Plus les femmes ont du pouvoir, plus elles sont exposées au harcèlement

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Si vous pensiez que le pouvoir immunisait les femmes contre le harcèlement sexuel, et bien sachez que c’est tout le contraire. Selon une étude menée par l’Institut suédois de recherche sociale de l'Université de Stockholm, les femmes occupant des postes à haute responsabilité seraient davantage harcelées que leurs employées.

Les femmes de pouvoir encore plus victimes d’harcèlement que leurs subalternes

C’est après avoir réuni et analysé les résultats de trois enquêtes différentes que les chercheurs de l’Institut suédois de recherche sociale de l’Université de Stockholm (SOFI) ainsi que leurs collègues américains et japonais ont découvert avec surprise que les femmes occupant des postes à responsabilité étaient largement plus nombreuses à avouer avoir été victimes de harcèlement sexuel que leurs employées.

Cette tendance s’est donc observée de la même façon en Suède, aux Etats-Unis et au Japon alors que ces trois pays affichent des normes sur l’égalité des sexes bien différentes. “Lorsque nous avons commencé à étudier le harcèlement sexuel, nous nous attendions à une exposition plus importante pour les femmes ayant moins de pouvoir sur le lieu de travail. Au lieu de cela, nous avons constaté le contraire. Quand on y pense, il y a des explications logiques : un supérieur hiérarchique est exposé à de nouveaux groupes d’harceleurs potentiels. Une femme peut être harcelée à la fois par ses subordonnés et par les cadres supérieurs”, explique Johanna Rickne, professeur d’économie à la SOFI.

En parler nuirait à l’avenir professionnel des harcelées

Double peine pour les harcelées, d’après l’étude menée par la SOFI, si les femmes victimes de harcèlement sexuel venaient à s’en plaindre voilà qui risquerait de nuire sévèrement à leur image au sein de l’entreprise : “Le harcèlement sexuel signifie que l’avancement professionnel des femmes a un coût plus élevé que celui des hommes, en particulier dans les industries et les entreprises dominées par les hommes. Des données d’enquête supplémentaires provenant des États-Unis et du Japon ont démontré que le harcèlement des superviseurs était non seulement plus fréquent que celui des employés, mais qu’il était également suivi de conséquences professionnelles et sociales plus négatives. Il s’agit notamment d’avoir la réputation d’être un “fauteur de troubles” et de passer à côté de promotions ou de formations.” explique Olle Folke, chercheur affilié au SOFI et professeur à l’université d’Uppsala.

Caroline Lanau-Imbert

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