Avec Cook Angels, mitonnez vos plats maison en 30 min chrono

Cook Angels

Avec plus d’un millier d’abonnés, Joy Solal et Charlotte Sieradzki figurent parmi les personnalités pionnières dans le monde de la food tech en France. Lancé il y a 4 ans, leur site Cook Angels propose des kits de préparation de repas maison en moins de 30 minutes.

Quel est le concept de Cook Angels ?

Joy Solal : Notre principe est de permettre à chacun de cuisiner des plats faits maison en moins de 30 minutes, car c’est ce qui permet de se nourrir de la façon la plus saine. Mais par manque de temps, d’idées ou de compétences, ce n’est pas toujours facile. Avec Cook Angels, nous avons voulu retirer tous ces freins qui nous empêchent de cuisiner le soir. Nous avons donc lancé un système de kit à cuisiner : nous vous livrons tous les ingrédients déjà dosés, mais notre originalité par rapport à nos concurrents, c’est que nos légumes sont déjà coupés. C’est important car ce n’est pas tant de faire les courses qui empêche les gens de cuisiner, mais aussi la motivation de se mettre en cuisine.

Quel a été votre parcours avant le lancement de Cook Angels ?

Guide Dev Persot

Joy Solal : Nous sommes toutes les deux diplômées de Dauphine en éco-gestion, mais je me suis spécialisée en marketing de luxe. J’ai notamment travaillé à Londres, entre autres pour Cartier.

Charlotte Sieradzki : J’ai un master en communication. Je suis passée rapidement à New-York en stratégie de marque, puis j’ai travaillé dans les médias chez Starcom.

Comment vous êtes-vous rencontrées et associées ?

Charlotte Sieradzki : Nous nous sommes rencontrées lors d’un dîner chez une amie commune. Assez naturellement, nous avons parlé de cuisine car nous sommes toutes les deux des passionnées. Sans le savoir, nous avons discuté de ce qu’est Cook Angels aujourd’hui. Nous avons notamment évoqué le fait qu’il est difficile de trouver le temps de cuisiner au quotidien, et que ce serait bien d’avoir une solution pour mitonner un bon plat en sortant du travail. A l’époque, Joy était à Londres, nous avons donc gardé nos mails pour nous échanger des concepts, mais nous ne trouvions jamais celui dont nous avions envie. Et puis un jour, nous avons lancé notre boîte. C’était il y a 4 ans. J’avais 28 ans et Joy 26 ans.

Quel était le paysage de la foodtech lorsque vous vous êtes lancées ? Aviez-vous déjà des concurrents à l’époque ?

Charlotte Sieradzki : Il y a 4 ans, ce marché n’existait presque pas. C’était très nouveau de commander ses aliments par internet. Nous ne nous sommes inspirées de personne, et nous sommes plusieurs à nous être lancés en même temps. En 4 ans, nous avons vu beaucoup d’acteurs arriver et partir, mais je crois que ce qui nous a permis de rester, c’est la qualité. Nous n’avons pas fait de grands plans de communication, mais nous avons tenu à grossir avec notre base de clients fidèles. Nous avons fait évoluer l’offre en fonction de leurs envies.

Comment pensez-vous les recettes ?

Joy Solal : Nous avons plusieurs chefs, comme nous proposons chaque semaine 3 recettes différentes. Nos formules proposent de recevoir 2 ou 3 plats par semaine pour 2, 3 ou 4 personnes. L’idée est de ne pas lasser les gens avec des recettes toujours identiques. Nous proposons donc de l’italien, de l’indien, du français. L’objectif est aussi d’apprendre de nouvelles recettes, de cuisiner avec de nouvelles épices. Ensuite, ces recettes ne doivent pas prendre pus de 30 minutes, et ne demander que 2 ustensiles maximum que tout le monde a dans sa cuisine. 

Faites-vous appel à des chefs de renommée ?

