AMINA MUADDI : star montante
La tige du talon est fine, graphique, puis s’évase subitement comme une pyramide au sol. C’est là, précisément en bout de talon qu’il faut voir la signature des chaussures Amina Muaddi. Soit la parfaite rencontre entre un talon aiguille et le confort d’une plateforme garantissant la stabilité. Grand sujet dès lors que l’on prend de la hauteur…”Féminine, sophistiquée, glamour mais pas prétentieuse ». Voilà comment la créatrice définit cet objet raffiné et avant-gardiste mêlant couleurs pop et matières éclectiques.
Des études à l’institut européen du design de Milan puis quelques jobs de styliste pour GQ US et L’Uomo Vogue achèvent de former le goût de celle qui a grandi entre la Jordanie, la Roumanie et l’Italie. Après avoir co-fondé un label de luxe Oscar Tiye, sa première marque de chaussure, une collaboration avec le couturier français Alexandre Vauthier, elle continue son ascension fulgurante avec sa marque éponyme. Pas étonnant que Rihanna qui voue une obsession et même un culte à ces modèles sexy, ait engagé la belle trentenaire pour designer les futures collections de sa griffe : Fenty !
NODALETO : la mode jusqu’au bout des pieds
La chaussure est reconnue par les professionnels du milieu comme l’une des pièces les plus complexes à maîtriser. Il faut donc en avoir sous le pied pour en comprendre les rouages et lancer une nouvelle marque de souliers. Un projet longtemps mûri par Julia Toledano, fière d’avoir été habitée par la mode dès son enfance grâce à son père Sidney Toledano (Président-directeur général de LVMH Fashion Group). Nodaleto l’anagramme de son nom de famille, fait ainsi taire les médisants qui prendraient volontiers comme argument trivial le coup de pousse filial. La théorie cultivée au London College of Fashion, l’art de la confection acquis au cœur des usines vénitiennes.
En ressort, une maîtrise, une identité pointue faisant irrévérence aux conventions. Esprit vintage, talons géométriques reprenant certains codes sculpturaux et coloris (des neutres aux tons chauds), la créatrice a pensé à cette femme fatale et mutine censée enfiler sa fameuse paire de chaussures le matin et ne plus la quitter jusqu’au soir. Olivier Leone ayant pris part à l’aventure en tant que directeur artistique, défend ce bouillon de culture. On découvre ainsi des bottes, des mules et des sabots convoquant les origines andalouses de Julia (entre l’Espagne et le Maroc), l’imaginaire californien des seventies et nineties et un irrésistible clin d’œil à la sensualité et l’impertinence du photographe Guy Bourdin.
ALIGHIERI : précieuse démarche
L’histoire est belle et s’inspire de « La Divine Comédie », chef-d’œuvre du poète et écrivain florentin Dante Alighieri. Remis au goût du jour par Rosh Mahtani à travers une collection joaillière, Alighieri entonne un nouveau chapitre. Le label ésotérique est un tel succès que Net-A-Porter propose à la créatrice Britanno-Zambienne de prendre son pied en imaginant une collection de chaussures. Depuis, elle décline son savoir-faire sur des escarpins et autres sandales qui s’ornent de détails dorés et maillons fins et créée des indémodables qui s’inspirent en filigrane de l’œuvre de Salvador Dali.
Tout est fait à la main au cœur même de l’atelier artisanal La Manual Alpargatera de Barcelone, où l’artiste avait l’habitude d’acheter ses espadrilles. Des collections qui narrent ainsi avec finesse le parcours initiatique du royaume de l’enfer au purgatoire, jusqu’au paradis.
MIDNIGHT 00 : Cendrillon 2.0
Peu de styliste marchent dans les pas des grands noms. La milanaise Ada Kokosar, ne piétine pas et transforme l’essai en succès. De de sa collaboration avec le chausseur italien Cesare Paciotti, Midnight 00 est ainsi né. Comme une réminiscence à Cendrillon et ses célèbres pantoufles de verre ou à l’opulence de Marie-Antoinette. Les pièces se veulent spectaculaires, s’enveloppent de PVC imprimé, ou se parent de matières nobles (soies plissées, cristaux brodés). Mi-féminins, mi-futuristes, ces hybrides modernes font mouche et chaussent fashionistas et influenceuses du bon pied.
TABITHA SIMMONS : Stiletto Queen
Ex top, cette anglaise basée à New York, peut se targuer d’avoir fait tourner la planète mode sur les podiums d’abbord, puis plus tard en coulisses. Tour à tour consultante pour de prestigieuses maisons (Gucci, Dolce & Gabbana…) et styliste pour les plus grands magazines, elle obtient rapidement la reconnaissance du milieu. Entre deux shootings, elle épouse le photographe Craig McDean et lance sa marque dans la foulée. Son credo ? Des créations singulières entre féminité et excentricité et alliance subtile de matériaux précieux et d’un savoir-faire artisanal italien.
Par Stéphanie Laskar Reich
