L’ennéagramme, un outil pour mieux vous connaître

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L’ennéagramme, vous connaissez ? Cet outil d’étude de la personnalité n’est pas réservé aux initiés. Grâce à quelques clés, il est possible de se l’approprier afin d’en apprendre plus sur soi, les autres et de s’améliorer.

Pour donner le meilleur de soi, autant connaître ses forces et ses faiblesses. C’est précisément ce que permet l’ennéagramme, un outil d’étude de la personnalité importé d’orient, et utilisé aujourd’hui dans les ressources humaines, le management, le coaching…

Guide Dev Persot

Ce terme vient du grec « ennéa » qui signifie « 9 » et « grammos » qui se traduit par « figure ». L’ennéagramme se constitue d’un diagramme et de neufs types de personnalités. « C’est un cercle avec neuf points répartis autour de celui-ci et qui sont reliés entre eux trois par trois par des traits. La réalité est au centre de ce cercle et chacun d’entre nous est autour. Nous avons donc tous une certaine vision de la réalité mais pas sa vision complète. C’est ce qui explique que face à une même situation nous n’avons pas tous la même perception, le même ressenti », explique Véronique Maciejak, coach et auteure de « 9 façons de voir la vie ! Quelle est la vôtre ? » paru aux éditions Eyrolles. Ces profils, définis dès la naissance, sont régis par une peur, une motivation et des traits de personnalité. Il est possible de se sentir proche de plusieurs profils mais l’un domine.

Certaines émotions fortes et difficiles à gérer se retrouvent dans plusieurs types de personnalités mais chacun l’exprimera à sa manière. Ainsi, les profils 8, 9, 1 doivent gérer leur colère ; les 2, 3, 4, la tristesse ; les 5, 6 et 7 la peur.

Ennéagramme : Les 9 profils

Pour connaître son type de personnalité, il faut regarder lequel semble le plus proche de soi.

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Le 1 : le perfectionniste

Exigeant et rigoureux, ce profil cherche à donner le meilleur de lui-même à chaque fois et se met la pression pour y parvenir. Il craint l’imperfection et est imbattable pour faire remarquer les défauts d’un projet ou d’une personne. Il combat sa colère car il la considère comme mauvaise. Ce profil très sérieux et travailleur a du mal à lâcher-prise ce qui occasionne beaucoup de tensions au niveau du dos, des mâchoires…

Le 2 : l’altruiste

« Fin psychologue, il parvient à deviner et anticiper les besoins et envies des autres. Il pense à eux en priorité et peut avoir tendance à s’oublier », déclare Véronique Maciejak. Quand il se lie d’amitié ou d’amour, c’est sur du long terme car l’amour et la reconnaissance des autres sont ses moteurs. Ce  type de personnalité ne sait pas qu’il est triste car il s’occupe des autres avant de penser à lui.

Le 3 : le battant

Sa plus grande peur c’est l’échec. Quand il pense à une situation, il la conçoit en terme de réussite, d’objectif à atteindre. Il souhaite gérer les situations, relever les défis, réussir là où les autres ont échoué. Il ne veut pas montrer qu’il va mal et sa tristesse, il la combat.

Le 4 : le tragico-romantique

Hypersensible, il vit intensément ses émotions, la tristesse comme la joie et les exprime parfois à outrance. Il aime se faire remarquer et se donne du mal pour être unique. Ce type de personnalité est créatif et imaginatif et apprécie toutes les formes d’art. Il a besoin de se sentir important dans le regard des autres.

Le 5 : l’observateur

Il est tourné sur le mental et réfléchit beaucoup, combat sa peur en l’analysant et la rationalisant, parle peu mais ses analyses sont fines et justes. Il est économe de son énergie et a besoin de moments seul pour se retrouver. Il aime prendre de la hauteur, observer, apprendre et comprendre le monde qui l’entoure.

