Le télétravail des femmes : le BCG tire la sonnette d’alarme

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Les résultats d’une étude du BCG, conduite avec IPSOS, mettent en lumière le mal-être des femmes en télétravail et les risques de décrochage professionnel qui en découlent.

Égalité professionnelle et conditions de travail : un grand bond en arrière pour les femmes ?

Ce vendredi, Jessica Apotheker, Directrice associée et responsable de l’initiative Women@BCG et Gwenhaël Le Boulay, Directeur associé senior, dévoilaient les résultats d’une étude inédite du BCG, conduite avec IPSOS, sur l’impact de la pandémie sur les trajectoires professionnelles et l’égalité hommes-femmes au travail. Et autant dire que les chiffres n’ont rien d’encourageant. Au contraire, ils prouvent que la crise touche plus durement les salariés femmes en télétravail, aggravant par la même des inégalités homme/ femme préexistantes.  

Un télétravail qui affecte différemment les hommes et les femmes

On le sait, le recours massif au télétravail a eu un impact notable sur la frontière entre temps privé et temps professionnels. Mais les conséquences de ce nouveau mode de vie sur les femmes ne s’arrêtent pas là. En effet, l’étude menée par le BCG montre qu’en moyenne, les femmes ont moins d’espaces isolés pour travailler. A la maison, ce sont souvent les hommes qui récupèrent les espaces propices à la concentration ou le bureau. Ainsi, 40% des femmes n’ont pas un espace séparé pour télétravail, ce qui engendre des situations de stress au travail, d’anxiété… Un inconfort qui entrave nettement les performances au travail. 

D’autre part, l’étude mesure que les femmes ont 1.5 x plus de chances d’être interrompues dans leur journée de travail, par les enfants par exemple. En ce sens, le télétravail pénalise donc gravement les femmes. 

Des tâches domestiques mieux réparties 

Seul morceaux de ciel bleu dans cette mer de chiffres, les activités domestiques (ménages, garde d’enfants etc.) sont distribuées de manière plus égalitaire au sein des familles. Les hommes prennent plus part à la garde des enfants par exemple ou aux taches ménagères. 

En revanche, 20% des femmes déclarent culpabiliser de ne pas accorder assez de temps à leurs enfants.  Dans une situation dans laquelle les frontières entre domaine professionnel et domaine personnel s’estompent, les femmes souffrent d’un manque de cadre, d’une absence de séparation saine entre les deux sphères. 

L’émergence d’un mal-être qui pourrait profondément impacter une sortie du télétravail

En ce qui concerne le mal-être global, le décalage entre hommes et femmes est encore une fois probant et devrait déclencher la sonnette d’alarme. Par rapport aux hommes, les femmes sont 26% de plus à connaitre des problèmes de sommeil, 20% de plus à déclarer être sur le point de craquer/ être en situation de burn-out, et enfin 20% de plus à déplorer un manque de temps.

En somme, les femmes sont exposées à un risque 1,3 x supérieur de connaitre un état profond d’anxiété ou de nervosité

Quelles conclusions tirer pour les entreprises ? 

Ce constat alarmant appelle à une prise de conscience massive de la par des entreprises. Les femmes salariées sont aujourd’hui la proie de fragilités psychologiques préoccupantes. Pour y faire face, et pour prévenir le risque de décrochage, des mesure d’accompagnement individuelles et collectives doivent être envisagées. 

N’attendons pas, et mettons tout en oeuvre pour protéger les talents féminins de demain ! 

Emma Rouan 

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