Marie-Christine Mahéas : chantre de l’économie positive et des femmes entrepreneures

Marie-Christine Mahéas

Marie-Christine Mahéas @mcmaheas n’est pas seulement une femme qui a toujours évolué dans un univers professionnel plutôt masculin, elle a également su entreprendre un travail de rapprochement entre les deux sexes afin d’en tirer le meilleur : une économie positive qui prend en compte l’intérêt des générations suivantes. Une économie qui se conçoit sur le “long terme” et donc en rupture avec sa marche actuelle. Rencontre avec une femme qui veut faire de la mixité une réalité pérenne dans le monde professionnel.

De la nécessité de défricher 

En dépit d’une prise de conscience qu’elle juge tardive sur la condition des femmes dans le monde professionnel, Marie-Christines Mahéas est aujourd’hui une figure de proue du débat sur la place à faire aux femmes dans l’entreprise. “Aujourd’hui, il s’agit de donner un coup d’accélérateur à un mouvement qui est trop lent. Depuis le temps que nous parlons de cette question des femmes dans les entreprises et surtout dans les organes de décision, il faut que tous ces discours et cette prise de conscience deviennent effectifs”, explique la fondatrice du Prix Entrepreneure Responsable remis par le Professional Women’s Network (PWN Europe), dont le but est de promouvoir et d’aider les femmes à développer une carrière professionnelle qui ne se heurte pas au plafond de verre.

Un combat chevillé au corps

Pour cette ingénieure en aéronautique, tout a commencé lorsqu’elle a intégré le réseau PWN. “J’ai longtemps travaillé au Canada où les relations entre les femmes et les hommes dans le cadre professionnel ne sont pas du tout les mêmes qu’en France. Et finalement, après l’avoir en quelque sorte subit là-bas, je ne voulais m’y retrouver confrontée en rentrant en France”. Mais est-ce par un phénomène d’acculturation que Marie-Christine Mahéas a finalement intégré le réseau féminin? “C’est en intégrant le réseau PWN que je me suis vraiment rendue compte de la problématique française, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec ce qui se passe au Canada où le féminisme est plus ‘violent'”.

Son déclic, elle l’a eu “grâce à mes rencontres et à des femmes qui tiennent des discours très déculpabilisants quant à la place des femmes dans la société et dans le monde professionnel.” Après avoir été à la tête du réseau PWN en France et avoir lancé le Prix Entrepreneure Responsable (qui a consacré cette année l’entreprise Totem.mobi et sa fondatrcie Emmanuelle Champaud) Marie-Christine Mahéas est en charge des questions ayant trait à l’entrepreneuriat féminin auprès de Jacques Attali chez PlaNet Finance.

Un objectif à atteindre 

Le combat contre les stéréotypes, qui sont encore largement diffus dans la société et dans le monde de l’entreprise, se gagne “en faisant comprendre, aussi bien aux hommes qu’aux femmes, qu’ils sont contre-productifs et inutiles”. Le défi que Marie-Christine Mahéas s’est lancé est de “permettre de parler ensemble, hommes et femmes, de manière décomplexée et de parvenir ensemble à déconstruire et à lutter contre les stéréotypes. Car il ne faut jamais cesser de parler de ces questions d’égalité, de mixité, de parité. Tout est encore trop fragile et à demi accompli pour que nous ne nous mobilisions pas pour ce combat pacifique et nécessaire”.

Ce que prône Marie-Christine est d’inclure le plus possible les hommes dans cette réflexion puisque “ce sont eux qui ont, encore, entre leurs mains le pouvoir de décision. Ne pas les inclure dans ce processus est une grave erreur qu’il ne faut plus répéter.” Mieux vaut s’allier qu’être belligérants pour parvenir à faire évoluer les mentalités tant du côté des hommes que de celui des femmes qui, trop souvent, “se mettent elles-mêmes des freins. Et dans ce cas, ce sont aux hommes d’user de leur pouvoir pour permettre aux femmes de dépasser ce genre de peurs”, explique Marie-Christine Mahéas.

Un maître mot : Complémentarité 

L’économie positive et l’entrepreneuriat féminin n’ont de chance de se développer (et pour la création d’entreprises par des femmes de dépasser les 30% par an) que si les relations entre les sexes se fondent sur la complémentarité. “Il faut arrêter de dire, les femmes sont meilleures pour ceci et les hommes pour cela, c’est contre-productif et faux, in finé. Nous devons faire fi de tout cela pour fonder de nouvelles relations entre nous et ainsi faire évoluer la cause des femmes, sans pour autant dénigrer les hommes”. Le but est de permettre à chaque partie d’y trouver son compte et ainsi, de gagner en performance. “Chacun a à y gagner et pas seulement nous, les femmes. L’économie dans son ensemble également, sur des principes positifs et de durabilité. C’est dans ce sens que nous devons avancer !”

Caroline Forge

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