Dis-moi combien tu vaux, je te dirai qui tu es…

combien tu vaux

Combien tu vaux ? Quel rapport individuel entretenez-vous à l’argent ? Savez-vous estimer votre travail à sa juste valeur ? Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais la question de l’argent en dit beaucoup sur vous ! Dis moi combien tu vaux, Explications.

L’argent, une question tabou

Que vous soyez plutôt du genre fourmi ou panier percé, une chose est sûre : vous n’allez pas crier sur tous les toits que vous conservez frileusement votre argent ou accumulez au contraire les dettes. La question de votre rapport personnel à l’argent est finalement une interrogation très intime. Peut-être vous hasarderez-vous dans un moment d’audace à parler de votre salaire, même si la chose est peu répandue dans l’hexagone, quand les Américains, eux, n’ont aucun scrupule à le faire. Aussi, peu de littérature se porte sur la question, preuve que le sujet n’a pas encore été très investi. 

Autrefois gestionnaire de patrimoine, Christian Junod a opéré une reconversion inattendue en devenant spécialiste de la relation à soi, aux autres, et à l’argent. « Quand je dis cela, les gens me regardent bizarrement », s’amuse le Suisse qui vient de publier Ce que l’argent dit de vous ! aux éditions Eyrolles. Ce coach chevronné s’est ainsi intéressé de plus près à nos comportements personnels face aux billets.

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Premier constat : nous mettons bien plus d’enjeux sur l’argent que ce qu’il est de manière intrinsèque. L’argent est en réalité un simple outil, un intermédiaire pratique pour éviter le troc. C’est aussi un étalon commun nous permettant de donner de la valeur aux choses. « Si l’on ne voyait l’argent que pour cela, son utilisation serait en réalité très neutre », note Christian Junod. 

Un rapport serein à l’argent nécessite une bonne estime de soi

Le nerf de la guerre quand on parle de rapport à l’argent, c’est avant tout l’estime de soi. « Pour avoir un rapport serein à l’argent, il faut avoir une bonne estime de soi », affirme l’expert. Le coach nourrit ses propos de sa propre expérience : lorsqu’il était gestionnaire de patrimoine, ce dernier pouvait compter sur un salaire confortable. Pour autant, il ne se sentait jamais à l’abri, et économisait toujours davantage. Il a aussi observé ce comportement chez des millionnaires ne cessant de souscrire à de nouvelles assurances. « Aussi longtemps que l’on va chercher de la sécurité à l’extérieur de soi, et notamment via l’argent, c’est que l’on manque de sécurité intérieure », affirme-t-il.

L’argent ne fait pas le bonheur ?

Ainsi, Christian Junod est un fervent défenseur de l’adage « l’argent ne fait pas le bonheur, même s’il peut y contribuer ». Certes, son utilisation peut générer un bien-être, mais gare aux dépenses compulsives qui font monter notre désir et nous laissent sans satisfaction deux minutes plus tard. Le coach plaide donc pour une consommation intelligente, souvent mise à mal dans notre « société de compensation ». Cultiver son jardin intérieur, admirer la nature, s’avère être au contraire une source intarissable de bonheur, parce que non générée par un élément matériel extérieur.

Les femmes et l’argent, une histoire compliquée

Pour autant, si l’expert vous invite à ne pas courir après l’argent pour ce qu’il n’est pas, pas question de dévaloriser votre travail. Il est très important d’arriver à donner de la valeur à ce que vous faites. Et l’argent joue précisément ce rôle ! De nombreuses études ont prouvé que les femmes avaient justement beaucoup de mal à monétiser leur travail. Une étude menée en 2013 par European PWN et l’agence bancaire Pictet&Cie révélait que 66% des femmes ne demandaient pas d’augmentation. 60% d’entre elles estimaient que le sujet était difficile à aborder, et 49% qu’elles ne se sentaient pas suffisamment armées pour faire face à leur supérieur. Plusieurs facteurs se trouvent à l’origine de ces craintes. « Beaucoup de personnes ont peur de passer pour des imposteurs, et n’osent ainsi pas pratiquer la bonne tarification. Pourtant, elles sont effectivement de vrais voleurs : elles se pillent elles-mêmes », insiste Christian Junod.

Savoir pratiquer les bons tarifs

Lorsque vous demandez une augmentation, il est extrêmement important que vous soyez en mesure d’appliquer des tarifs à la hauteur de la qualité de votre travail. Pour ce faire, Christian Junod propose un exercice simple : lorsque vous soumettez un prix à quelqu’un, êtes-vous capable de le regarder droit dans les yeux ? Ou commencez-vous directement par vous justifier ? Pour être crédible, vous devez être capable d’assumer la somme demandée. N’oubliez pas non plus que ce qui est gratuit n’a pas de valeur ! Ainsi, certains clients vont être plus méfiants vis-à-vis d’un thérapeute proposant des tarifs très bas. Pourtant, le talent n’attend pas le nombre des années. Certains ne seront jamais bons dans leur métier, tandis que de jeunes pousses n’auront pas à rougir de leurs prestations.

Non, travail passion ne rime pas avec gratuité

Les métiers dits féminins, comme les métiers de contact par exemple (professeur, psychologue, infirmière…) sont souvent considérés comme des métiers passion. Et ces métiers passion sont généralement mal rémunérés. Voilà ici une grande faille du système selon Christian Junod. « Nous sommes encore ancrés dans cette éducation judéo-chrétienne qui voudrait que l’on souffre en travaillant », regrette-t-il. L’expression « gagner sa vie » en est la plus terrible illustration !  Ainsi, les gens qui font ce qu’ils aiment et n’ont ainsi pas l’impression de travailler se sentent illégitimes dans leur demande de gagner plus. Grave erreur : « on devrait plutôt valoriser les gens qui aiment ce qu’ils font », affirme notre expert.

S’interroger sur soi-même

Entamer une relation plus sereine à l’argent, c’est donc entamer une certaine introspection. Suis-je une personne qui valorise l’argent, en le percevant comme une forme de liberté ? Suis-je au contraire une personne qui repousse systématiquement l’argent, en pensant qu’il n’apporte que des ennuis ? Suis-je un mélange des deux, oscillant entre périodes d’économies et dépenses compulsives pour me débarrasser de l’argent ? Christian Junod vous invite à un voyage intérieur, en regardant aussi du côté de votre histoire familiale : êtes-vous en rupture avec le modèle de vos parents, ou au contraire n’osez-vous pas gagner de l’argent parce que vous venez d’une famille modeste ? Réinvestissez vos parts d’ombres,  pour mieux comprendre votre manière de fonctionner face à l’argent. Que les billets n’entravent pas votre envie d’être !

Dis-moi combien tu vaux, je te dirai qui tu es…

@Paojdo

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