Expatriation: comment s’y prendre ?

Expatriation
Un projet d’expatriation peut représenter un formidable coup d’accélérateur dans une carrière. Mais il comporte aussi des risques dont il faut bien avoir conscience. Réflexions, points clés et conseils avisés pour mettre toutes les chances de votre côté.

Vous avez un projet d’expatriation ? Avant de mettre le cap vers un nouveau pays, il faut bien se renseigner et se préparer, notamment lorsque cela concerne aussi les proches. Ainsi, les femmes partent souvent seules, mais elles prennent plus rarement la responsabilité d’entraîner leur famille dans cette aventure. « Lorsqu’un couple part, dans 90% des cas, ce sont les femmes qui suivent leur conjoint. Elles ont beaucoup plus de difficultés à sauter le pas pour elles, surtout lorsque cela implique de faire déménager leur famille », analyse Alix Carnot, directrice associée de Expat Communication et auteure de « Chéri(e), on s’expatrie ! » (éd. Eyrolles).

Celle-ci explique qu’un expatrié coûte cher à son employeur. Il va donc s’impliquer à fond, avoir de grosses responsabilités dans un contexte qu’il ne maîtrise pas. Or, les femmes gèrent souvent aussi l’aspect logistique de ce déménagement et les enfants. « C’est très lourd à porter, sans compter que si leur conjoint les suit, il met souvent sa carrière entre parenthèses pour elles. Toutes ces raisons sont un frein à leur expatriation », ajoute Alix Carnot.
Par ailleurs, si elle peut être une formidable opportunité d’évolution professionnelle, l’expatriation peut aussi présenter des risques notamment au moment du retour dans l’entreprise. D’où l’importance de bien s’y préparer.

Faire attention à son contrat

Commencez donc à faire le bilan sur votre vie et ce que vous en attendez aujourd’hui pour voir si vous souhaitez vraiment prendre le risque de partir à l’étranger.
Ensuite, penchez-vous sur les conditions du départ. Partez-vous avec votre contrat actuel ou sous un contrat local ? « Si l’on part avec un contrat local, attention à négocier âprement sa mutuelle santé. Les Français sont très vulnérables sur ce point car ils n’anticipent pas assez le coût que peuvent représenter les frais médicaux. Dans certains pays, ils peuvent vraiment vous ruiner ! La mutuelle doit être locale pour les expatriations durables.

Mais on peut souscrire un contrat auprès de la Caisse des Français de l’Etranger pour la sécu de base et aussi pour se faire soigner en France lorsqu’on revient pendant ses vacances », explique Alix Carnot. Le retour en France est selon l’experte la partie la plus difficile de l’expatriation car l’entreprise a pu évoluer entretemps et vous n’êtes pas sûre de retrouver un poste intéressant. Sur votre contrat, veillez bien à la clause de retour.
Assurez-vous également que les objectifs confiés soient bien compris par l’équipe du siège et de la filiale.

Prévoir ses cotisations retraite

Partir travailler à l’étranger peut également avoir des incidences sur vos cotisations retraite. Pour la Sécurité Sociale, si on a le statut de « détaché », on continue de cotiser en France mais si l’on est considéré comme expatrié, alors on n’est plus rattaché à la Sécurité Sociale. Si l’expatriation dure quelques années, vous pouvez tout de même cotiser à la Caisse des Français de l’Etranger pour ne pas perdre vos droits. En revanche, si votre expatriation dure vingt ans, selon Alix Carnot, vous aurez cotisé de trop petites sommes pour que ce soit intéressant.
Prenez donc le temps de bien vous renseigner auprès du Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (CLEISS).

Où payer ses impôts ?

Votre expatriation peut aussi avoir une incidence sur vos impôts et notamment dans quel pays vous devrez les payer. « Quand on est salarié et envoyé à l’étranger, il faut bien analyser sa résidence. Est-ce que notre famille nous accompagne ? Est-ce qu’on fait des allers-retours ? Est-on toujours résident en France ou pas ? Ca a une incidence du point de vue fiscal. Si l’on n’est plus résident, l’obligation fiscale en France est limitée. On déclarera alors uniquement les revenus imposables en France, sur du foncier par exemple si on loue sa maison. En général, on paye ses impôts dans le pays dans lequel on travaille sauf si l’on est dans la règle des 183 jours.

Si l’on est expatrié moins de 183 jours, dans l’année civile ou pendant 12 mois, si les salaires ne sont pas versés par un établissement du pays dans lequel on travaille et ne sont pas refacturés à une entité étrangère, alors on reste résident Français et on y paye ses impôts », explique Claire Garabedian, co-auteure de « Mobilité internationale des salariés » (éd. Groupe Revue Fiduciaire). Avant de partir, vous n’avez qu’à donner votre nouvelle adresse au centre des impôts. Enfin, sachez que certains grands groupes ont une politique de mobilité avec assistance fiscale parfois auprès d’un cabinet d’avocat. Demandez bien si vous bénéficierez aussi de celle-ci pendant votre expatriation.

Des coups de pouce pour se préparer

Avant de partir, il vous reste encore quelques petites choses à faire. Pensez, par exemple, à consulter un notaire car l’expatriation peut influer sur votre régime matrimonial. Le droit local peut, en effet, s’appliquer en bien comme en mal. C’est le moment de parler aussi de la protection du conjoint sur le plan patrimonial.
Dans un autre registre mais tout aussi utile : essayez de prendre des cours pour apprendre la langue du pays dans lequel vous allez vivre, ou tout du moins l’anglais. Et surtout, formez-vous pour comprendre sa culture. « Il ne s’agit pas d’asséner aux futurs expatriés quelques stéréotypes culturels.

Chez Expat Communication, nous organisons des journées de préparation en mode coaching sur ces questions interculturelles pour confronter les valeurs du futur expatrié à celle du pays et trouver des ponts entre eux », explique Alix Carnot. Son agence organise aussi des stages sur ce qu’est la vie d’expatrié, notamment pour ceux qui suivent leur conjoint et se retrouvent dépendants financièrement.

Pour vous faciliter cette expatriation, l’école des enfants, le logement, et le surcoût de la vie peuvent parfois être pris en charge par votre employeur dans un package. Enfin, rapprochez-vous des autres expatriés qui vous apporteront sur place un soutien appréciable.

Pratique : Des sites comme femmexpat.com vous apporteront de précieux conseils.

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