Roxanne Varza: rencontre avec la “big boss” de la Halle Freyssinet

Roxanne Varza vient de prendre la direction de la Halle Freyssinet après 3 ans chez Microsoft. Rencontre avec cette "start-up lover"
Roxanne Varza vient de prendre la direction de la Halle Freyssinet après 3 ans chez Microsoft. Rencontre avec cette "start-up lover" désormais à la tête du plus grand incubateur mondial.

Tu viens d’être nommée directrice de la Halle Freyssinet, comment cela s’est-il passé ?

Roxanne Varza: Tout cela a été assez naturel de mon côté car je connaissais Xavier Niel depuis mon expérience chez TechCrunch. Il me demandait parfois mon avis sur certains sujets en lien avec ce projet et c’est petit à petit qu’il m’a parlé de prendre un poste de direction. Ma nomination est en fait une suite assez logique à nos discussions informelles sur la Halle.

Quel est ton job au quotidien ?

Roxanne Varza: Aujourd’hui, je fais un peu tout car je suis plus ou moins la seule personne sur le projet. Dans le futur, je vais sans doute être plus impliquée sur la partie offre pour les startups, la vie quotidienne, l’animation que sur la partie gestion du site.

Qu’est ce qui t’a séduit dans le projet? 

Roxanne Varza: Tout ! Impossible de ne pas être séduite par le projet ! Et Xavier est quelqu’un qui m’a toujours fait rêver avec ses grandes idées et par la façon dont il s’investit dans l’écosystème. J’ai vraiment été conquise par la dimension du projet et le fait que cela soit un projet « écosystème » avec une capacité à faire rayonner la France. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à rêver, cela fait rêver tout l’écosystème en France et en dehors !

Aujourd’hui, on parle de plus en plus de la Tech Française mais il y a toujours la concurrence de la Silicon Valley, de Tech City Londres, de Berlin, ce projet peut-il arriver à concurrencer ces territoires et faut-il le voir comme cela? 

Roxanne Varza: Je pense déjà que Paris et certains écosystèmes en Europe sont des concurrents assez importants de tout ce que l’on voit aux Etats-Unis, à Londres et même à New-York. Je pense que Paris est un des écosystèmes clé en Europe.

La Halle va jouer un rôle très important mais elle n’a pas l’ambition de concurrencer la Silicon Valley, en tout les cas, je ne vois pas le projet comme cela. La Halle va devenir le plus gros incubateur de startups au monde, plus de 1000 présentes, et une véritable petite cité numérique. Je pense que c’est en cela que ce projet est unique.

Pour rebondir sur ce que tu disais, Paris a déjà une place à part, de quel point de vue? 

Roxanne Varza: La Silicon Valley garde sa marque, c’était un des premiers écosystèmes, l’un des plus développé. Ils ont quelques années d’avance notamment en terme d’investissements mais je suis l’écosystème en France depuis 2009 et j’ai vu dans ce lapse de temps des changements vraiment impressionnants. Paris a pris une vraie place et nous pouvons tout à fait comparer ce qui se passe en France avec Tel Aviv, Berlin, ou encore Londres. Paris est en train de rattraper son retard.

La question qui revient souvent est aussi celle des levées de fonds car elles sont souvent moins importantes qu’à Londres ou évidemment aux Etats-Unis, est ce que cela change en France? 

Roxanne Varza: Je vois des changements c’est sûr, je n’ai pas besoin de citer Blablacar que tout le monde connait. Je pense qu’il y a d’autres exemples, nous avons eu deux IPO dans les derniers mois, Showroom Privé et Deezer sur les marchés européens. On n’avait pas vu cela depuis longtemps. D’autres startups arrivent également comme Lengow, Doctolib…

Il y a certes encore des faiblesses dans ce qui est fonds d’amorçage, fonds de croissance et un manque de business angels mais cela avance et aujourd’hui de plus en plus de startups qui ont réussi développent leurs fond pour investir dans d’autres startups.

Et justement le sujet des business angels, nous n’en avons pas assez, comment l’expliques tu ?

Roxanne Varza: Je pense qu’il y a là deux raisons à cela. Visiblement les différents dispositifs fiscaux jouent là dessus. Les gens sont plus encouragés à investir dans l’immobilier ou dans les oeuvres d’art que dans une start up qui est un investissement assez risqué. C’est aussi culturel, quand les gens commencent à travailler chez Google ou Facebook par exemple, ils commencent à investir. Ces investisseurs ne sont pas forcément millionnaires mais ils sont éduqués et gagnent bien leur vie. Nous n’avons pas encore cette culture en France.

Une autre clé du succès de ces startups est l’internationalisation, comment favoriser cela? La Halle va t-elle jouer un rôle? 

Roxanne Varza: Cela dépend de l’activité de la boite, ce n’est pas forcément le même chemin pour tout le monde. Je ne vois pas la Halle comme un acteur franco-français, des acteurs internationaux seront présents et des startups que nous allons faire émerger vont évidemment s’exporter. Il y a beaucoup de start ups qui passent par des phases d’accompagnement comme Tech stars à Londres, Y combinator aux Etats-Unis. Il y a aussi des acteurs dans l’écosystème français comme the Family qui ont une marque de fabrique assez internationale et aident ces startups, nous allons évidemment continuer à les aider.

Il y déjà des accélérateurs, des incubateurs, quel va être le plus de la Halle? 

Roxanne Varza: Le projet est encore jeune mais je vois la Halle comme complémentaire à ce qui existe déjà. Par exemple, The Family ne propose pas de locaux mais exclusivement de l’accompagnement. Le Numa qui héberge lui des start ups fait partie des organismes qui peuvent avoir leur place dans la Halle. Ce lieu doit être selon moi, plus un fédérateur de l’écosystème de ces acteurs qu’un concurrent.

Comment va se passer la sélection des startups? Est ce que cela va être ouvert à tous, le mode de sélection? 

Roxanne Varza: Il est encore trop tôt pour le dire, nous aurons plus d’informations d’ici le printemps.

Et les services offerts? 

Roxanne Varza:  L’espace est très grand, il comprend plus de 3000 sièges et sera ouvert 24h/24h. Il y aura 4 restaurants, un bar, un fab lab, des salles de réunions. En terme de services, on peut tout imaginer que cela soit un service business ou des avantages supplémentaires pour des starts ups qui travaillent sur place.

Le sujet des femmes entrepreneures est un de tes sujets, est ce une problématique que tu souhaites traiter au sein de la Halle ? 

Roxanne Varza: Forcément ! Je ne sais pas encore comment avec la Halle mais je commence à parler avec des entrepreneures autour de moi pour savoir si elles ont des besoins différents. Je suis en phase de brainstorming pour savoir comment on peut changer les choses. Je ne sais pas si on aura des offres dédiées pour les femmes mais c’est un sujet qui va être très important pour moi au sein de ce projet.

Plus d’infos dans Business O Féminin bientôt ?

Roxanne Varza: Au mois d’Avril 2016. Les travaux eux seront terminés fin décembre 2016 et normalement nous espérons ouvrir en janvier mais c’est optimiste.

@veroniqueforge

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