Mieux gérer son temps : les tips de 5 entrepreneures à succès

Entrepreneures à succès

Comment parvenir à faire le vide quand on est entrepreneure et que l’on mène une vie à 100 à l’heure ? Comment s’accorder des moments rien qu’à soi alors que la charge mentale est à son maximum? Qu’elles soient mères de famille ou jeunes femmes célibataires, ces entrepreneures de choc ont accepté de nous livrer leurs meilleures astuces pour gérer leur temps. Loin d’être des donneuses de leçon, elles nous invitent plutôt à trouver notre propre équilibre. Des confidences déculpabilisantes !

Shanty Baehrel, fondatrice de Shanty Biscuits

> S’autoriser à mélanger vie pro et perso

Etant célibataire et sans enfant depuis le début de Shanty Biscuits, je n’ai jamais eu de vraie limite entre vie pro et perso. J’estime que je n’ai qu’une vie avec différentes activités dedans, je suis la même personne à tous les moments de la journée. Je ne m’oblige pas à compartimenter, d’autant que je suis quelqu’un qui n’aime pas les routines, les cadres et les habitudes. Dès que je me mets un cadre j’ai envie d’en sortir et j’ai appris à faire avec, à m’écouter au quotidien et agir “en live”. Quand je sens que je sature ou que j’ai besoin de me changer les idées, je n’ai aucun problème à prendre la voiture et me poser 2h au bord de l’eau. 

J’apprends à m’écouter et trouver ce qui me ressource de manière générale. D’ailleurs ma boîte a autant la capacité de me ressourcer que d’autres activités. Je n’aime pas segmenter et me dire que quand je suis hors du bureau, je n’ai pas le droit de penser au travail. Et inversement, quand je suis au travail, je peux aussi penser à mes amis ou mes dates. Tout peut nourrir ma créativité et mon énergie.

Mini Guide Entrepreneuriat

Ceci étant dit, je sais poser mon téléphone et ne pas regarder mes mails pendant plusieurs heures, quand j’en ai envie ou besoin. Quand je suis avec des ami.es, je le laisse dans mon sac et ça me fait le plus grand bien, je n’ai même pas envie de le regarder. J’ai réussi à prendre du recul sur Shanty Biscuits et dédramatiser les enjeux business. 

> Instaurer des moments de silence

Je sais qu’aujourd’hui il me manque des activités qui me déconnectent encore plus (sport, art, voyages ou autres), parce que cela me permet de faire le vide, d’organiser mes pensées et d’avoir des idées ou des solutions. Je le constate quand je conduis ou que je suis dans la douche et que j’ai un temps sans ordi ni téléphone, je le fais d’ailleurs de plus en plus sans podcast ni musique. J’ai besoin de silence pour couper du bruit du quotidien. De la même manière que pendant mes vacances (quand j’arrive à en prendre), j’ai besoin de grands espaces vides pour faire le plein.

> Ne pas suivre de conseils préfabriqués tips entrepreneures

J’estime que je ne suis pas un modèle à suivre en matière d’équilibre de vie, je suis plutôt chaotique, extrême dans mes émotions, désorganisée et sans retenue dans mes passions. Je suis plutôt une artiste dans l’âme et j’apprends à faire avec, à en tirer profit et m’entourer de personnes qui arrivent à fonctionner avec moi.

Je me fais aussi beaucoup coacher sur plein de sujets autant pro que perso et c’est sûr que tous mes coachs me conseillent de faire plus de coupures de ma boîte pour faire descendre la pression.

Bref, je ne pense pas qu’il y ait une méthode universelle, ni de tips qui s’appliquent à tout le monde. La réponse est d’apprendre à s’écouter et se comprendre (et ce n’est pas simple) pour savoir comment on fonctionne, ce qu’on aime faire, ce qu’on aime être. Sachant que rien n’est figé dans le marbre à tout jamais et qu’on évolue toute notre vie. Je trouve que c’est aussi ce qui est le plus dur aujourd’hui : savoir ne pas écouter et appliquer tous les conseils, ne pas nous laisser influencer par tout et tout le monde et plutôt trouver ce qui nous correspond.