Le 6 : le loyal-sceptique

Empli de doutes, il les exprime et cherche la sécurité en permanence. Quand il part en vacances, il fait le tour plusieurs fois pour s’assurer que la maison est bien fermée, que les bagages contiennent tout le nécessaire, que la voiture est en état de marche… Il apporte des solutions et est un excellent chef de la sécurité. En revanche, il a peur d’être trahi et a du mal à déléguer. Paradoxalement, il peut soit choisir d’éviter le danger soit se jeter dedans.

Le 7 : l’épicurien

Il ne veut pas ressentir sa peur et l’enfouit dans son inconscient préférant profiter de moments de plaisir. Pour lui, les problèmes n’existent pas, il cherche les solutions. Il est solaire, veut rire, s’amuser, a plein de projets en tête, change les idées des personnes qui vont mal mais écoutent peu leurs peines. Il n’aime pas les contraintes ni le manque de liberté.

Le 8 : le protecteur

C’est un leader né qui s’impose. Il aime se mettre en avant et protéger les plus faibles à condition qu’ils le méritent. C’est aussi un sanguin. Quand quelque chose ne va pas il le dit. Ses fréquentes colères peuvent impressionner les autres malgré lui.

Le 9 : le médiateur

Sa principale peur c’est le conflit. Il a pour objectif de vivre dans un monde en paix et en harmonie. Dans un groupe, il fait son possible pour que chacun soit content. « Quand on lui demande ce qu’il aimerait, il s’enquit de ce que préfèrent les autres et se rattache à leur avis. Il peut ainsi avoir du mal à prendre des décisions. Tout lui va, il veut juste éviter les conflits », ajoute la coach. A trop retenir sa colère, le 9 peut finir par exploser en étonnant tout le monde.

Des ailes et des flèches pour compléter le profil

Les blessures et traumatismes vécus pendant l’enfance peuvent amener la personne à s’enfermer dans son profil et avoir des traits de caractères parfois excessifs. Or pour être le plus équilibré possible, il est souhaitable de prendre un peu des talents de chaque profil.

Chaque type de personnalité a deux voisins sur le diagramme. Le 1, par exemple, est ainsi entouré du 2 et du 9 qui sont ses « ailes ». L’une d’elles est prédominante c’est-à-dire qu’elle peut présenter des traits de caractère que le 1 partagera davantage avec elle. Le 1 entre également en résonance avec les chiffres 4 et 7 auxquels il est relié sur le diagramme par des flèches. Là aussi, il peut se trouver des points communs avec des profils que la coach appelle des « cousins germains ».

Ennéagramme : 4 étapes pour tirer parti de son type de personnalité

D’après Véronique Maciejak, quatre étapes sont nécessaires pour tirer profit de son potentiel et évoluer.

1. Prendre conscience de son profil, de ses peurs.

2. Accepter son profil. « Il n’y a pas une famille meilleure qu’une autre. On peut être fière d’être dans la sienne, contente de ses talents et s’accepter », conseille Véronique Maciejak.

3. Se déconditionner de ses peurs. Pour cela, on peut faire un petit exercice : décrire factuellement les choses sans y mettre sa perception ou son jugement. C’est utile par exemple pour une personne qui a peur de l’abandon comme le 4 et qui va aller dans l’exagération. Le 1 peut se défaire de sa peur de l’imperfection en apprenant à poser un cadre rond plutôt que carré pour être plus doux. S’il donne une formation ou une réunion à une heure précise, il peut accepter que des gens arrivent plus tard s’ils prennent le train en marche. Quand le 8 prend conscience que ses colères peuvent effrayer les autres, il peut se former à la communication non violente par exemple.

4. Déployer son potentiel : Même si l’on appartient à vie à un type de personnalité, l’idée est de se rapprocher des autres chiffres et de leurs talents pour avoir une personnalité le plus équilibrée possible en s’aidant des flèches et des ailes.

« L’ennéagramme est un outil qu’on utilise pour soi, les autres, au travail, au sein de son coule, avec ses enfants. Il est multifonction et contrairement à d’autres outils d’études de la personnalité, il ne nous colle pas une étiquette, il nous aide à en sortir », conclut Véronique Maciejak.

Dorothée Blancheton

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