5 conseils pour se défaire du syndrome de l’imposteur

syndrome de l'imposteur

Il arrive de douter de ses capacités, de sa légitimité sur un poste, de penser que l’on usurpe la place d’un autre. C’est ce que l’on appelle le syndrome de l’imposteur. Heureusement, il existe des pistes pour s’en défaire.

Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez ? C’est cette petite voix à l’intérieur de soi qui fait douter, qui vous fait penser que vous n’êtes pas légitime dans vos fonctions, que vous jouez un rôle à l’insu des autres, que vous ne méritez pas d’être là où vous en êtes. Ce syndrome de l’imposteur est naturel et fréquent. « Il est relativement universel et intrinsèque à l’être humain. Il correspond à l’écart entre ce que l’on aimerait réaliser et les moyens, l’autorisation, la confiance en soi dont on dispose pour le faire », estime Édith Lassiat, fondatrice de l’Université du Soi, mentor pour femmes d’affaire et conférencière. Les femmes souffriraient davantage de ce syndrome de l’imposteur notamment dans le domaine professionnel.

Les raisons ? Elles sont variées. Il y a d’abord l’impression de pénétrer un milieu créé, dominé et longtemps réservé aux hommes. Il y a aussi l’éducation. « Les femmes veulent accéder à un monde dont elles ont longtemps été exclues et obtenir la reconnaissance masculine. Elles portent la mémoire de la minorité », ajoute Virginie Megglé, psychanalyste et auteure de « Se libérer du sentiment d’imposture » (éditions Eyrolles).

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L’éducation joue aussi un rôle dans ce syndrome. D’une manière générale, les petites filles sont moins poussées que les garçons à réussir. « Pendant longtemps, il y a eu des injonctions paradoxales : on souhaitait qu’elles réussissent mais on ne les éduquait pas dans ce sens. Il fallait d’abord se marier, avoir des enfants et le travail venait après. D’ailleurs quand on propose une promotion à un homme il accepte plus volontiers alors qu’une femme va se demander quel en sera l’impact sur sa vie de famille. Elle aura plus de doutes », ajoute la spécialiste. Toutefois, ce syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en défaire en suivant quelques recommandations.

Comprendre que ce syndrome est une imposture

Le syndrome de l’imposteur est en lui-même une imposture d’après Édith Lassiat, une histoire que le cerveau se raconte à lui-même. Il se nourrit des histoires passées, des échecs vécus… Il n’est pas un fait objectif mais une vue de l’esprit, de simples croyances limitantes qui n’ont pas valeur de vérité. Si l’on vous propose ce poste à responsabilités, c’est que des personnes croient en vous, décèlent en vous des qualités pour mener à bien ces missions. Pourquoi votre opinion de vous-même, souvent dévalorisée, serait-elle plus valable que la leur ? Cette prise de conscience permet de prendre du recul face à cette crainte d’illégitimité.

Revisiter son passé

Ensuite, il s’agit de faire un travail d’introspection, de revisiter la petite fille que vous étiez, ce qu’elle voulait mais aussi de trouver d’où vient ce syndrome de l’imposteur, comment il s’est construit, quel a été l’élément déclencheur… « L’hypnose ericksonienne par exemple permet de remonter les systèmes, de revivre ce moment-là, de le regarder avec du recul et d’enlever l’écharde qui nous empêche d’avancer. Une fois l’écharde partie, on considère cet événement passé comme une expérience sur notre chemin mais il n’est plus un obstacle. On s’apaise et on peut enfin oser, expérimenter », confie Édith Lassiat.

Ce travail de déblocage mental peut aussi se faire à l’écrit. Vous pouvez noter les réflexions que vous avez reçues et qui vous ont fait douter par le passé, ce que vous avez ressenti à l’époque. Demandez-vous également en quoi ça vous a construit, en quoi ça a pu être positif malgré tout. Un mentor peut vous aider à effectuer ce travail.

Identifier son type de syndrome de l’imposteur

D’après Édith Lassiat, il y a trois grands profils dans le syndrome de l’imposteur. Le premier, c’est la quête de perfection. Dans le passé, vous avez peut-être été poussée à être parfaite et y avez adhéré ou au contraire vos proches n’ont pas cru en vous et vous avez voulu leur montrer qu’ils avaient tort. Mais dans cette quête de perfection, on ne se sent pas toujours à la hauteur. Le deuxième cas de figure, c’est l’erreur de casting. On vient d’une famille de juriste, de médecins…

On suit cette voie en étant contrainte et en se demandant ce que l’on fait là. Le troisième cas, c’est le générique qui concerne la plupart des gens : « je ne suis pas assez ceci », « je suis trop cela »… « Il faut d’abord traiter le problème de l’erreur de casting, s’il existe, pour retrouver sa voie, ce qui vibre vraiment en soi, pourquoi on fait les choses. L’ikigaï (méthode japonaise pour trouver sa raison d’être, Ndlr) peut y aider. Ensuite, on peut se pencher sur sa quête d’excellence, si elle existe, et enfin sur l’aspect générique. Mais le cheminement est le même », précise Édith Lassiat.

Arriver à être authentique

Se défaire du syndrome de l’imposteur suppose de s’autoriser à être soi-même. Or dans la vie, chacun a tendance à adopter un faux self, un rôle qu’il suppose convenir à sa position. Virginie Megglé conseille de revisiter les rôles que l’on vous a forcé à jouer ou que vous vous êtes imposés.

« Ce sont des artifices pour se sentir grand face à des personnes qui étaient dans l’ironie. Mais quand on est dans l’attente de reconnaissance, on reste soumis, on met les autres plus haut que nous. Plutôt que de privilégier la satisfaction de la hiérarchie, d’obéir à des codes, il est préférable de se demander ce que l’on ressent soi- même, d’y être fidèle, de ne pas toujours s’en demander plus surtout si l’on se sent mal dans son travail sinon le malaise persistera. Si on travaille, c’est dans la volonté de se libérer, pas de renoncer à soi », déclare la psychanalyste.

Pour y parvenir, elle préconise la patience et la générosité envers soi-même. « Il s’agit de ne pas aller trop vite, de ne pas vouloir réussir tout de suite mais de reconsidérer ce que ça représente pour nous cette réussite en tant que personne », ajoute-t-elle. C’est ainsi que vous vous sentirez davantage à votre place, avec des choix assumés, désirés et en étant alignée avec vos valeurs.

Cultiver la confiance en soi

Pour vous sentir légitime, vous pouvez aussi vous appuyer sur vos victoires passées. Là aussi, vous pouvez les écrire, vous rappeler de vos doutes, de ce que vous avez mis en œuvre pour dépasser vos croyances limitantes et les résultats obtenus. Ces réussites sont des boosters, des encouragements qui démontrent vos talents. « Le monde est souis à l’efficacité. L’idée est de faire son maximum, pas selon les codes du maximum dans l’idéal, mais de ce que l’on peut. Ça veut dire être présent à soi dans l’acte que l’on exécute. Personne ne peut nous le retirer mais ça demande de l’entraînement », confie Virginie Megglé.

Dorothée Blancheton

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