Découvrez notre article sur Shanty Baehrel

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Estelle Renard

Estelle Renard, cofondatrice de Brai

> Pas de travail après le dîner (en théorie)

Je suis au bureau de 9h30 à 18h tous les jours, j’ai donc le temps de voir mes 3 enfants le matin et de les déposer à l’école certains jours de la semaine. Idem le soir, je suis à la maison à 18h30, alors je n’ai jamais l’impression de sacrifier ma vie de famille au détriment de mon travail.

La journée est réservée aux rendez-vous pour BRAI, nous faisons beaucoup de déjeuners pros avec Loren. En revanche, passé 18h30, je consulte évidemment mon téléphone (je suis un peu accro on ne va pas se mentir), mais je ne bosse jamais après le dîner. D’ailleurs, mon ordi reste toujours au bureau. Il y a rarement une urgence qui ne puisse pas attendre le lendemain et ne pas se gérer depuis mon Iphone.

Malgré tout, j’ai des Whatsapp dans tous les sens que ce soit pro ou perso, je réponds du tac au tac pour que tout avance vite. J’aimerais bien vous dire que je stoppe les écrans à 20h et que je m’endors avec une tisane à 21H mais c’est complètement faux, je sors pas mal et me couche souvent tard et jamais sans checker les ventes du jour ou les messages sur Instagram.

> Une vie sociale bien remplie

Je ne suis pas une passionnée de sport, à part quand j’ai des coups de stress pendant lesquels je vais courir pour me vider la tête. Ma soupape, ce sont mes amis et ma vie sociale : j’adore sortir et faire la fête, cela permet de rire, de penser à autre chose et de prendre du recul, et quand on s’amuse on ne regarde pas son téléphone, ce qui est assez agréable pour moi. Lorsque je suis avec mes amis, je parle très rarement boulot, j’aime me changer les idées et laisser la casquette de cheffe d’entreprise au bureau.  Un dîner où l’on me questionne sur ma boite, c’est la punition !

> Déléguer au bureau et à la maison

Au bureau, j’ai appris à identifier les tâches qui me procurent trop de stress et sur lesquelles j’ai du mal à prendre du recul. Évidemment, on doit très souvent sortir de notre zone de confort avec Loren, mais on essaie de se répartir les rôles selon nos personnalités. Ce qui m’a vraiment aidée, c’est d’avoir quelqu’un qui gère le SAV car j’avais parfois du mal à prendre du recul sur certains mails. Du coup, je n’ouvre jamais les mails SAV, j’attends qu’on me prévienne si le problème nécessite que j’intervienne personnellement.

 A la maison, j’ai la chance d’avoir un mari qui est un vrai partenaire et en fait largement autant que moi. Pour toutes les tâches relatives à l’organisation de la maison et des enfants, je délègue tout à ma nounou, je n’ai pas d’exigences particulières, je veux juste que tout roule et que les enfants soient encore en vie le vendredi soir 😉 !

> Le weekend, c’est relâche ! tips entrepreneures

Tous les week-ends, j’ai la chance de partir à la campagne proche de Paris. Je vis à mon rythme, je profite à fond de ma vie de famille, je ne me fixe aucun horaire et j’essaie de ne pas regarder mon téléphone afin de revenir détendue le lundi.

Découvrez notre article sur Estelle Renard

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Karine Tardon

Karine Tardon, cofondatrice de Karine et Jeff

> S’autoriser à vivre de manière décalée

J’ai sept enfants et tous ont bénéficié d’une scolarité à domicile en même temps que je faisais grandir ma boîte avec mon mari. Chaque matin, je fais travailler mes petits derniers de 8H à 11H. Mon premier conseil serait donc de ne pas chercher cette notion d’équilibre à tout prix, car la réussite en tant que femme entrepreneure et mère conduit forcément à une vie décalée du reste de la société. Au regard de ma propre expérience, cette quête forcenée d’une vie compartimentée ne fonctionne pas. Mes enfants m’ont suivie partout, même dans mes déplacements professionnels. La société actuelle n’est pas adaptée aux mamans entrepreneures. Pour moi, elles ne devraient pas avoir à faire des choix entre leur vie pro ou perso. 

