Les 7 commandements de la manageuse en 2022

Manageuse 2022
Prendre soin de sa santé mentale comme de celle de ses équipes, promouvoir l’autonomie de ses collaborateurs et oser la transparence… Voilà quelques-uns des commandements de trois entrepreneures engagées : Carole Juge-Llewellyn, fondatrice de Joone, Chrysoline de Gastines, cofondatrice de Balzac Paris et Julia Néel-Biz, cofondatrice de Teale. Elles nous livrent leur vision du management en 2022.

Prendre soin de ses collaborateurs 

A l’heure où la “Grande démission” frappe les Etats-Unis, 50% des millennials ont déjà quitté un job pour des raisons liées à leur santé mentale, témoigne une étude de Harvard Business Review. Des chiffres qui montent jusqu’à 75% chez la génération Z ! Mieux informés sur les tenants et aboutissants de leur santé mentale, les individus sondés sont d’ailleurs 86% à penser que la culture d’entreprise devrait intégrer la manière dont elle soutient les personnes qui souffrent de troubles psychologiques.

Pour Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale – une application visant à choyer la santé mentale des collaborateurs – ceci est une évidence pour la simple et bonne raison que “l’équipe est l’atout le plus précieux d’une entreprise”. C’est pourquoi son entreprise articule sa réflexion autour de 4 valeurs fondamentales dont la bienveillance. Elle permet de construire des relations de confiance, d’être dans un environnement où l’on s’investit, où l’on ose prendre des risques, où l’on accepte le feedback et on est capable d’en donner”, argue-t-elle. Par voie de conséquence, le bien-être de l’équipe est carrément devenu un OKR de l’entreprise. Une véritable priorité stratégique à laquelle sont sensibilisés tous les managers.

Autonomiser via le travail à distance 

Si pendant le premier confinement, le télétravail a pu être à l’origine de dérives comme le micromanagement, les modalités de travail à distance se sont depuis largement améliorées. De prime abord réservés, les managers n’hésitent plus à autonomiser leurs équipes. A la clef ? Un management toujours plus horizontal et le télétravail érigé comme véritable pré requis pour demeurer attractif sur le marché du travail. Ça tombe bien car selon une étude IFOP dévoilée par le cabinet Julhiet Sterwen, 72% des managers estiment qu’ils peuvent aller vers plus de confiance et 77% d’entre eux voit les outils digitaux comme un levier d’autonomisation pour leurs équipes. Manageuse 2022

Mini Guide Leader

Chez Balzac Paris, l’autonomie est justement l’une des pierres angulaires du management. “Nous pensons que l’on apprend en faisant des erreurs. Cela peut être vertigineux au départ car le champ des possibles est immense, mais les équipes qui quittent Balzac nous confient avoir appris en un temps record car on les a laissées toucher à tout”, nous confie Chrysoline de Gastines, cofondatrice de cette marque de mode responsable. Alors, c’est le moment de faire confiance et de laisser vos collaborateurs apprendre en marchant. 

Faire preuve de courage et agilité

Parce que selon Carole Juge-Llewellyn – créatrice de la marque de couches écoresponsables Joone – il ne doit pas y avoir de petite décision, il est essentiel de “Savoir dire non avec conviction et oui avec enthousiasme”, mais aussi “ne jamais reculer devant un challenge car le confort n’est pas un endroit où l’on prend des décisions”. Cela implique de sortir de ses schémas mentaux traditionnels gouvernés par les pensées, émotions et habitudes.

A l’inverse, il s’agit de faire preuve de flexibilité comportementale en faisant un va-et-vient entre la situation et nos propres valeurs pour aller vers une prise de décision plus audacieuse et adaptée. Une souplesse qui s’exprime aussi dans la manière d’accompagner les salarié.e.s selon leurs envies, sans avoir peur d’oser le changement. “Chez Balzac, nous façonnons les postes en interne. Par exemple, notre Cheffe de projet événementiel s’est repositionnée sur le retail”, illustre Chrysoline de Gastines qui estime que l’agilité est un ajout majeur pour la structure et le déploiement du potentiel de chacun.e. 

