimer intérieurement sa gratitude !

Propos recueillis par Paulina Jonquères d’Oriola

Pour en savoir plus sur Béatrice de Montille, rendez-vous sur notre précédente interview

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