Tapis de marche, vélo, gros ballon… Il existe divers dispositifs permettant de lutter contre la sédentarité tout en travaillant à son bureau. Retour d’expérience de trois utilisatrices.
D’après une étude publiée le 9 juin 2020 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France, 53 % des femmes seulement atteignent les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière d’activité physique (vs 71 % des hommes). L’OMS préconise en effet de faire au moins 2h30 hebdomadaire d’activité d’intensité modérée ou 1h15 d’activité intense.
Or l’inactivité physique et la sédentarité sont des facteurs de risque majeurs des maladies cardiovasculaires, de l’hypertension, du diabète de type 2, du cancer du sein, du cancer du côlon… Une étude américaine, publiée le 12 septembre 2023, révèle également que passer plus de 10 heures assis ou allongé chaque jour augmente le risque de démence. Une autre étude, publiée le 19 janvier 2024 dans The Journal of the American Medical Association, indique que des personnes en bonne condition physique mais qui travaillent principalement assis augmentent de 16 % leur risque de mortalité précoce.
Le fait de pratiquer une activité sportive n’empêche pas d’être touchée par la sédentarité si vous passez chaque jour 7 heures ou plus assise. « Il faut distinguer l’inactivité physique, c’est-à-dire quelqu’un qui ne se dépense pas en faisant du bricolage, du jardinage, de la marche ou du sport et est en-dessous des recommandations de l’OMS, de la sédentarité qui, elle, s’évalue par le temps passé en position assise ou allongée par jour hors sommeil. On peut faire 1 heure de sport par jour tout en étant sédentaire », explique Cécile Bury, kinésithérapeute au service des entreprises, spécialisée en posturologie.
Être assise moins de 7 heures
Quand elle intervient en tant que formatrice, Cécile Bury a un travail plus sédentaire que pendant les soins qu’elle prodigue. Avec le temps, elle commençait à ressentir des douleurs au niveau du dos et des épaules. « Même en tant que kiné on n’est pas à l’abri des troubles musculo-squelettiques (TMS) », reconnaît-elle. Depuis deux ans, elle a adonc adopté un tapis de course associé à un bureau haut. « L’intérêt est assez important pour moi car je passe sous la barre des 7 heures assises par jour, ce qui est la limite pour être considérée comme très sédentaire », ajoute-t-elle. La marche devant l’ordinateur reste tranquille mais lui permet de suivre des conférences en ligne, d’écrire des e-mails… Même minime, cette dépense physique permet de sortir de la sédentarité.
Un gain de tonicité et de concentration
Pour favoriser sa mobilité, Marion Stumm, avocate en droit social et stratégie RH, utilise, quant à elle, depuis trois ans un Swiss ball et un bureau qu’elle peut élever. Dans son cabinet, elle réalise des mini sessions d’exercices sur son gros ballon. « Je ne me dis pas que j’ai fait ma séance de sport pour autant mais cela me permet d’effectuer quelques étirements pour dénouer les tensions, de travailler un peu les abdos ou mon équilibre… Et quand je reviens devant mon ordinateur, je suis plus alerte, tonique et concentrée », constate-t-elle.
Si le matin, elle est plutôt en position assise, après le déjeuner elle préfère généralement élever son bureau pour travailler debout. Une manière de lutter contre la fatigue liée à la digestion. Au cours de la journée, elle s’oblige également à bouger pour chercher une tasse de thé. Et elle se rend à ses rendez-vous en extérieur à vélo ou à pieds.
Tapis de marche et bureau surélevé, des alliés pour bouger
Sabrina Touabet, office manager, consultante stratégie et business, a elle aussi opté pour un bureau réglable en hauteur et un tapis de marche dessous. « Je l’utilise surtout quand je n’ai pas trop de choses à taper sur le clavier, pour relire des documents ou faire des tâches plus créatives », déclare-t-elle. Un investissement effectué lorsqu’elle s’est installée à son compte et qu’elle ne regrette pas. « En entreprise, j’étais assise aussi mais je devais me lever pour voir les collègues d’un autre service, pour aller en réunion… A la maison, les premiers mois je pouvais passer deux à trois heures sans bouger de mon siège, ça devenait problématique. Là, je vois la poignée qui sert à élever mon bureau car elle est à côté de ma main et ça m’incite à l’utiliser », confie-t-elle.
Des avantages physiques et cognitifs
Depuis qu’elle recourt à ces dispositifs favorisant la mobilité, les tensions musculaires et squelettiques se sont atténuées pour Cécile Bury. Même constat pour Sabrina Touabet qui avait commencé à consulter un kinésithérapeute pour des douleurs dorsales. Pour autant, se mettre debout, pédaler ou marcher en travaillant ne convient pas à tout le monde. « Pour avoir vu des dispositifs similaires installés en entreprise, je dirai que c’est selon les personnes. Certaines y adhèrent et d’autres ne sont pas à l’aise, ne persistent pas… C’est à tester », estime Cécile Bury.
Marion Stumm, l’avocate, constate que de plus en plus d’employeurs se saisissent de ces problèmes liés à l’inactivité physique et à la sédentarité. « Les conditions de travail doivent répondre au besoin de bien-être des salariés. Cela participe à éviter la baisse de moral, l’ambiance morose, les arrêts maladie et les burn- out. Permettre à ses salariés de faire une activité physique pendant leur travail améliore le climat de travail et la santé. Ça fidélise, participe à créer un sentiment d’appartenance et ça améliore même la productivité des équipes ! », conclut Marion Stumm.
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Dorothée Blancheton