Une année et trois confinements plus tard, l’histoire est toujours la même. En Angleterre, une enquête de la BBC suggère que les inégalités de répartition des tâches domestiques ne se sont pas atténuées, et ce même si le couple est plus présent à la maison.
L’année dernière déjà, les données officielles produites par le gouvernement britannique avaient montré qu’au cours du premier mois de confinement, les femmes effectuaient, en moyenne, deux tiers de plus des tâches de garde d’enfants par jour que les hommes.
Publié à la fin du mois de février, le rapport de la BBC a recensé les réponses de plus de 1 000 personnes à travers tout le Royaume-Uni. L’idée était de recueillir les ressentis sur les différentes phases des confinements.
71 % des femmes ont le sentiment d’avoir assumé la majeure partie de la responsabilité de la garde des enfants ou de l’enseignement à domicile pendant les confinements
Une réalité bien loin des discours… En effet, une étude menée en parallèle par le cabinet d’études de marché Kantar Public révèle que 64% des personnes interrogées estiment que la garde des enfants doit être partagée équitablement lorsque les deux parents travaillent à la maison. Moins de 8 % des personnes interrogées ont déclaré que la responsabilité parentale principale devait incomber aux femmes.
Un fossé entre valeurs et actions
Ces deux résultats très contrastés sont à la fois porteurs d’espoir et mettent l’emphase sur le long chemin qu’il reste encore à parcourir. Une position ambivalente qui reflète la complexité de nos sociétés, en particulier dans une période où les confinements se succèdent.
D’un côté, il est très encourageant de constater qu’aussi peu de personnes interrogées estiment que la garde d’enfant est une affaire de femme. D’un autre côté, la présence des deux membres du couple à la maison n’a pas renversé la tendance, loin de là.
Avec un télétravail qui semble s’installer dans la durée, il est primordial de mettre le sujet des tâches ménagères sur le tapis.
Emma Rouan
