Dans un monde du travail en pleine mutation, où l’intelligence artificielle transforme les métiers et les compétences recherchées, le diplôme n’est plus automatiquement synonyme de réussite professionnelle. Une étude récente menée par Indeed, en collaboration avec l’institut CensusWide, montre que les recruteurs privilégient désormais les compétences concrètes et l’expérience plutôt que le simple parcours académique.
La donne a changé : compétences vs diplômes
Selon l’étude, 66% des recruteurs ont modifié leurs critères ces dernières années pour valoriser les compétences pratiques des candidats. Seule une minorité (moins de 10%) n’a pas changé sa manière de recruter.
Cette tendance est encore plus forte dans les grandes entreprises (plus de 100 salariés), où plus de 70% des recruteurs privilégient désormais les aptitudes concrètes.
L’importance du diplôme varie selon l’âge des candidats. Pour les moins de 30 ans, un quart des recruteurs estime que le diplôme reste essentiel, tandis que 55% jugent qu’il est aussi important que les compétences démontrées. Chez les profils seniors, les compétences prennent largement le pas : 45% des recruteurs privilégient l’expérience et les compétences réelles, contre seulement 15% qui continuent de placer le diplôme en priorité.
Un fait surprenant : les recruteurs de moins de 35 ans, proches de la sortie de leurs études, attachent le plus d’importance au diplôme, quel que soit l’âge des candidats.
Étudiants et jeunes diplômés : des avis partagés
82% des étudiants considèrent le diplôme important pour réussir, et 33% le jugent très important. Mais moins de la moitié estiment que leur niveau d’études correspond aux attentes des recruteurs.
Selon eux, les principaux obstacles à l’emploi ne sont pas les diplômes mais :
-
le manque d’expérience (41%)
-
la méconnaissance du secteur (25%)
-
les préjugés des recruteurs (21%)
Les personnes en recherche d’emploi : le diplôme n’est pas prioritaire
Chez les demandeurs d’emploi, le diplôme n’est jamais cité comme frein principal : seules 17% le considèrent comme un obstacle. Les freins majeurs sont :
-
les préjugés des recruteurs (31%)
-
le manque d’expérience (20%)
-
le manque de compétences à jour (18%)
Du côté des recruteurs, les obstacles principaux sont :
-
la méconnaissance du poste (31%)
-
les préjugés (30%)
-
le manque de compétences techniques (30%)
Un constat frappant : les préjugés figurent toujours parmi les deux principaux freins, même selon les recruteurs eux-mêmes.
Le diplôme : un atout, mais pas un sésame
Le diplôme reste un repère pour les recruteurs, mais il ne garantit plus la compétence ni l’adaptabilité. Il conserve néanmoins une valeur symbolique : 53% des recruteurs seraient contrariés de voir un collègue accéder à un poste sans le diplôme correspondant.
En définitive, le vrai défi pour les candidats comme pour les entreprises réside dans cet équilibre délicat : compétences vs diplôme. Pour réussir aujourd’hui, avoir un joli CV académique ne suffit plus. Il faut savoir :
-
démontrer ses compétences
-
se former continuellement
-
s’adapter aux évolutions des métiers, surtout dans un contexte où l’IA et les nouveaux outils transforment le travail