En 2025, être une femme entrepreneure reste un défi majeur. Le nouveau baromètre “Entrepreneuriat et Inégalités de genre”, publié par Initiative Île-de-France dans le cadre du concours Créatrices d’Avenir, révèle un constat clair : le sexisme, l’isolement, le syndrome de l’imposteur et les difficultés liées à la maternité pèsent toujours lourdement sur les parcours féminins.
Malgré ces obstacles, la détermination des femmes reste exemplaire. 93 % d’entre elles referaient le choix d’entreprendre, preuve de leur résilience et de leur motivation.
Sexisme persistant : un plafond de verre toujours présent
Plus de 56 % des entrepreneures interrogées affirment avoir subi des discriminations en raison de leur genre, soit une hausse de 5 points par rapport à l’année précédente.
Par ailleurs, les formes de sexisme varient : propos sexistes ou paternalistes (45 %), avances déplacées (16 %) et pressions à caractère sexuel (5 %). Ce fléau reste silencieux, mais il est tenace.
Ces comportements ont des conséquences concrètes : 41 % des femmes déclarent avoir déjà évité un événement professionnel, interrompu une collaboration ou refusé un partenariat pour se protéger.
« Les femmes entrepreneures démontrent chaque jour leur force, leur créativité et leur résilience, malgré les freins persistants mis en lumière par cette étude. » – Francine Savidan, présidente d’Initiative Île-de-France
La solitude : un fardeau partagé mais amplifié
Autre enseignement clé : la solitude touche fortement les dirigeantes, avec un indice moyen de 5,35/10.
Ce chiffre traduit un mal diffus, accentué lors des périodes de stress ou de prises de décisions importantes.
Pour 39 % des femmes, ces moments de tension amplifient le sentiment d’isolement ; 18 % le ressentent même au quotidien.
Heureusement, les réseaux et le mentorat apparaissent comme de puissants antidotes. Plus d’une entrepreneure sur deux (53 %) appartient déjà à un réseau. Par ailleurs, 31 % apprécient le parrainage ou le mentorat comme levier de soutien prioritaire.
Le syndrome de l’imposteur : un mal (trop) féminin
Le chiffre est frappant : 93 % des femmes entrepreneures déclarent avoir déjà douté de leurs compétences, dont 66 % souvent.
Ce sentiment d’illégitimité, renforcé par les stéréotypes de genre, conduit à sous-estimer la valeur de son offre (56 %), à éviter de solliciter des financements (45 %) ou à renoncer à la prise de parole publique (46 %).
Pour 61 % des répondantes, le fait d’être une femme intensifie ce sentiment. Néanmoins, il est possible de déconstruire ce frein invisible dès les premiers pas de l’entrepreneuriat.
Maternité et entrepreneuriat : une équation toujours complexe
Selon le baromètre “Entrepreneuriat et Inégalités de genre” toujours, la maternité demeure un sujet sensible dans le parcours entrepreneurial féminin. 37 % estiment qu’elle est perçue comme un frein ou un risque. De plus, 91 % réclament un meilleur accompagnement pour concilier ces deux sphères.
Parmi les solutions proposées : accès facilité aux modes de garde, aides financières dédiées et réseaux de soutien aux mères entrepreneures.
Et si les défis restent nombreux, beaucoup y voient aussi un atout : l’entrepreneuriat offre autonomie et flexibilité, un luxe rare dans le salariat.
Créatrices d’Avenir : un levier d’impact au service des femmes
Depuis 2011, Créatrices d’Avenir est un pilier de la promotion de l’entrepreneuriat féminin en Île-de-France.
Au-delà du concours, il propose un accompagnement complet : coaching, formation, mise en réseau, visibilité et financement (jusqu’à 60 000 € mobilisés chaque année).
En 2025, 4 900 candidatures ont été examinées depuis la création du programme. Parmi elles, 220 finalistes ont été sélectionnées et 90 lauréates récompensées. Ainsi, la mixité économique se confirme comme un levier de croissance et d’innovation.