L’alimentation est souvent un refuge face à l’ennui, aux contrariétés, au stress… Si elle apporte un soulagement rapide, elle ne résout pas le problème et amène parfois à culpabiliser. Dans son nouveau livre, Céline Wyme, coach en nutrition spécialisée en chronobiologie alimentaire, partage ses conseils.
Pour combattre le stress, l’ennui, la fatigue, les problèmes du quotidien, le placard de la cuisine ou le réfrigérateur peuvent vite devenir des sources de réconfort. Et c’est rarement pour consommer une pomme. Résultat, il est fréquent de manger des produits gras et/ou sucrés, à n’importe quelle heure et sans modération. Face à sa faiblesse, on regrette ce craquage que l’on s’était interdit de reproduire et on culpabilise. Un cercle vicieux pourtant bien naturel. « Ces craquages alimentaires sont souvent dus à des émotions négatives comme le stress. Le cerveau ressent cette angoisse qui lui déplaît et cherche à cacher cette émotion en consommant un aliment qui va procurer à l’organisme une sensation de bien-être », analyse Céline Wyme, coach en nutrition spécialisée en chronobiologie alimentaire et auteure de « Mon année top chrono », paru aux éditions Eyrolles.
Les produits gras et sucrés (gâteaux, chocolat, chips, etc.) ont un fort pouvoir de récompense. Ils activent des circuits cérébraux liés au plaisir, à la manière d’une drogue. « On se sent mieux sur le moment mais le problème est toujours là », nuance la coach en nutrition. Le cerveau enregistre que ces aliments ont provoqué un soulagement et incite à aller les consommer de nouveau en cas de stress.
Parfois encore, le grignotage peut être du à un régime alimentaire trop restrictif afin de mincir. Si l’apport en calories est insuffisant en journée, le risque de craquage augmente. Pour sortir de ce cercle vicieux, il y a des solutions.
Comprendre son besoin
Pour sortir de cet engrenage, Céline Wyme conseille de s’interroger : Comment je me sens ? Que se passe-t-il dans ma vie ? Suis-je heureuse ? Ai-je du temps pour moi ? Ce travail d’introspection permet de cerner les périodes plus intenses, plus difficiles et de tenter d’y remédier. « Il s’agit d’identifier la situation et l’émotion ressentie. Ensuite, on peut écrire ce que l’on ressent pour l’évacuer », suggère-t-elle. On peut alors tenter d’aménager son planning différemment, s’octroyer du temps pour soi, pour souffler, pour faire du sport…
Manger au moment opportun
Si le grignotage est du à une sous alimentation, il importe de manger davantage au cours de la journée en privilégiant les aliments sains et équilibrés. Céline Wyme préconise également de tester la chronobiologie alimentaire. L’art de manger les bons aliments au bon moment de la journée. « Il s’agit de synchroniser notre alimentation avec nos sécrétions naturelles d’enzymes pour dégrader plus facilement les aliments et mieux les digérer », explique la coach en nutrition. Ainsi elle préconise :
- au petit-déjeuner : Du gras et du salé. « Le corps sécrète de la lipase et sait mieux gérer ces apports en lipides le matin. On ressent la satiété et on évite la fringale vers 10h », précise Céline Wyme. Ça peut être un petit-déjeuner composé de fromage gras (brie, camembert, cheddar…), d’œuf, de pain au levain, de jambon. Côté boisson, on opte pour du café, du thé ou une infusion ,mais sans sucre pour éviter un pic puis une chute de glycémie.
- au déjeuner : l’organisme sécrète deux enzymes en particulier à ce moment-là, les protéases chargées de dégrader les protéines et les amylases qui digèrent les amidons. « On peut manger un plat unique (sans entrée ni dessert) composé de viande pour les protéines animales, de féculents (riz, pâtes, pommes de terre…) ou de légumineuses (lentilles, pois, fèves…), de légumes cuits. On évite là aussi les ballonnements et la fatigue en début d’après-midi car la digestion est plus simple et on est rassasiée », ajoute l’auteure. L’assiette idéale peut ressembler à un poulet chorizo accompagné de riz et de poivrons. Ou bien d’un mignon de porc avec des pommes de terre et des haricots verts. Si le dessert vous manque, les premiers temps, vous pouvez manger un carreau de chocolat noir ou boire une boisson chaude (thé, café…).
- au goûter : en chronobiologie, on autorise le goûter même aux adultes. La réserve d’énergie s’épuisant dans l’après-midi, on peut s’octroyer une pause sucrée cette fois avec des fruits frais ou secs. Ou bien des fruits à coque à prendre entre quatre et six heures après le déjeuner.
- au dîner : Le soir, l’organisme sécrète moins d’enzymes digestives. Le dîner se veut plus léger pour faciliter la digestion et permettre une bonne nuit de repos. Là aussi, place au plat unique. Le repas comprend des protéines animales maigres (poissons gras, volaille, fruits de mer…), et idéalement des fibres provenant de légumes cuits. Ça peut être du saumon avec de la fondue de poireaux, des brochettes de poulet avec une salade de tomates par exemple. En revanche, mieux vaut éviter les graisses, les œufs, les féculents et les fruits.
« Même s’il n’y a pas une méthode ultime pour tous, ces repas équilibrés apportent une meilleure stabilité de l’appétit, de la glycémie, de l’humeur et de l’énergie », assure la coach en nutrition. À chacune de tester !
Dorothée Blancheton
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