Birmanie : les femmes sur la ligne de front de la révolte

Birmanie
En Birmanie, malgré le danger, les femmes s'organisent à l'avant-garde du mouvement de protestation qui traverse le pays depuis le 1 février, date du coup d'état organisé par l'armée.

Des héroïnes de la révolution

Depuis le 1 février, la Birmanie retient son souffle. Le pays n’est plus le même depuis qu’Aung San Suu Kyi et le président Win Myint ont été arrêté par l’armée birmane, qui, dans la foulée, a proclamé l’état d’urgence et confié les pleins pouvoirs à son commandant en chef. 

A partir du 6 février, un mouvement de désobéissance civile s’est mis en place. Au péril de leur vie, des centaines de milliers de manifestants défilent dans les grandes villes du pays. 

Malgré les risques, les femmes sont sur la ligne de front de ces protestations. Ce faisant, elles tentent d’envoyer un puissant message à la junte militaire et aux organisations internationales : elles ne veulent pas d’un gouvernement qui a évincé une femmes chef civile et a réimposé un ordre patriarcal contre lequel elles n’ont eu de cesse que de se battre. 

Tous les jours depuis le début du mois, elles se rassemblent pour des marches. Les plus jeunes – celles qui craignent le plus le retour à un ordre ancestral – sont souvent en première ligne, face aux forces policières et militaires. 

Une mobilisation à haut risque

Mercredi 03 mars, Kyal Sin, 19 ans, a succombé à un tir mortel des forces de sécurité lors d’un rassemblement prodémocratie. 

Avec son t-shirt portant l’inscription « Everything is all right », elle est devenue, en quelques heures, un symbole de ce mouvement porté par les femmes birmanes. 

Comme un dernier hommage et un remerciement pour son engagement en faveur des libertés, des milliers de personnes ont accompagné jeudi le cercueil de la jeune femme.

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Credits : AP

Le même jour, au moins 38 manifestants ont été tuées. 

Emma Rouan

 

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