Mais je pense que pour cela, il est nécessaire d’être libre dans sa tête, loin des conventions et du regard des autres. Par exemple, l’entrepreneur masculin n’a pas les mêmes codes, le salarié non plus. Il faut donc ne pas se soucier du regard des autres pour qui la critique ou le jugement seront faciles.

> Savoir déprogrammer 

Pour réussir cette “double vie”, il est selon moi primordial de rester très engagée. J’ai développé une forte capacité de travail. Cela passe aussi par une priorisation stricte des tâches essentielles, vitales au développement de mon entreprise, afin de ne pas me laisser submerger par des sujets secondaires. Savoir remettre au lendemain n’importe quel sujet et parfois le plus pressant est important. Cette pause est souvent source d’un agréable dénouement.

> Aimer cette double vietips entrepreneures

Je suis également très organisée et disciplinée concernant mon agenda. Je tâche de ne pas avoir de rendez-vous professionnels le matin, sauf en cas d’extrême urgence. 

Mais l’engagement et le cadre me permettent aussi une incroyable liberté et flexibilité. Je peux donc plus facilement laisser place aux imprévus. Par exemple, concernant le travail à domicile de mes enfants, je peux le rattraper plus tard. 

Pour finir, j’aimerais dire que le plus important, c’est d’aimer, aimer et aimer encore cette double casquette passionnante, trépidante, c’est ainsi qu’on supportera mieux les épreuves difficiles qui jalonnent la route.

Retrouvez notre article sur Karine Tardon.

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Chloé Hermary

Chloe Hermary, fondatrice d’Ada Tech School

> Une vision à 360 degrés

J’essaie d’avoir une approche “holistique” de mon bien-être. De ne pas voir ma vie comme une somme de vie pro et vie perso – car au centre des deux il y a … moi. Je ne pense vraiment pas que l’on puisse construire quelque chose d’hermétique. Quand on va mal dans sa vie perso, on pète rarement la forme au boulot, et inversement. Globalement, je me dis qu’à chaque fois que je peux avoir le sentiment que je “recule” sur du temps de boulot, c’est un temps fertile pour prendre soin de moi et me donner les ressources pour poursuivre. Au fond, sans ça il n’y a pas d’Ada. Depuis les 3 ans d’activité d’Ada j’ai également pris le temps de faire une thérapie et de me faire coacher. 

> Des temps de coupure 

On peut facilement tomber dans une course aux rdv, à la sollicitation et avoir l’impression en fin de semaine d’avoir “traversé” les sujets, d’être essorée. C’est pourquoi j’ai mis en place une journée et demie par semaine de “no-meeting” – dont une full journée en télétravail. J’ai le sentiment d’avoir plus le temps et je peux travailler sur des sujets de fond. C’est salvateur pour garder de la hauteur sur les obstacles du quotidien. 

À côté de cela, j’essaie de maintenir un équilibre de vie harmonieux. Je fais du sport au moins deux fois par semaine (yoga pour me relaxer et foot pour me défouler). Je lis des romans le soir pour m’évader et couper des écrans. Et je sors régulièrement en couple ou avec mes ami·es. Je me suis fixée de ne jamais (sauf exception) travailler le weekend. J’ai besoin de ces coupures et de maintenir une part importante de légèreté. 

> Le contact avec la naturetips entrepreneures

Enfin, j’ai remarqué que le contact avec la nature et le grand air m’aidaient énormément à prendre du recul et me nourrir en énergie et en créativité. Je pars donc régulièrement télé-travailler chez moi en Corse. Tous ces “tricks” sont des moyens de ne pas prendre le boulot trop au sérieux et de maintenir de la joie dans le quotidien. Globalement, il s’agit plus d’un équilibre que j’essaie de maintenir plus que de recettes magiques. Je perçois l’entrepreneuriat un peu comme une course de fond où tu ne vois jamais la ligne d’arrivée. A la manière des athlètes, il faut savoir prendre soin de soi en continu. 

