Les Polonaises ont de plus en plus recours au “tourisme de l’avortement”

Les Polonaises ont de plus en plus recours au “tourisme de l’avortement”
La législation restrictive en Pologne pousse des dizaines de milliers de femmes à se rendre chaque année à l’étranger pour se faire avorter.

Un contexte politique très conservateur

Fin janvier, un arrêt du Tribunal constitutionnel avait validé la quasi-interdiction de l’avortement. En vertu de cet arrêt, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en raison de malformation grave du fœtus avait été déclarée contraire à la Constitution. Ce cas constituait la quasi-totalité du millier d’avortements légaux recensés chaque année en Pologne. Les manifestations qui avaient secouées le pays n’étaient pas parvenues à faire flancher la majorité conservatrice. 

Désormais, l’avortement n’est légal en Pologne qu’en cas de menace pour la vie de la mère et si la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste. 

Pays voisin, la République tchèque est sur le point de voter un projet d’amendement qui permettrait aux Polonaises d’avorter légalement une fois passé la frontière. Ce projet de loi suscite de vives réactions de la part de Varsovie. En effet, la République Tchèque est souvent le premier choix des femmes qui souhaitent procéder à un avortement non-clandestin. 

Le développement du “tourisme de l’avortement” 

De par sa proximité géographique, mais aussi parce qu’elle est beaucoup plus libérale en la matière, la République tchèque reste une destination privilégiée pour les femmes souhaitant avorter. Elle leur garantit notamment l’accès à un avortement effectué par des professionnels, ce qui les protège des dangers d’une intervention subie dans la clandestinité. 

Selon les médias tchèques, le gouvernement polonais ferait tout pour empêcher le développement de ce “tourisme de l’avortement”, qu’il juge contraire à la morale. Pour ces derniers, le message est clair : la République Tchèque ne doit pas interférer dans les affaires du pays en autorisant un amendement facilitant l’avortement des polonaises… 

“Le 10 mars dernier, une lettre de l’ambassade de Pologne est arrivée au ministère de la Santé. C’est une démarche peu courante. Son contenu concernait l’amendement à la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) actuellement en discussion au Sénat [en République tchèque].” partage à ce sujet le média tchèque Respekt.cz.

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