Joy Solal : Non, pas nécessairement car nous nous sommes rendues compte que les gens pouvaient craindre que la recette soit trop compliquée si elle émanait d’un chef étoilé. Nos chefs travaillent dans des restaurants ou cuisinent à domicile, et ils ont cette culture du « faire à manger chez soi », sans avoir un four professionnel !

Travaillez-vous en circuit court ?

Charlotte Sieradzki : Oui, nous sommes en circuit court et nous nous axons davantage sur la provenance des produits que leur caractère bio. Nous avons les mêmes fournisseurs que Michel Rostang grâce à Nicolas Beaumann, qui a travaillé avec nous au début de l’aventure. Toute la production est internalisée et le contrôle qualité est effectué dans nos laboratoires.

A quel stade de développement en êtes-vous ?

Charlotte  Sieradzki : Nous sommes plus qu’une start-up. Nous sommes en pleine phase de croissance depuis que nous avons changé de Business Model il y a un an avec une offre d’abonnement qui est une offre unique en dehors de la Saint-Valentin et de Noël. C’est cela qui a fait décoller notre activité. Nous savons que notre modèle fonctionne car nous avons un très bon taux de fidélité. Notre challenge désormais est de nous faire connaître. Aujourd’hui, nous avons un peu plus d’un millier d’abonnés. 70% sont en région parisienne et le reste en province, pas forcément uniquement dans les grandes villes. Certains ruraux sont aussi intéressés par nos abonnements car ils peuvent préparer des plats à base d’épices qu’ils ne trouvent pas dans leur région par exemple.

Quand et auprès de qui avez-vous levé des fonds ?

Charlotte  Sieradzki : Durant la première année, nous avons vécu sur nos fonds propres. Concrètement, nous étions toutes les deux en cuisine pour éplucher les légumes et envoyer les ingrédients en livraison. D’un point de vue économique, c’était important pour nous de bien comprendre notre cœur de métier qui pour nous est plus du food que de la food tech. Nous voulions voir la productivité d’un commis, les choses à optimiser dans le process. Nous avons vu que le concept plaisait.  En mars 2014, nous avons levé 315 000 € auprès de ELAIA Partners et de Business Angels. Puis nous avons continué à grandir avant de lever 540 000€ en septembre 2015, afin de lancer l’offre d’abonnement. Aujourd’hui, nous sommes environ 15 salariés. La moitié est en cuisine ou s’occupe de la logistique, et l’autre moitié est en communication et développement marketing.

Avez-vous des projets à l’international ?

Charlotte Sieradzki : Nous voulons d’abord bien grandir en France pour pouvoir aller à l’international, à commencer par l’Europe. Notre offre est dans la mouvance d’une tendance globale avec cette envie de retourner en cuisine, nous avons des concurrents très importants aux Etats-Unis.

Votre conseil à nos lectrices qui aimeraient monter leur boîte ?

Charlotte Sieradzki : Si c’est une envie qu’elles ressentent au fond d’elles, il faut foncer. Si l’on pèse bien le pour et le contre, c’est une aventure qu’on ne peut jamais regretter. En 4 ans, j’ai l’impression d’avoir grandi de 15 ans. Il est aussi essentiel de bien s’entourer, et ne pas être dans le protectionnisme de l’idée. Il faut plus qu’une idée pour se lancer ! Et enfin être généreux : ce n’est que comme cela que l’on reçoit.

Joy Solal : Je leur dirais tout d’abord de trouver un associé : monter son entreprise seule est possible mais beaucoup plus difficile et tellement moins agréable sur la longueur, sans compter que les investisseurs préfèrent les équipes. Ensuite assurez-vous que cet ou ces associé(s) partagent votre vision du projet mais également vos valeurs plus personnelles, cela évitera certaines tensions dans le futur.

Enfin, n’ayez pas peur de parler de votre projet autour de vous afin de prendre des conseils mais n’attendez pas de faire l’unanimité pour sauter le pas, cela n’arrivera pas ! Ne cherchez pas à vous lancer avec un produit parfait, ce sont vos clients et eux seuls qui vous aideront à le perfectionner tout au long de la vie de votre entreprise.

@Paojdo

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