#MeToo : au Maroc, la parole des femmes se libère

#metoo maroc
Pour la première fois dans le monde arabe, un websérie marocaine donne la parole à des femmes victimes d’agressions sexuelles.

Au Maroc, selon une enquête du ministère de la famille datant de 2019, une femme sur deux affirme avoir été victime de violences. 30 % d’entre elles déclarent avoir été victime d’un viol. 

Dans un pays où le poids de la tradition est si pesant que seulement 6,6 % des personnes ayant subi un viol osent porter plainte, il est primordial pour les femmes de trouver un moyen de briser l’omerta qui entoure les agressions sexuelles. C’est en tout cas l’objectif de la nouvelle websérie #TaAnaMeToo, produite par le studio créatif Jawjab, qui recueille et diffuse quatre témoignages poignant, dans l’espoir de déclencher une prise de conscience sociale. 

Prendre la parole et briser le silence

Pour produire cette série animée, la journaliste de Jawjab Zaïnab Aboulfaraj est allée à la rencontre de quatre victimes. Même si ces femmes ont accepté de témoigner de leurs terribles histoires, elles ont préféré conserver l’anonymat. La parole des femmes se libère certes, mais au Maroc, les victimes peuvent être accusées d’avoir pris part à une relation sexuelle hors mariage, et d’être emprisonnées, en vertu de l’article 490 du Code pénal marocain, qui punit « d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ».

Diffusée par le studio Jawjab, qui a fait de la lutte pour les libertés individuelles sont cheval de bataille, la série est également illustrée par plusieurs artistes et dessinatrices marocaines : Meryem Aït Aghnia, Oussama Abbassi, Nass Reda-Fathmi, ou encore Zaïnab Fassiki. 

Un projet qui devrait permettre la libération d’une parole trop longtemps tue : celle des victimes de violences sexistes. 

Emma Rouan

 

 
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