D’influenceuse à entrepreneure : disposer d’une communauté, un atout imparable

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Déjà suivies par des centaines, voire des milliers de personnes sur les réseaux sociaux, les créatrices de contenus devenues des personnes publiques n’hésitent plus à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Il n’est alors pas étonnant que leur propre marque soit souvent un succès. Grâce à une communauté fidèle et une visibilité en ligne déjà assurée, est-il plus facile d’entreprendre ? Décryptage.

Parisienne et Alors, Respire, Cupkie, Ecke, Je ne sais quoi… La liste n’est pas exhaustive mais sont autant de marques créées par des femmes aux milliers d’abonnés et dont le projet a très rapidement suscité l’intérêt de leur communauté. Souvent né d’un besoin, de convictions ou de la simple envie d’entreprendre, elles ont su user de leur influence pour proposer des produits ou des services à leur image : de la mode éthique et inclusive, des produits d’hygiène écoresponsables, des concepts originaux…

Si la plupart partagent souvent leur dressing, on ne retrouve pas seulement des créations de marques de prêt-à-porter. Inspirée par un concept à San Francisco, la bloggeuse mode Megan Villiot, alias @Meganvlt, a par exemple ouvert début 2020 la première boutique française de pâte à cookie nommée Cupkie au cœur de Paris. De même, Elodie Rencker, plus connue sous @Lecoindelodie pour ses contenus d’inspiration de design d’intérieur et son style casual, a lancé Ecke début mars, sa marque d’objets de décoration.

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Les initiatives s’alignent aussi sur les enjeux de demain et un besoin de consommer mieux. A travers Je ne sais quoi, Louise Aubery aka @Mybetterself, dont le contenu se veut engagé et informatif sur de nombreux sujets, propose de la lingerie inclusive et colorée avec des mannequins de toutes tailles et des photographies garanties sans retouche. Et on ne cite plus Justine Hutteau qui a co-créé Respire, une gamme de produits d’hygiène et de beauté naturels, ou encore Laury Thilleman qui a conçu Parisienne et Alors, une marque de prêt-à-porter féminin aux valeurs éco-responsables.

D’influenceuse à entrepreneure : disposer d’une communauté, un atout imparable

Une forme de marketing participatif 2.0

Certaines d’entre elles n’ont pas dévoilé leur projet avant son lancement, quand d’autres ont pleinement partagé leur expérience au point d’impliquer leur communauté. Ces dernières ont fait le choix de la solliciter lors des différentes étapes, tout en partageant les bons et les mauvais cotés.

A peine deux heures après avoir annoncé son ambition sur sa chaîne Youtube, Louise Aubery a recueilli plus de 2 000 réponses au sondage qu’elle lançait pour connaitre les attentes des femmes en matière de lingerie. Quelques mois plus tard, elle organisait une session essayage accompagnée de plusieurs abonnés, dans le but de proposer des tailles adaptées à toutes les morphologies. Même dynamique pour Justine Hutteau, qui comptait déjà près de 40 000 abonnés sur son compte Instagram. Elle a fait le choix de les solliciter régulièrement tout le long de la conception de sa marque et des produits. Ce sont eux qui ont d’ailleurs soufflé l’idée d’un déodorant de poche.

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Étroitement liées au storytelling, ces interactions facilitées par les réseaux sociaux s’apparentent à une forme de marketing participatif auquel les entreprises ont de plus en plus recours. Il consiste à faire participer volontairement les consommateurs, futurs clients. Cette idée de comprendre les besoins, de personnaliser au maximum les produits et d’afficher une transparence permet d’être en phase avec sa communauté et ses valeurs. En plus d’assimiler la marque à l’entrepreneure déjà appréciée, il accroit le sentiment d’appartenance et de confiance.

D’influenceuse à entrepreneure : Business assuré ?

Si les experts soulignent aujourd’hui l’importance pour une marque d’apparaître sur les réseaux sociaux, c’est que cela représenterait au moins 56 % du public ciblé selon Nicolas Kern, Coach Instagram Business. Alors disposer d’une communauté au préalable est incontestablement un avantage précieux pour se lancer. Les ruptures de stocks affichées sur les sites et le nombre d’abonnés sur les comptes de ces marques ne pourront le démentir.

Alors qu’il a été lancé seulement début mars, le compte Instagram Ecke a déjà plus de 7 000 abonnés. Un restock d’objets est prévu pour mai, après que la première série ait été écoulée en moins d’un mois. Même scénario pour la marque Respire qui a connu un succès immédiat, à plus grande échelle encore. Si l’objectif initial était de 300 préventes au lancement, plus de 20 000 commandes ont été comptabilisées en tout juste un mois de crowdfunding.

Qu’elles aient recours au financement participatif ou s’en tiennent à la seule communication sur leurs réseaux sociaux et leur site internet, ces « Instapreneures » disposent assurément d’une force supplémentaire. Elle leur permet d’assurer une adhésion immédiate et les premières ventes.

Les mêmes difficultés pour toutes les entrepreneuses

Entreprendre apporte dans tous les cas son lot de surprises : retard de livraisons, un site internet qui lâche, un refus au dernier moment ou simplement un cœur de métier totalement différent… Et qui de mieux placer que ces entrepreneures connectées pour partager cette expérience.

De l’idée à l’ouverture de sa boutique de cookie dough parisienne, Megan Villiot a mis deux ans. Dans une vidéo postée sur Instagram, elle admet : « Ça a été très long, très compliqué de monter ce projet de A à Z, surtout quand le concept n’existe pas du tout en France ». Elle reconnait qu’il y a un écart entre ce qu’elle imaginait et la réalité : « J’ai mis un an à trouver ma boutique, les fournisseurs, le staff… Il faut s’accrocher ».

https://www.instagram.com/p/B6xp4CtqrdK/?utm_source=ig_web_copy_link

 

Sur sa chaîne Youtube, l’influenceuse Louise Aubery partage de la même façon la création de sa marque : « Ça demande énormément de réunions, de validation pour des petites choses auxquelles on ne pense pas forcément ». Elle détaille les changements relatifs à la production et au système de précommande trop difficile à maintenir, des imprévus de livraison et un lieu de shooting beaucoup moins attrayant que sur les photos… S’ajoute à cela le challenge d’entreprendre dans un milieu qui lui était inconnu, la mode.

Comme pour l’ancienne miss France, qui a choisi de travailler en équipe sur sa marque de prêt-à-porter. « C’était la première fois où j’avais un peu peur, parce que ce n’était pas mon corps de métier numéro un, je ne savais pas forcément dessiner, ni modeler, donc je me suis fait accompagner des bonnes personnes », livrait-elle dans une interview à Marie-France.

Y compris pour celles qui ont d’apparence toutes les clés en main, il faut savoir faire preuve d’adaptation à tout moment.                 

Noémie MEULAN

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