Mettre les enjeux RSE au coeur de l’entreprise

Alors que le dernier rapport du GIEC parle d’ores et déjà de dégâts irréversibles sur notre planète, elle engage les citoyens, pouvoirs publics et entreprises à passer à l’action. En outre, les entreprises ont une responsabilité immense en ce qu’elles fournissent nos biens de consommation quotidiens. “Do well by doing good”, tel est donc le mantra de Carole Juge-Llewellyn. Pour notre entrepreneure, la RSE et la sustainability devraient être au coeur des préoccupations des managers et dirigeants. ‘Il faut accepter le challenge et le saisir à bras le corps pour ne pas faire partie de cette génération qui dira “c’était mieux avant“’, lance-t-elle.  Manageuse 2022

La RSE ne doit donc plus être perçue comme un side project de l’entreprise, mais bien s’inscrire dans la colonne vertébrale de celle-ci grâce à une implication totale des décideurs, managers inclus. Sans compter que 83 % des salariés indiquent « avoir plaisir à travailler » dans leur entreprise quand celle-ci dispose d’une fonction ou d’un service RSE, contre seulement 64 % dans les entreprises qui n’en sont pas dotées, indique un Baromètre du MEDEF réalisé en 2020.

Construire une vision commune

Chez Balzac Paris, la RSE est justement l’étoile polaire de l’entreprise. “Dès le démarrage, notre ambition était de penser la mode autrement”, affirme Chrysoline de Gastines. Depuis, toute l’équipe s’évertue à faire avancer le mantra de la société : “Toujours Plus Responsable”. Pour y parvenir, Chrysoline doit engager ses collaborateurs autour d’une mission commune : “Lorsque des recrues nous rejoignent en interne, nous sommes très impliqués dans les recrutements pour nous assurer que les candidats sont en phase avec notre ADN. Cela est chronophage, mais à l’arrivée le gain de temps est énorme. Tous les services doivent être pleinement engagés dans ce projet commun car on ne peut rien faire seul”, poursuit-elle.  Un objectif commun qui doit ainsi s’implémenter dans chaque salarié.e, et faire sens à titre individuel et collectif.

Work hard, rest harder

Alors qu’elle mène son entreprise avec énergie, Carole Juge-Llewellyn insiste sur l’importance de s’offrir des moments de pause : “On ne va pas se mentir,  pour réussir, il faut travailler dur, mais aussi prendre des moments de log off qui sont vrais et intenses. Savoir se déconnecter, c’est reprendre de la hauteur sur les problèmes, et retrouver en clarté”. Même son de cloche du côté de Julia Néel Biz qui nous confie essayer de montrer l’exemple auprès de ses équipes en ayant fait de son équilibre de vie et de son énergie une priorité : “Je dis souvent aux membres de l’équipe qu’on ne fait pas un sprint, mais qu’on est des marathoniens. Pour courir un marathon il faut aussi savoir s’économiser, être focus, se ressourcer, récupérer… Être surengagé sur le long terme ne sert personne et surtout pas l’entreprise”. Manageuse 2022

En tant que dirigeante, Julia débute régulièrement sa journée avec 10 à 15 minutes de méditation. Ce moment lui est d’autant plus profitable que son agenda est chargé. Elle pratique aussi la cohérence cardiaque lorsque le stress commence à monter ou qu’elle peine à se concentrer.  Actuellement en fin de grossesse, elle a également dû aménager ses horaires, travailler davantage en remote et s’autoriser quelques siestes. “Je compte également prendre un vrai congé maternité. Il est essentiel que notre génération réussisse à concilier entrepreneuriat et maternité. C’est un des vrais enjeux pour plus de mixité au sein des équipes fondatrices dans la tech notamment !”, soutient-elle.

Promouvoir la transparence

A l’heure où la transparence est plébiscitée par les clients, elle l’est aussi par les collaborateurs. D’après Chrysoline de Gastines, la transparence passe tout d’abord par une communication régulière du manager. Ce dernier ne doit pas hésiter à oser une posture d’humilité quand il n’a pas toutes les réponses. “Bien sûr, il faut rassurer, mais cela ne veut pas dire qu’un manager n’a pas le droit au doute. Il a aussi besoin qu’on l’aide à avancer”, lance-t-elle, ajoutant que “qui s’oppose propose”. La transparence touche aussi les salaires, qui peuvent être une source de tension pour les équipes. Certaines entreprises comme la très regardée Alan ont donc fait le pari d’afficher leur grille de salaire.

Pour la fondatrice, cette transparence est vertueuse afin de répondre aux réelles aspirations des salarié.e.s. “Je n’hésite pas à demander à mes collaborateurs le salaire auquel ils prétendent afin qu’ils se donnent à fond plutôt qu’ils favorisent les appels entrants d’autres entreprises qui viendraient les chasser”, affirme-t-elle. La clef de la transparence réside donc dans une écoute active qui permet de rester en connexion étroite avec les besoins des collaborateurs. 

Paulina Jonquères d’Oriola

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