Qualifiée au 200 mètres, l’athlète a vu son rêve de médaille voler en éclat. La raison ? Une décision sexiste et raciste des autorités sportives qui estiment que son taux de testostérone élevé lui procurerait un avantage sur ses concurrentes.
Aminatou Seyni a d’ores et déjà fait part de son refus de se soumettre à un traitement visant à faire baisser son taux d’hormones.
Comme Caster Semenya avant elle, la coureuse a été victime des règles sexistes qui encadrent l’hyperandrogénie. En effet, selon la la fédération internationale d’athlétisme (IAAF), la production naturelle de testostérone chez les athlètes féminines équivaut à l’usage d’un produit dopant.
Cette décision a déclenché un tollé, notamment auprès de l’ONG Human Rights Watch, qui déplore une atteinte à la dignité et au droit des athlètes concernées.
Sex testing women athletes inflicts harm — not hypothetical damages of medals never won, but actual damage of wounded bodies, livelihoods and life purposes stolen, and identities and social and legal status litigated.@morgancarpenter @Karkazis https://t.co/HCTvv4YeY3 pic.twitter.com/V2ExA8ugn6
— Kyle Knight (@knightktm) February 18, 2021
Des restrictions sexistes qui doivent disparaitre
Fin février, la sud-africaine Caster Semenya, a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme sur ce sujet.
“Tout ce que nous voulons, c’est être autorisées une fois pour toutes à courir librement, comme les femmes fortes et courageuses que nous sommes et avons toujours été“ a-t-elle alors déclaré.
Une décision symptomatique du sexisme qui sévit dans le sport de haut niveau
Rappelons que la féminité et la mise en doute de cette dernière sont des sujets récurrents dans le sport de haut niveau. En témoignent par exemple les “tests de féminité”, dont la pratique s’est perpétuée pendant de longues années.
En outre, les décisions de l’IAAF prouvent que dès lors qu’une sportive ne correspond pas aux normes occidentales du masculin ou du féminin, ses performances sportives sont remises en cause.
Le procès ouvert par Caster Semenya, loin de n’être qu’une bataille juridique, sera – espérons le – le premier pas vers un changement des mentalités et vers la disparition progressive des règles sexistes qui rongent le sport de haut niveau.
Emma Rouan