Les hommes pour garder les enfants : la solution aux maux de la pandémie ?

Les hommes pour garder les enfants : la solution aux maux de la pandémie ?
Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, les femmes sont parmi les populations les plus touchées par les effets néfastes que la COVID-19 a eu sur l'économie mondiale. Existe t-il un moyen d'enrayer la spirale de précarité et de surcharge domestique dont elles sont les premières victimes ? Une étude semble le prouver...

Le rôle fondamental de la parité dans le couple 

Les chercheurs et spécialistes de genre sont nombreux a appeler les pères à accroître leur contribution domestique pour atténuer les effets négatifs de la pandémie sur l’emploi des mères. C’est d’ailleurs ce que suggère une nouvelle étude, publiée dans Gender, Work & Organization

Données à l’appui, elle confirme que dans les familles où les pères s’impliquent plus dans les tâches domestiques, et notamment la garde des enfants, les chances pour les mères de subir les conséquences négatives de la pandémie – au niveau de l’emploi et de la santé psychologique – sont significativement atténuées. En effet, avec la fermeture des écoles et les confinements successifs, les mères se sont souvent retrouvées dans des situations de surcharge professionnelle et émotionnelle. Nombreuses ont été celles qui ont fait part de leur détresse psychologique, de leur sentiment de culpabilité constante, et de leur mal-être global. 

Dans les familles où les pères se sont investis dans les tâches ménagères, les chercheurs observent un net bénéfice pour les mères. En effet, l’étude montre que, parmi les mères assumant la quasi-totalité (80-100%) des soins aux jeunes enfants avant la pandémie, une sur deux (50%) a volontairement quitté son emploi ou réduit ses heures de travail rémunéré. A contrario, lorsque la garde des enfants était partagée également avant la pandémie (c’est-à-dire que les pères s’occupaient de 40 à 60 % des enfants), la probabilité que les mères quittent volontairement leur emploi ou réduisent leurs heures de travail a diminué à 15 % – une probabilité similaire à celle des pères (11 %). 

Un projet de long terme

Malgré la simplicité apparente de ce constat, difficile de trouver une solution qui encouragera les pères à modifier leur comportement sur le long terme. Toujours selon les chercheurs en charge de l’étude, aider les hommes à comprendre l’importance de leur participation au foyer et la manière dont cette dernière peut amortir les effets négatifs de la pandémie sur les femmes ne peut être qu’un projet national. En d’autres termes, des campagnes gouvernementales ciblées sur ce thème doivent être déployées. 

Encourager les hommes a accroître leur contribution domestique est dans l’intérêt personnel et national. 

Emma Rouan

 

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