Les résultats suggèrent donc que les hommes ont encore du mal à accepter de ne pas être le soutien financier du ménage. Une logique – vestige patriarcal – qui est bien plus présente dans nos sociétés occidentales que ce que l’on pourrait croire.
Les normes de genre encore prédominantes au sein du couple
Les chercheurs Robert Breunig, directeur de l’Institut des politiques fiscales et de transfert de l’Université nationale australienne, et Yinjunjie Zhang, membre de l’Institut, ont constaté que, quels que soient l’âge, le revenu ou le pays de naissance, lorsque les femmes gagnent plus que leur partenaire masculin, le risque de violence domestique augmente considérablement.
“Lorsque la part des femmes dans le revenu du ménage augmente, mais reste inférieure à la moitié, il n’y a pas de changement dans l’expérience de la violence physique et émotionnelle”, ont-ils constaté. “Ce n’est que lorsque la norme de genre est violée que nous constatons une augmentation de l’incidence de la violence physique et de la violence psychologique.”
Quelles solutions ?
Dans une série de conclusions, les chercheurs suggèrent aux gouvernements d’examiner attentivement le type de programmes qu’ils conçoivent pour lutter contre la violence conjugale à l’égard des femmes. En effet, “le simple fait d’accroître le pouvoir économique des femmes peut ne pas être efficace pour réduire la violence à l’égard des femmes et le gouvernement peut avoir besoin d’essayer d’influencer un changement culturel”, ont-ils déclaré.
“Réfléchir à la manière de concevoir la politique de garde d’enfants, la politique de congé parental et la politique de paiements familiaux pour permettre aux normes de genre d’évoluer parallèlement à une plus grande égalité des sexes dans le travail et les revenus semble être une direction politique claire.”
Emma Rouan