Les conseils business de Céline Lazorthes

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Elle est l’une des figures de la French Tech. En 2009, son diplôme d’HEC en poche, Céline Lazorthes fonde Leetchi, un service de cagnotte en ligne. Le concept fait mouche: la fintech est désormais présente dans 150 pays, et fédère quelque 6 millions d’utilisateurs. Et ce n’est pas tout: l’entrepreneure a également lancé Mangopay, solutions de paiement dédiée aux marketplaces*. Business O Féminin lui a demandé de dévoiler quelques unes de ses conseils business pour optimiser ses chances de succès.

Avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, comment évaluer si son idée est bonne ? 

Avant de me lancer, toutes les personnes à qui j’évoquais mon concept étaient persuadées de son utilité. Cela m’a confortée dans mon idée!” Pour Céline Lazorthes, optimiser les chances de réussite de sa start-up induit d‘être à l’écoute de son marché.Il est ainsi important de se confronter le plus vite possible à de potentiels utilisateurs afin de tester son idée“, poursuit l’entrepreneure.”Lorsque j’ai lancé Leetchi, le site était loin d’être parfait!“, se souvient-elle. “Mais ce lancement m’a permis d’accrocher mes premiers clients.”

Comment convaincre efficacement de possibles investisseurs ?  

La dirigeante relève deux éléments pivots. “On ne peut pas tout réussir seul“, affirme Céline Lazorthes. Ainsi, le mieux est de se présenter devant des investisseurs “en équipe, complémentaire et soudée.

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Autre composante essentielle, un brin contre-intuitive admet l’entrepreneure: ne pas avoir besoin d’argent optimise les chances d’en lever. Etre dans une situation financière confortable permet de networker avec de potentiels investisseurs, tisser des liens, estimer s’il y a un fit ou pas… Tout cela permet aux choses de se réaliser naturellement“, argumente-t-elle.

Comment bien choisir ses associés ?

“Lorsque je me suis lancée, j’étais plus jeune que le reste de mon équipe. J’ai ainsi pu déléguer très vite et facilement“, raconte Céline Lazorthes. A l’époque, elle n’a qu’un objectif: ne manager en direct que cinq ou six personnes. Se dégager du temps, un élément certes crucial, mais comment s’assurer des compétences de ses associés? “Savoir s’entourer constitue la force d’un entrepreneur,” poursuit la patronne de Leetchi. “Il est vital de bénéficier de regards extérieurs et donc être capable de s’entourer de personnes susceptibles de donner des feedbacks pertinents et, idéalement, étant déjà fortes d’une expérience entrepreneuriale.” Pour y parvenir, il convient donc d’avoir conscience de ses propres compétences afin de constituer son équipe en conséquence.Cela permet in fine d’être suffisamment organisé en interne pour en plus avoir besoin du CEO en permanence,” insiste la dirigeante.

Comment bien choisir les personnes que l’on recrute ?

Le processus d’embauche est en partie fonction de la taille de l’entreprise.Pour les premiers recrutements, j’ai pioché dans mon réseau“, commente Céline Lazorthes, assurant que cela est souvent le cas pour une jeune entreprise, n’ayant pas encore fait ses preuves. “Au fur et à mesure de la progression de Leetchi, tout est devenu plus simple. Mes collaborateurs initiaux sont devenus des sortes d’ambassadeurs, ce qui a facilité les recrutements, explique-t-elle. Et de préciser le recours à une recette particulière pour attirer les profils de managers: l’utilisation du dispositif BSPCE (“bons de souscription de parts de créateurs d’entreprises”, exonérés de charges patronales et salariales à leur exécution et donc offrant un régime fiscal plus intéressant que les stocks options).

Plus globalement, la créatrice de Leetchi et de MangoPay assure s’être “progressivement entourée de collaborateurs ayant tous en commun la recherche de l’excellence et le goût de l’innovation.” Selon elle, “la confiance constitue un élément essentiel de la réussite de chaque projet.

En septembre 2015, le groupe Leetchi a cédé 86% de son capital au Crédit Mutuel Arkea. L’opération s’est accompagnée d’un investissement par le groupe breton de 10 millions d’euros. Quels paramètres entrent en ligne de compte lorsque l’on fait le choix de céder des parts ?

Ne pas les céder à n’importe qui est la clé,” répond Céline Lazorthes. “Vendre a pour but de développer un projet, l’équipe, le nombre de clients… Crédit Mutuel Arkéa a pris 86 % du capital de Leetchi pour nous aider à nous développer, mais nous restons indépendants.” Pour l’entrepreneure, il a ainsi été crucial de garder à la fois son indépendance et son autonomie, tout en continuant à avancer sur ses projets, avec les process habituels et agiles caractéristiques des start-ups. “Je suis restée à la tête du groupe et nous sommes restés actionnaires à 14% car nous voulions rester dans l’aventure aux côtés du Crédit Mutuel Arkea,”expose l’entrepreneure.

Y a-t-il des “pièges” administratifs à éviter ?

Beaucoup, beaucoup, beaucoup,” s’amuse Céline Lazorthes. Une seule chose à faire selon elle: “s‘entourer d’un expert comptable, et d’un avocat de confiance“. Sans oublier de s’armer de patience. L’entrepreneure précise également que, pour une jeune pousse, le statut le plus adéquat reste la SAS. 

Dans quelle mesure communiquer avec ses employés sur les projets de développement de l’entreprise ?

 “Chacun a son avis sur la question,” estime Céline Lazorthes. Pour elle, il convient avant tout d’opter pour une grande transparence, de transmettre à ses collaborateurs une “notion de responsabilité et expliquer les degrés de faisabilité de chaque projet“. En d’autres termes, plus de confiance pour plus de simplicité!   

*espace virtuel, utilisé notamment par les plateformes de e-commerce, où se rencontrent acheteurs et vendeurs pour effectuer des transactions de biens et/ou de services

Claire Bauchart

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