>Découvrez notre article sur Chloé Hermary

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Caroline Pailloux

Caroline Pailloux,  CEO d’Ignition Program

> Se recentrer sur l’essentiel

J’ai fondé Ignition Program  il y a 8 ans alors que j’avais deux enfants en bas âge. La boîte compte 60 salariés aujourd’hui. Il y a peu, j’ai eu mon troisième qui a eu d’importants problèmes de santé nécessitant une hospitalisation de longue durée. En même temps, on a découvert une maladie sérieuse à mon second. Grâce au soutien de mon associé, j’ai pu prendre 7 mois de congés maternité. Heureusement, mes enfants vont bien aujourd’hui. Mais ce que j’ai appris de tout cela, c’est que la santé, même chez les petits, ce n’est pas automatique. Et que ma famille sera toujours prioritaire. Grâce à mon métier, j’ai eu la chance de pouvoir m’organiser comme je le souhaitais. Mon mari étant obligé de poser une journée pour accompagner nos enfants à un seul rendez-vous, nous avons réparti les suivis médicaux en conséquence. Je prenais quelques heures dans la journée pour une simple consultation, et mon mari assurait les journées à l’hôpital.

> Cultiver sa présence

L’autre point sur lequel j’ai évolué, c’est que je suis quelqu’un de très multitâche. Dans une salle d’attente avec mes enfants, je gère aussi mes mails de boulot. Mais j’ai compris qu’il fallait que je ménage des temps de présence totale. Par exemple, avec l’un de mes fils, je prends un verre en tête à tête tous les 15 jours. C’est d’autant plus important que sa maladie, qui est désormais stabilisée par les médicaments, nécessite qu’il soit préservé du stress. Bref, on peut fluidifier son organisation. Mais à un moment, il faut des temps où l’on accorde 100% de son attention. 

> Instaurer des rituels

Maintenant que je suis revenue à une vie plus “normale”, j’ai instauré de nombreux rituels. Le matin, je fais du yoga pendant que mes enfants petit-déjeunent, puis 30 minutes de jogging avec la poussette en rentrant de l’école après avoir déposé mes aînés. Ma nounou arrive à 11H le matin, et avant cela, je travaille avec le petit à côté, mais sans meeting. Par contre, le soir, la nounou s’occupe des enfants jusqu’à 20H car j’ai besoin de travailler sans être coupée. J’ai aussi remarqué que mes petits étaient agréables le matin et beaucoup plus durs le soir. Je préfère donc privilégier les temps les plus calmes ensemble, et déléguer les tâches comme le bain ou le repas durant lesquelles je m’énervais. 

> Des to do et un.e assistant.e ?tips entrepreneures

L’autre point, c’est que pour baisser ma charge mentale, je ne peux pas laisser traîner  certains sujets. Alors j’établis des to do avec des sections pour dans 3 jours ou 1 mois grâce à un super outil qui s’appelle Asana. Je n’aime pas non plus faire attendre les gens qui ont besoin d’une réponse de ma part. Quant à mes mails, je les consulte toutes les 24H. 

Ultime “astuce” ? Jusqu’à présent, je ne pensais pas qu’avoir un.e assistant.e était encore pertinent aujourd’hui avec l’arrivée d’outils comme Calendly. Mais je commence à me poser la question d’avoir un.e assistant.e pour moi et les personnes de ma boîte qui subissent le plus de pression. Cela me permettrait par exemple d’envoyer un bouquet de fleurs à l’un de mes proches pour un moment particulier, plutôt que de ne faire qu’y penser et ne même pas envoyer un texto. Ou encore réserver la colo de ski de mon petit. Je pense que lorsque l’on a de fortes responsabilités pro et perso. Il n’y a aucune honte à aller chercher de l’aide à l’extérieur.

Paulina Jonquères d’Oriola

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